Origine : Anglaise
Métier : Nope
Avatar : Grace Victoria
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Description physique : Théa ne sourit jamais. Elle ne sait même pas ce que cela signifie. Elle a toujours l'air sérieuse, grave, pincée. Théa est juste bizarre. Elle a un visage indescriptible, à la fois fin et fort. Elle a un teint pâle, celui d'une poupée de porcelaine. Elle n'est pas fragile, pourtant. Elle est juste folle. Ses cheveux, qui encadrent son visage cireux, sont toujours emmêlés. Elle ne les coiffe jamais. Elle ne veut pas être belle. Elle veut juste ressembler le plus possible à la Théa du dedans. Elle a retrouvé Petite Théa depuis qu'elle est à l'orphelinat. Elle est encore plus l'ombre d'elle-même, elle reste muette, mais elle a quand même retrouvé Petite Théa. Et ça lui fait du bien.
Elle a au moins une amie à qui se confier quand ça va pas. Les gens la voient souvent parler toute seule dans le vide, ou amorcer un mouvement sur quelqu'un qui n'existe pas. Au début, on la bousculait en ricanant. Maintenant, on n'y fait plus attention. Théa délire, tout le temps. Elle parle de Petite Théa à ceux qu'elle croise. On la prend pour une folle. C'est ce qu'elle est. On le pense encore plus lorsqu'on voit les cicatrices sur ses bras, des restes de ses pulsions suicidaires. Les gens ont peur d'elle ; parce qu'elle est différente, parce qu'elle n'est plus elle-même.
Théa a changé, aussi. Elle s'est amaigrie. Ou en fait, ça n'a pas changé. Elle ne sait pas trop, elle n'y fait pas attention. Elle est plutôt petite, une bonne tête de moins que la plupart des rubans blancs. En revanche, elle a de belles courbes assez généreuses, héritées très tôt. Très très tôt même. Ce qui lui vaut parfois des regards déplacés. Elle s'en moque. Elle ne prend pas soin d'elle-même. Elle n'a plus d'emprise sur son corps, elle est sa propre ombre, elle fuit et se cache.
Théa est dingo. Il peut arriver des trucs sensationnels autour d'elle qu'elle s'en fout. Elle reste impassible, sèche, vague. Ses genoux cagneux ne tremblent jamais. Sa mâchoire droite et volontaire non plus. Même son visage n'est jamais en mouvement. Une vraie statue de cire. Qui ressemble à Petite Théa, à la Théa du dedans, à la Théa du dehors. À son image.
Caractère et capacités : Théa est folle. Théa est dingo.
Théa n'a jamais vu autre chose que les murs de sa maison. La clôture de son jardin. Elle n'a jamais eu la présence d'esprit de jeter un coup d’œil derrière, de voir la ville. Elle n'a jamais tendu l'oreille pour écouter le vent lui parler, ni reniflé dehors pour sentir la pollution lui chatouiller les narines. Théa a vécu dans sa bulle, toujours, loin du monde. Elle n'a pas été élevée dans l'amour inconditionnel de ses parents. Sa solitude l'a rendue à moitié folle. Alors, pour se délivrer de ce poison, de cette colère qui l'assaille, elle écrit. Elle écrit pour vivre, elle écrit pour se droguer. Elle écrit pour se faire du mal, pour se maudire, maudire sa solitude. Maudire son exil et la folie qui la prend. Les cauchemars qui la hantent dès qu'elle ferme les yeux. Pour maudire Petite Théa. Petite Théa qui lui rend toujours visite. Souvent, la nuit. Parfois, en plein jour.
Théa est de ceux qui ne savent pas qui ils sont. Qui ne savent pas où ils sont. Qui ne savent pas pourquoi la vie s'acharne contre eux sans raison. Mais elle a cessé de se poser des questions depuis longtemps. Elle a baissé les bras. La vie lui en veut, elle en veut à la vie. Elle a juste pour elle se larmes et son crayon. Elle n'a pas d'amis. Elle vit en exil, hors du temps.
Théa est folle. Théa est dingo.
Elle ne voit jamais ses parents. Elle est seule. Elle a grandi seule. Elle a appris seule. Elle a vécu seule. Ça ne change pas. Ça ne changera pas. Ça n'a jamais changé.
Elle est seule. Elle est folle. Elle est dingo.
Petite Théa est toujours là, avec elle. Mais ce n'est pas pareil. Petite Théa n'est faite que de papier, d'imagination, d'encre et d'eau salée. Petite Théa n'est pas humaine, elle n'a pas de chaleur. Elle ne peut ni se blottir contre la vraie Théa, ni taire ses cauchemars. Petite Théa lui parle, c'est tout. Elle est là quand il le faut. Elle disparaît quand elle devient inutile. Petite Théa est très futée. Mais elle reste une enfant, une gamine. Le passé que la vraie, la grande Théa a été.
Parfois, Théa la frappe. Elle essaie de la frapper. Elle hurle, elle se débat, elle n'y arrive jamais. Elle a beau tenter à chaque fois, Petite Théa est inatteignable. Petite Théa ne bouge jamais. Elle n'est juste pas humaine. Elle est dans la tête de Théa. Pas à l'extérieur.
Les parents de Théa se sont inquiétés. Puis ils ont arrêté. Ils ne s'en sont plus occupés. Ils l'ont délaissée. Pour elle, rien n'a changé. Petite Théa est là depuis qu'elle est livrée à elle-même. Petite Théa a toujours été là pour elle, au moins. Elle est de celles qui font partie de la vie de la grande Théa. De celles qui lui font confiance. Et elle est bien la seule. Elle n'existe même pas.
Théa est folle. Théa est dingo.
Elle écrit. Elle se fait du mal. Elle se mutile. Elle écrit, encore, encore et encore. Pour toujours. Pour graver des mots, des mots qu'elle veut cracher mais qu'elle ne dira jamais. Théa n'a jamais eu de peine. Juste de la rage. De l'impuissance. De l'incompréhension. Du désir de connaître la vérité.
Théa se fait mal. Théa est folle. Théa est dingo.
Théa est de ceux qui refusent de se battre.
Histoire : Théa n'est pas née le bon jour. Elle aurait pu naître le soir de Noël. Elle aurait pu naître à Pacques, ou encore à Halloween. Elle est juste née un jour d'avril, alors que le soleil ramolli éclairait vaguement la planète Terre.
Quand on lui demandait à l'école le métier de ses parents, elle ne savait jamais quoi répondre. Son père travaillait en réalité dans une entreprise, mais ni comme ouvrier, ni comme patron. Il avait suivi des études très poussées en psychologie. En gros, son travail se résumait à annoncer le plus diplomatiquement possible aux salariés qu'ils étaient renvoyés. Ce travail l'énervait et le stressait, surtout lorsqu'il avait dû faire face aux deux suicides qui avaient suivi l'une de ses déclarations.
Quant à sa mère, elle était femme au foyer. Mais personne ne voulait croire, évidemment, qu'il s'agissait d'un métier. Alors Théa se cachait. Elle n'avait pas d'amis. Elle se faisait railler. Alors elle évitait toutes ces moqueries quotidiennes qui venaient piquer sa journée de souffrance continue. Le soir, en rentrant de l'école, elle s'enfermait dans sa chambre et se mettait à pleurer.
Mais vint rapidement le harcèlement sous toutes ses formes. Elle se faisait constamment aborder dans la rue, parce que son corps de petite fille ressemblait curieusement à celui d'une adolescente. Elle était ce qu'on appelle une enfant précoce. Elle attendit alors passivement que la maturité arrive pour combler l'avance de son corps par rapport à son esprit.
C'est là que Petite Théa apparut. Théa se faisait harceler. Elle rentrait tous les soirs en proie à un profond désespoir. Elle n'osait pas en parler. Elle n'en a jamais parlé. Mais depuis ce jour, elle croisait toujours une petite fille dans sa chambre, dans sa salle de bain. Elle n'avait pas peur. Elle reconnaissait Petite Théa, c'était elle-même, plus jeune seulement. Mais elle aurait dû avoir peur. Elle le savait. Et puis, un jour, Petite Théa ouvrit la bouche. Elle lui parla. C'était un charabia étrange, mais que Théa apprit à comprendre avec le temps. Elle l'écoutait attentivement. Elle était suspendue à ses lèvres, buvait ses paroles. Ses parents ne s'occupaient déjà plus d'elle. Ils ne firent même pas attention lorsqu'elle cessa d'aller à l'école. Cette dernière appela de nombreuses fois, jamais ils ne répondirent. On les laissa tranquille.
Théa se sentait plus libre. Elle s'était mise à écrire, dans un cahier. Elle n'arrêtait pas. Dans le même temps, elle parlait à petite Théa. Lorsque sa mère écoutait à la porte, elle n'entendait que des bribes de phrases qui ne voulaient rien dire. Elle ne s'en occupa plus. Sa fille était folle à lier. Elle ne chercha jamais plus loin.
Théa continuait de vivre ainsi. Elle savait que ça ne durerait pas éternellement et qu'un jour l'école viendrait la chercher. Mais pour passer le temps, elle écrivait, ou elle parlait avec Petite Théa, ou les deux en même temps. Un lien s'était tissé entre elles.
Théa était juste folle. Théa était juste dingo.
Elles s'éloignèrent un peu le jour de ses seize ans. Théa tomba malade. S'ensuivit une lutte contre le virus assez ardue. Petite Théa n'avait plus le temps de lui parler. Elle n'apparaissait jamais. Ni même dans ses rêves, ni même dans ses cauchemars. C'est également la même année qu'on découvrit Théa et qu'on l'obligea à retourner à l'école.
C'est là qu'elle rencontra Abel. Abel, c'était juste un gars ordinaire, qui faisait partie de sa classe. Dès le premier jour, elle se retrouva assise à côté de lui. Elle ne lui parla pas. Elle attendait Petite Théa. Elle allait forcément arriver. Mais elle se rendit vite compte que son double n'apparaîtrait pas ce jour-là. Ni le jour suivant. Ni celui d'encore après. Que tant qu'elle serait avec Abel, avec des gens, Petite Théa n'oserait pas sortir pour discuter.
Et Théa et Abel devinrent de bons amis. Théa en vint même à être presque heureuse. Ce sentiment-là, elle l'avait oublié. Elle reprit goût à la vie. Elle oublia Petite Théa, qui ne venait plus. Elle ne la regretta même pas. Elle se demande aujourd'hui pourquoi.
Mais, un jour, elle apprit que la police avait emmené ses parents. Que la cour les poursuivait en justice. Parce qu'ils ne s'occupaient pas de leur fille correctement. Lorsque Théa dut faire ses adieux à Abel, elle pleura. Elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. Assise sur son perron, fixant la lune, elle avait la tête posée contre l'épaule d'Abel.
– Tu rêves ? avait-il demandé.
– Oui.
– Et il se termine bien, ton rêve ?
– Tout dépend de toi.
Et enfin :Si vous êtes nouveau/elle, comment avez-vous trouvé ce forum ? Par hasard
Et qu'en pensez-vous ? Naaah, mais vous m'avez crue ! Prosternez-vous devant Mae les zamis !!!