Elle le hait de l'aimer comme ça. Même l'image de Luke devient floue. N'arrive plus à l'arrêter. Anna a peur d'être à demain. De ne plus avoir Sid. D'aller chez la Moor. De croiser le regard de Luke, et p'têtre même pire, de Léandre. Peur de l'décevoir une fois de plus. Demain sera dur. Très dur. Avec des larmes sans doute. Des regrets sûrement. Une fois de plus elle aura mal d'aimer Sid. Parce qu'ils détruisent tout sur leur passage. Elle a peur mais pas assez pour lui dire non. Elle sait qu'elle ne l'en aimera que plus. Que quand ils se font mal ils ont encore plus besoin de l'autre.
Sid elle le connait, et elle ne le comprendra jamais tout à fait. Sid c'est son bouclier, son armure, et pourtant elle peut le briser si elle le veut. Sid elle l'aime, et elle le hait d'être dépendante de lui. Sid est à elle, rien qu'a elle, sale égoïste qu'elle est.
Les interrogations du jeune homme n'ont pas de réponse. Elle n'a rien à répondre à ça. Ouais c'est cruel et beau. Peut être parce qu'il est cruel. Et peut être parce qu'il est beau aussi. Ou p'têtre que c'est elle, que c'est eux, elle en sait rien. Anna et Sid ça fait mal et s'en est d'autant plus beau. Et ya pas de pourquoi à ça.

Anna ne s'est jamais sentie aussi fragile que dans ses bras. Il pourrait la broyer comme il voudrait. Seulement il se contente juste de la fissurer. Son odeur, sa peau, sa bouche. Elle les veut encore et encore à en devenir dingue. Elle l'est déjà. Culpabilité. Et pourtant pas assez pour qu'elle s'arrête. pas assez pour qu'elle s'enchaîne à quelqu'un d'autre que Sid. Parce qu'avec lui il n'y a pas de chaînes. L'amour n'a pas de nom. Ya pas de questions, juste un "nous" qui emmerde tout l'reste.

Ses derniers mots la rendent plus folle que jamais. Elle tremble. S'enflamme. Se brise. Ya plus de place au doute, ya d'place que pour lui. Ses mots ils résonnent au rythme de son coeur dans sa tête. C'est au-delà d'un simple désir charnel maintenant. C'est même au-delà de ses sentiments, de tout l'amour qu'elle a pour lui et qu'il a pour elle. Juste fusionnel. Ses baisers son braises, ses caresses sont flammes. Ils la dévorent toute entière.

"Je t'aime.. comme une folle, comme une sacrée conne, comme personne.. d'un amour égoïste, unique, qui bousille tout.. Alors si c'est ça qu'tu veux, j'te l'donne... ya qu'a toi que j'pourrais me donner moi même alors prends moi.. cette nuit et toutes les autres.. jusqu'à ce que j'en crève."

Parce que c'est ça. C'est pas une histoire de sentiments nianian, ni d'amour tragique ou romantique. C'est pas que des sentiments. C'est pas qu'une histoire de sexe. Les gens se marient et disent qu'ils donnent le meilleur d'eux même à l'autre. Anna elle donne le meilleur et le pire. Elle se donne juste entière et ya que Sid qui peut recevoir ce cadeau là. Empoisonné peut être, mais plus beau, plus vrai. Elle n'entend plus que sa respiration, et le rythme de son coeur affolé. Elle ne sent plus que ses mains qui viennent enfin descendre. Qui la touchent comme personne ne l'a touchée et elle le sait, comme personne ne la touchera jamais. Elle l'embrasse. Caresse ses cheveux, sa nuque. Ses baisers parcourent chaque centimètre de son visage pour descendre sur son torse. Pour ne rien perdre. Pour moins regretter aussi. Il est magnifique. Homme maintenant. Anna le regarde et le trouve beau comme jamais. Elle le hurlerait si sa bouche n'était déjà occupée à l'embrasser.

Anna craque. Tremble. Ses yeux cherchent les siens. Ils veulent tout dire. Ils brûlent d'un amour ardent, passionné, douloureux. Anna brûle à l'intérieur, a envie de lui. Rien que pour elle. Elle se sent mal de penser ça. Elle se sent coupable de ressentir ça. Et puis ses baisers descendent. Ses mains la brûlent. Et elle n'est plus coupable que de l'aimer un peu trop. Coupable d'être Anna, et d'avoir rencontré Sid. Coupable d'être folle. Dingue. Complètement tarée. Coupable de se choisir elle même en choisissant Sid, et de blesser les autres comme l'égoïste qu'elle est. Il la touche et elle n'est plus coupable que de l'aimer trop. Et ça, elle ne le regrettera jamais.

 

C'est mieux que tout les meilleurs moments de sa vie. Parce que quand on sait qu'on a pas le droit à ce dont on a envie, ou qu'on sait que c'est mal, on le désire encore plus. Luke, Léandre, Violet, Moor. Ils lui donnent encore plus envie de lui. C'est son fruit défendu. Son péché. Celui qui vaut bien qu'elle soit chassée du paradis.

Ce moment là vaut plus que ça vie entière. Que tous les instants où elle a été heureuse réunie. C'est plus important que le jour où elle a su jouer de la guitare. Ce jour là, elle était devenue dépendante pour la première fois. Dépendante de la musique. De la guitare. Maintenant sa dépendance c'est Sid, et c'est mille fois plus dangereux que sa guitare. C'est mille fois meilleur que la musique, et pourtant la musique, c'est une partie de sa vie. Sid elle en est mille fois plus dépendante. Parce que sans lui la musique elle même n'a pas de sens.

Ses baisers sont comme l'air qu'elle respire. Quand sa langue effleure ses tétons elle se sent mourir. Son dos se cambre. Oh putain si elle pouvait elle s'enchaînerait à lui. Et Anna qui pense ça c'est presque drôle. Toutes les chaînes, tous les barreaux lui font peur. Surtout ceux de l'amour. Sauf que ça n'est même pas un amour normal entre eux. Un amour comme on le voit partout. Ils se font de bien que quand ils se font mal. Ils s'enchaînent à l'autre pour être encore plus libre. Ils se détruisent pour mieux se construire. C'est rien de ce qui existe. Rien de normal. C'est de la folie. De l'amour fou. Trop de douleur pour que ça soit de l'amour. Et trop de passion et de sentiments pour que ça n'en soit pas.

Elle voudrait qu'il arrête de parler. De graver dans sa chair des mots qu'elle n'oubliera jamais. Anna voudrait mourir là tout de suite. Ah non en fait pas tout à fait tout de suite, demain matin plus tôt. Elle fait glisser sa culotte. Elle est nue. Elle tremble au contact de sa peau contre celle de Sid. Elle a l'impression d'exploser. Elle n'a jamais caché grand chose à Sid. Maintenant elle n'plus rien à cacher. Il connait tout d'elle. De ce qu'elle pense à ce qu'elle ressent. De son corps à ses pensées. Anna lui donne tout ce qu'elle est. Défauts comme qualités. Plus de défaut sûrement. Mal comme bien. Avec plus de mal aussi. Mais il prends tout ne fait pas de tri. On ne peux pas de toute façon avec Anna. Ceux qui ont essayé de trier s'y sont brisés. Lui il n'a jamais cherché à la voir autrement. Jamais cherché à la rendre meilleur. Même s'il le voulait il ne pourrait pas. Quand elle est avec lui elle est pire. Mais elle est entière au moins. Elle est libre. Et c'est comme ça qu'elle peut avancer et être.

"Sid... je t'aime.. maintenant comme jamais, et demain encore plus... j'veux être vivante avec toi, et mourir aussi dans tes bras... j'veux que toutes mes nuits soient comme celle là, avec peut être la culpabilité de trahir en moins... j'veux t'aimer à en crever de vivre autant quand j'te sens près de moi.."

Anna crève sur place. Elle n'en peut plus. Sa respiration est irrégulière, rauque. Comme si ses dix-huit ans d'existence n'avaient été que pour ce moment là. Ses mains descendent, caressent le dessin de ses abdos au passage. Elle est comme une aveugle qui découvre le soleil. Comme un sourde qui découvre la musique. Elle fait glisser le boxer de Sid. L'embrasse encore. Anna n'a plus de limites. Plus rien pour la contrôler. Elle ne pense plus. N'est plus qu'un brasier d'amour, de désir, de culpabilité et de douleur. Elle est folle. Dingue. Anna est plus Anna a ce moment là qu'elle ne l'a jamais été. Parce que quand elle est un avec Sid, elle est elle. Elle est libre. Touche le ciel. Sid c'est son ciel. Et maintenant qu'elle l'a atteint, elle ne compte pas redescendre.

 

Me quittes jamais. Elle voudrait lui dire ça. Non, pas comme vous pensez. Pas de façon possessive où du genre sacrement de mariage. Elle n'a pas besoin d'anneau ou de se faire tatouer le nom de Sid pour se rappeler qu'elle lui appartient. Juste parce que sans lui elle se sent si vide. C'est un peu égoïste en fait comme demande. ça la fait flipper. Depuis quand on peut être aussi dépendant d'un autre être humain? Elle voudrait se dire que Sid, c'est qu'une folie passagère. Un besoin d'amour, de reconnaissance, un désir charnel. Sauf qu'elle sait parfaitement que c'est faux. Et elle n'a jamais su mentir, ni aux autres, ni à elle même. Anna a toujours eut besoin de Sid et elle n'a jamais réussi à le laisser partir. Elle a  toujours su qu'il avait du talent. Beaucoup de talent. Plus qu'elle n'en aura jamais. Elle a jamais été jalouse. Elle était plutôt groupie en secret, sauf qu'elle, c'est depuis le premier jour et pas depuis le premier Cd. Nan, Anna était pas jalouse. Elle savait juste qu'il avait trop de talent pour rester dans la rue avec elle. Elle ne lui disait jamais. Non, Anna est incapable de se souvenir de lui avoir dit qu'il avait un talent incroyable. Oh ça devait se voir qu'elle le pensait, mais elle ne lui a jamais dit. Parce qu'elle a toujours su qu'un jour il partirait. Et égoïste qu'elle est elle voulait que ça soit le plus tard possible. Elle avait besoin de lui déjà. Pas comme maintenant certes. Elle s'en rendait pas compte à l'époque. Mais il l'avait déjà rendue folle. Sauf que c'est le genre de maladie qu'on ne découvre que quand il est trop tard. Sid c'est comme un cancer. Il la tire vers la chute, mais il lui permets de vivre chaque seconde comme une éternité.

Elle sent qu'elle se casse. A l'intérieur. Putain elle veut plus l'entendre. Elle veut plus l'écouter. Anna ne sait que trop ce qu'il lui dit. Elle en a peur. Sauf qu'elle ne veut pas l'entendre de sa bouche. Parce que ça fait dix fois plus mal. Parce qu'elle a peur d'eux, de ce qu'elle est et de ce qu'il est. Parce que putain ta gueule Sid. Anna elle sait très bien ce qu'elle est. Elle sait ce qu'elle a fait. Elle sait qu'elle est bonne pour personne. Pas même pour lui. Elle sait ce qu'elle a fait mais pas ce qu'elle fait maintenant. Anna a est folle. Démente. Et c'est de sa faute, elle ne peut pas résister. Elle prends son visage entre ses mains. Veut juste lire dans ses yeux et lâche qu'elle est, essayer d'oublier la blessure qu'il a ouverte avec ses mots.

"Sid t'en pries tais toi.. J'm'arrêterais plus maintenant.. Alors arrête moi si tu peux, si tu veux j'en sais rien avant que bousille tout... Avant qu'ON pète tout sur notre passage.. j'ai besoin de tes yeux pour voir que le monde est pas toujours si laid.. j'ai besoin de ta voix pour ma me perdre.. j'ai besoin de tes mains et tes baisers pour me rappeler de vivre... j'ai juste besoin de toi.. sauf que je sais que j'fais n'importe quoi, j'arrive pas à penser putain j'dis de la merde là.."

Monstrueuse connerie. Ouais c'est ça qu'elle se dit. Sauf qu'elle peut pas s'empêcher d'se dire que c'est plutôt une merveilleuse connerie. Elle sait que demain, elle sentira le goût amer de celle qui a trahit. Elle sait que demain sera dur. Elle sait que maintenant est beau. Sauvage. Douloureux.
Elle relâche son visage. Le laisse descendre ses baisers sur sa gorge. Elle soupire, voudrait que l'étreinte dure encore et encore. Leurs corps se collent. Elle frissonne. Tremble comme une feuille dans ses bras. Anna qui ne se démonte jamais. Anna la grande gueule. Elle est plus rien dans ces bras là. Elle est plus qu'une pauvre folle, une pauvre petite idiote qui a envie de croire qu'elle a le droit d'être égoïste, qu'après tout c'est pas si grave. C'est plus qu'une pauvre tarée, demain une salope pour tous ceux qui sauront, qui se sent bien trop fragile dans ses bras là. Il vient en elle et c'est bien plus que du sexe. C'est flippant à en mourir. C'est beau à en vivre. ça fait mal encore une fois, deux écorchés qui n'ont rien trouvés de mieux que de s'écorcher ensemble. C'est beau à en mourir. C'est flippant à en vivre. C'est Sid et Anna.

 

Il y a un moment où on cesse de se battre. Anna est de ces soldats qui ne renoncent jamais. Qui pensent que rien n'est impossible et qui se donne des airs confiants, indestructibles. Sauf qu'Anna n'est qu'une putain d'image de confiance en soi. Une putain d'armure qui cache la Anna qui pète de trouille. Sauf que Sid il fait sauter son armure. Dans tous les sens du terme. Elle se déteste de capituler. D'abdiquer quand elle l'entend lui parler. Et aussi de plier quand il la regarde. Anna et Sid c'est fusion et fission. Comme les atomes. Ils ne font qu'un et ils ne cessent de se déchirer en deux.

P'tain qu'est-ce qu'ils sont cons. Qu'est-ce qu'elle est conne. Elle essaye de croire que c'est pas grave. Elle sait que c'est faux. Elle essaye de se dire que demain sera comme tous les autres lendemains. Elle sait que c'est faux. Elle joue a cache-cache avec la vérité. Peut être qu'après tout elle est pas obligée d'le dire à Luke. Qu'elle peut faire semblant que c'est comme avant. Qu'il ne c'est rien passé. Elle est horrifiée de penser ça. Et de toute façon elle en serait incapable. Trop de fierté. Trop de honte. Trop d'amour, de respect. Envers elle, lui. Elle pourrait pas faire ça même si là, elle se dit presque que ça pourrait être possible. Qu'elle pourrait aller oublier dans les baisers de Luke le mal que ça lui fait de se sentir revivre dans les bras de Sid. Simplement parce qu'elle veut pas affronter sa réalité. La réalité de ses conneries. Simplement parce que Luke, elle l'aime. Le seul problème c'est que lui il ne la casse pas, et que c'est une belle flamme qu'il ya entre eux. Pas le feu qui dévore et qui la réduit en cendres. Pas Sid. Et aussi dingue que ça puisse être, elle a besoin qu'on la fissure, qu'on la recolle. Qu'on lui donne et qu'on lui reprenne pour lui redonner encore. Sid. C'est de ça qu'elle a besoin pour vivre. C'est comme ça que l'amour qui la brûle, qui l'empoisonne, le feu qui la dévore, ne s'éteint jamais. Elle l'embrasse. Lèche ses lèvres avec une avidité qu'elle ne se connait pas. Respire l'air qu'il expire.

Anna se sent gamine. Et vieille en même temps. Elle a l'impression de jouer avec le danger, de se faire mal comme si rien ne serait jamais grave. Comme quand elle était gamine. Et en même temps, elle porte le poids de ses conneries. De toutes ses conneries. Et celle ci est monumentale. Elle pèse plutot lourd. Elle gagne ses pensées, empoisonne ses mots. C'est quelque chose de fort, ardent. De grisant. De flippant et douloureux. D'empoisonné. De beau. Ecorché. Incrusté dans la chair maintenant. C'est pas comme ça qu'on définit l'amour. Non, c'est pas comme ça. ça c'est ce qu'Anna ressent pour Sid. Un amour presque malsain. Qui la fait vivre pourtant. Un amour beau, entier. Qui lui fait mal pourtant.

Son coeur bat trop vite. Elle a chaud, sa peau colle celle de Sid, se fond en lui. Elle le veut. Anna soupire. Presse son bassin contre lui. L'embrasse encore et encore. Elle a l'impression d'exploser. Ils ne se regardent pas. Trop peur de voir la folie dans les yeux de l'autre. Trop lâche pour se sentir encore coupable. Anna ne résiste plus, ne résiste pas. Elle arrête de se battre contre l'inévitable. Contre la marque qu'il a laissé dans chaque cellule de son corps. Contre le fait qu'elle n'est qu'une femme. Une de plus qui cède. Une de plus dans ses bras sûrement. Anna n'est que ça. Une indépendante qui a finit par trouver dépendance. Qui continue de se battre contre ça. Mais qui peut pas rendre les ailes qu'il lui donne. Qui peut pas refuser le poison qu'il met dans ses veines et qui la rend vivante. Juste une de plus qui faiblit devant sa chute vers le ciel.

Anna voudrait beaucoup trop de choses. Contradictoires. Insensées. Elle se bousille. Le bousille. Ecrase tout sur son passage. Elle le retourne sur le dos. A califourchon sur lui elle cherche ses yeux. Parce qu'elle a peur de ce qu'elle voit dedans. Parce que peut être ce regard là la rend folle. Mais paradoxalement, il l'empêche de sombrer. Il lui dit que tout est réel. Il la rend coupable. Et il l'empêche de partir en courant aussi. Ses hanches remuent. Elle ne se contrôle plus, c'est lui qui contrôle sans le savoir vraiment. Il la regarde enfin. Et elle sait qu'elle fait une erreur monstrueuse. Qu'elle se bousille une vie déjà bombardée de partout. Qu'elle va casser en elle et chez les autres bien plus que jamais. Elle ne peut plus lâcher ses yeux. Elle voit. Elle sait. Que c'était inévitable. Vital. Peu importe les conséquences. Anna sourit doucement. Un sourire triste. Et fou. Douloureux et extasié.

"P'tain t'as pas idées à quel point tu fous l'bordel dans ma tête, ma vie... Ni a quel point tu m'as empoisonnée, droguée toute entière.. Je sais pas ce que tu m'as fait, mais je crois que c'est irréversible..."

Elle devrait se taire. Arrêter de dire tout haut ce qu'elle pense. Elle le sait alors elle se penche pour éviter de dire encore ses idioties qui font mal. Des je t'aime à la pelle, sauf qu'ils font plus de trois mots et qu'ils teintent l'amour d'une couleur étrange et atrocement flippante. Elle se penche et l'embrasse encore. Ses mains n'ont plus d'interdits. Elle se cambre. Mord ses lèvres jusqu'au sang pour retenir un cri. Stupide réflexe. Elle sent qu'elle faiblit encore. Qu'elle devient à nouveau la Anna rafistolée qui ressemble à une brindille de verre dans des bras qui pourraient la broyer en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Anna t'es qu'une idiote. Elle se tue. Elle se consume. Et achève ce qu'il reste de son existence.

 

Elle a la rage. Contre elle. Surtout contre les autres en fait. Anna a toujours eu cette espèce de colère incontrôlable qui la prends des fois, sans prévenir. Cette rage qui gronde au fond d'elle. Ce qui fait d'elle ce qu'elle est aussi. Qui fait qu'elle ne peux pas fermer sa gueule. Ce qui fait qu'elle choisit toujours les mauvais mots, ceux qui sont trop vrais pour cacher ce qu'elle pense. Ceux qui sont trop vrais à en faire mal.

Et Sid. Penser à lui revient à accepter d'être dépendante. Et ce qui lui fait le plus mal, c'est de se sentir vivante, libre, d'être aussi dépendante de lui. Il a piétiner en quelques heures sa raison, sa conscience, son coeur, ses mots. Elle sait pertinemment que c'est comme ça qu'ils ont toujours fonctionné, et qu'ils fonctionneront encore comme ça aussi longtemps qu'ils se le permettront. Jusqu'à la fin sûrement. Il lui donne le rythme de son coeur. Il lui donne le poison qui réchauffe son sang. Il lui donne une raison d'avancer. Il la déchire et il la ramasse ensuite. Il fait tout en même temps. la briser et la reconstruire. c'est chaotique. Sans doute n'importe quoi. C'est incontrôlé. Sans gilet de sauvetage ou de filet pour se rattraper. C'est ce qu'il ont choisi. Un amour empoisonné, qui fait vivre à en crever. Qui lui fout les boules, et qui la rend vivante. Elle dit oui parce que c'est sa seule raison d'exister. Amour est trop vague pour qualifier tout ça. C'est pas cet amour des films, avec ses hauts et ses bas. Eux ils sont plutôt en bas. A s'écorcher. A s'aimer. A voir leur vies dégringoler. Ils sont en bas et c'est ça qui les porte. Qui fait de leur vie plus qu'une amourette, plus qu'un amour invincible. C'est trop mature et en même temps ils sont comme deux gamins, deux couillons qui font leurs conneries ensemble. Comme ils l'ont toujours fait. Et comme ils comptent le faire encore.

Ses mains la font trembler dès qu'elles l'effleurent. Incontrôlable. Il gémit et elle lâche un cri. Parce que putain elle a l'impression de découvrir ce que c'est que de faire l'amour. Baiser elle connait. Sans doute un peu trop bien. Là c'est fusionnel. Trop. ça fait encore plus mal. C'est encore plus bon. Sauvage et écorché. Brûlant. Il continu ses vas et vient, elle ferme les yeux, se cambre. Secouée. Et puis il prend sa nuque. Glisse le visage d'Anna dans son cou. Elle savoure juste l'instant. Sa peau qui brûle contre la sienne. Elle se serre contre son torse. Voudrait ne plus bouger. Ses mots l'achèvent. La tue. Littéralement. Elle ne comprends pas pourquoi c'est comme ça. Pourquoi elle est Anna et pourquoi elle a rencontré Sid. Elle ne comprends pas mais elle ne regrette rien. Sans lui, elle n'existerait pas. Parce qu'Anna n'a qu'une seule chose qui lui permet de vivre, et c'est lui. Elle aurait préféré être comme tout le monde. Avoir une vie dépendante simplement de la respiration, de l'alimentation. Non. Elle sa raison et sa condition de vivre, c'est Sid. Cette idée lui glace les veines. Lui déglingue la tête. Envoie valser sa vie contre un mur.

Elle aime cette sensation. D'avoir mal à en chialer et d'être bien, presque en extase. D'être cassée en mille morceaux et avoir la sensation d'être enfin entière. Ses mots cognent. Sa tête, son coeur. Son corps. Ils lui font la misère. Elle relève un peu la tête. L'embrasse. Savoure le contact sauvage de sa langue avec la sienne. Lèche ses lèvres. Ne peut plus s'arrêter. L'aime d'avoir ouvert en elle une blessure de plus. Ses mots la tuent. Son corps la tue. Ses baisers l'achèvent. Ses yeux la mitraillent. Sid la fait crever. La fait vivre. Il la fait ressentir trop de choses. Qui lui foute les idées en l'air.

"J'ai rien à part toi.. Je suis rien sans toi... Alors on est condamnés à s'empoisonner encore longtemps je crois.. Et je... p'tain ça m'fait peur Sid.. Toi et ce que je suis quand t'es là.. Ce qu'on est et ce qu'on se fait, ça m'fout une trouille monstre.. Sauf que merde je suis droguée a ton odeur, à tes baisers, programmée à t'aimer.. j'suis juste folle.. de toi.. des blessures que tu ouvres en moi et du bien que tu m'fais.. je.."

Elle ne termine pas. Gémit. N'a plus rien à dire de toute manière. Quoi dire? Elle se répète déjà. Ses sentiments sont tellement paradoxaux. Elle se mélange dans tout ça. Se casse et mélange tous les morceaux. Elle est simplement dingue de Sid. et rien d'autre n'a d'importance. Fuck les autres. Elle est dingue de lui. Et elle se fiche de savoir ce que pense les autres. Anna l'embrasse encore. A en avoir mal aux lèvres. Rien n'a d'importance. Rien. Elle avait perdue toute raison d'exister. Elle l'a retrouvée. Pas à n'importe que prix. Pas sans s'écorcher. Pas sans se détruire. Mais elle en a rien à carrer. Parce que c'est Sid. Et il n'y a rien qu'elle puisse faire contre ça. Contre eux. Contre cette amour de tarés, qui tue, qui asphyxie.
Leurs corps continuent leur danse, leur fusion. Elle ne sait pas comment appeler ça. Et puis elle pose sa tête sur son torse. Ecoute encore les battements irréguliers de son corps. Ses doigts suivent les traces sombres de ses tatouages. Elle se dit que cette nuit, il l'a tatouée d'une manière bien plus irréversible que ça. Il a marqué sa chair d'un tatouage brûlant, qui ne cessera jamais de lui faire mal. Il a tatoué son coeur. Sid en lettres noires. Pour toujours sûrement.

 

La vie est bizarre. Elle lui a offert Sid. Pour qu'il la déglingue. La bousille. La vie lui a donné Sid pendant deux ans, trois ans, elle ne sait plus, pour lui enlever ensuite. Pour lui donner un peu de ciel et l'envoyer elle plus bas que terre. Elle lui a donné Sid et elle lui a reprit. Un oiseau ne peu aimer un poisson. Anna a l'impression d'être le poisson. Celui qui a regardé l'autre s'envoler sans pouvoir lui dire "attends moi". Et puis il revient. Il lui donne des ailes. Il lui rends ses ailes. Et elle, elle le fait dégringoler.

Elle ne comprends pas comment elle en est arrivée là. Pourquoi il est revenu. Maintenant. Elle se sent pleine. Entière dans ses bras. Et tellement cassée. Putain Sid, pourquoi t'es revenu? Anna elle a toujours aimé Sid. Elle ne l'a jamais nié. Juste qu'avant elle était pas encore cassée. Alors elle ressentait pas se besoin qu'il la recolle, qu'il la recasse. Elle l'a toujours aimé sauf qu'avant elle n'était pas dépendante. Il l'a démolie quand il est parti. Sans doute en pensant qu'elle serait encore là quand il reviendrait. Sauf que ça c'est pas passé comme ça. Et il l'a démoli. Maintenant elle a besoin de son bourreau. Elle a besoin de son sauveur. Elle est comme une toxico. Intoxiquée à son odeur. Droguée à ses baisers. Bordel Sid pourquoi tu me fais ça? Elle aurait pu continuer de faire sa vie. Pas sans vagues, parce que c'est Anna. Mais elle aurait pu continuer. Sauf qu'il est revenu. Pour la démonter encore. Il lui a donné trop pour qu'elle veuille rendre maintenant. Il lui a montré ce qu'elle était avec lui, et la couleur de sa vie dans ses bras. Quelque chose qui lui fait peur. Pas des vagues dans sa vie, plutôt un tsunami. Qui ravage tout. Et qui rend tout bien plus exceptionnel. Qui rend chaque seconde une éternité. Qui brise et qui arrache des partie d'elle. Qui fait de ses baisers la promesse de bien d'autres. Qui la coule et la brûle quand elle reprend sa respiration.

Ses caresses sont presque violentes. C'est brutal. Fusionnel. Sauvage. Comme deux bêtes qui apprennent qui défendent ce qu'il reste d'eux même. Qui refusent encore un peu de partager le même territoire. Qui se battent mais qui l'une sans l'autre, ne survivent pas. Il finiront par le comprendre.

Elle se dit qu'après tout, les autres on en a rien à battre. Anna ne pleurera pas. Fierté. Impossibilité de se défaire de l'ombre de Sid. Elle n'en sait rien. Elle sait juste qu'elle ne veut pas être faible encore. Sid la rend faible. Et invincible en même temps. Anna se dit qu'après tout, les autres finiront par s'en remettre. Quoiqu'elle sait pertinemment que Luke lui en voudra sûrement jusqu'a la fin des temps. "Tu sais pas dans quoi tu t'embarques..". C'est ce qu'elle avait dit à Luke le soir où il l'avait embrassée. Elle sourit dans la semi-obscurité de la chambre. Il n'y a bien que Sid qui a toujours plus ou moins su dans quoi il s'embarquait avec elle.

Il la renverse sur le côté, se remets sur elle. L'empêche de prononcer un mot de plus. Leurs lèvres ne se décollent plus que pour respirer. Ses mains caressent ses épaules, descendent sur son torse. Ses doigts s'accrochent à ses cheveux. Elle a l'impression de le griffer tellement elle s'agrippe à lui. Il continue ses vas et viens. Sauvage. Elle gémit. Encore. Jure sûrement parce que putain elle voudrait qu'il lui fasse l'amour encore. Toute la nuit et toutes celles qui viendront. Elle veut mourir dans ses bras. Elle veut que demain, dans une semaine, dans des mois, dans dix ans, il lui fasse encore l'amour comme ça. Qu'il la démonte encore. La brise encore. L'aime encore. Qu'il la regarde encore avec ce regard fou qu'il a en ce moment. Ce regard sauvage. Qui lui fait peur. Qui la fait flipper à mort. Qui l'empêche de tomber vraiment. Elle veut encore l'entendre chanter. Savoir qu'il n'y a qu'elle qui l'entend vraiment. Elle veut encore saigner. Brûler. Vivre.

 

"T'avais pas le droit de m'offrir le ciel. T'avais pas le droit de me donner la nuit. Putain Sid t'avais pas le droit de me rendre folle, de me rendre moi. Tu me pètes, j'te brise. Tu m'as arraché mes chaînes, tu m'as rendu des ailes en feu, tu m'as offert le ciel, mon ciel, toi. Et maintenant qu'il n'y a plus que nous, on se déchire, on s'aime, on fait l'amour et on se perds, tout ça pour ne pas se donner d'autres chaînes, d'autres barreaux. T'aimer c'est prendre le risque de m'enchaîner encore, m'aimer c'est risquer de te brûler les ailes. Alors on s'écorche, pour pouvoir s'aimer sans perdre nos ailes. Pour pouvoir être nous sans se mettre en cage. Dans ses cages dorées qui font l'amour des films. Beaux certes, mais cages quand même". Ya plus rien qui pourrait l'arrêter Anna. La mort peut être. Même pas sûr. Elle frissonne en pensant à ce qu'elle ferait pour lui. A ce qu'elle donnerait. A ce qu'elle deviendrait s'il le voulait vraiment. Un coeur c'est comme un instrument de musique. Comme sa guitare. Il a besoin qu'on lui donne le rythme. Son rythme c'est Sid qui lui donne. Deux ans que son coeur est en sourdine à Anna. Il fait un bruit pas possible maintenant. Il bat à cent à l'heure. Même si pour ça, Sid a du casser quelques cordes.

Elle est jamais allée aussi loin avec Sid. Aussi fort. Aussi mal. Aussi beau. Elle avait jamais franchi cette ligne. Toujours résisté à cette partie d'elle qui l'appelait en lui. Ce soir elle a pas pu résister. Et elle sait que maintenant qu'elle a goûter à sa fusion, à la vraie Anna qu'elle est dans ses bras là, elle ne pourra pas résister demain non plus. Ni aucun autre jour. Elle l'aime. Trop. Même ce mot n'atteint pas ce qu'elle ressent. Aimer c'est trop banal. Trop commun. Aimer c'est d'un amour-cage. Elle ne l'aime pas Sid non, c'est bien au-delà de ça. Seulement elle n'a pas d'autre mot pour décrire ça.

Elle gémit et continu d'accompagner ses mouvements. Avec violence. Et une douceur sauvage. Avec amour en somme. Elle se bousille en lui. ça lui fait peur.ça la rend encore plus tarée qu'elle n'est déjà. Sauf que c'est comme ça que ça doit être. Les gens peuvent penser. Les gens peuvent parler. Ils peuvent juger mais ils ne savent pas. Ils ne sauront jamais ce que c'est que d'appliquer vraiment ces mots là : Aimer à en crever. C'est ça qui les anime. Cet amour empoisonné parce qu'il n'a pas de chaînes. Qui existe alors qu'il ne devrait pas en somme. Parce que l'amour n'est jamais libre. On est forcément un peu enchaîné à l'autre. Aimer à en crever. C'est ça qui les anime parce que leur amour à eux n'a pas de barreaux, d'attaches. C'est pour ça qu'il fait si mal. Pour ça qu'il la tue. Pour ça qu'il est violent. Sans pitié. Sans cesse à les broyer et à mélanger leurs morceaux dans une danse sauvage. Deux fauves qui dansent dans la nuit. Qui se battent l'un conte l'autre, contre eux, contre le nous qu'il forment malgré eux, le jour. Et qui font l'amour la nuit, qui hurlent à l'aide autant que "je t'aime" à la lune qui observe cet étrange manège. Cette agonie silencieuse qui les maintient en vie. Qui les anime d'un feu qui est leurs, qui leur appartient. Qui est né de leur fusion, de leur amour, de leurs blessures, pauvres fous écorchés.

Ses lèvres sont oxygène. Elle ne les quitte plus. Ne veux plus les quitter. Ses mains connaissent maintenant par coeur le dessin de son corps. Ses doigts s'agrippent à ses cheveux et elle mords ses lèvres en gémissant. Putain c'est bon. Elle pense à demain et emmerde le monde. Qu'il juge. Qu'il donne sa sentence, elle acceptera. Parce que cette nuit vaut tout. C'est sa mort et sa renaissance. C'est tout. Infini. Insignifiant. Tout. Elle sait que le prix à payer sera cher. Que le premier versement s'appellera Luke. Et que ça sera oh bordel, que ça sera dur. Douloureux. De voir les dégâts. De les accepter. De vivre avec. Elle se sent misérablement conne d'être aussi égoïste. Egoïste de Sid. Elle doit le griffer de s'accrocher autant à lui. C'est ridicule. Comme si elle avait peur qu'il parte d'un coup. Qu'il s'échappe de sa vie. Qu'il s'écarte d'elle. Qui la laisse, encore. C'est ridicule et elle peut pas s'en empêcher. Elle pose sa tête dans le cou de Sid. Pour ne plus voir les autres. Le monde. Cette chambre. Pour ne plus voir et juste entendre leurs gémissent. Le bruit des draps qui glissent sous leurs corps. Les battements de son coeur. Fous. Irréguliers. A l'image de ses pensées.

 

Je sens le monde s'écrouler et c'est étrange. Je n'ai plus peur. Je suis terrifiée. Et j'aime ça. Comme un poids qui quitte mes épaules. Je sens mon monde s'écrouler et je suis terrifiée. Mais je sens tes mains sur moi. Ta bouche contre la mienne. J'entends ton souffle. Je brûle dans cette apocalypse et pourtant c'est le meilleur instant de ma vie. Parce qu'il n'y a que toi. Plus que nous. Le monde s'écroule autour de nous. Mon monde se casse la gueule. Il ne reste plus que nous et je suis terrifiée, mais tu m'obliges a regarder toute ma vie s'faire la malle. Avec tes yeux qui me promettent qu'on se reconstruira. Avec tes yeux qui mentent mais j'aime ça. Je vis pour ça. Mon monde s'écroule et il ne reste que toi. Ma vie était mensonge et il ne reste que toi. Le plus gros des mensonges, la plus belles des vérité.

J'voudrais te dire que c'est pas grave tout ça. Qu'avec toi je peux tout affronter. C'est faux et tu le sais. Je plie quand même parce que c'est dur de vivre ça, et même avec toi j'peux pas toujours tout affronter, j'peux juste lever la tête parce que j'ai choisis mon bourreau, j'ai choisi mon ange, j'ai choisi d'être Anna. J'voudrais te dire qu'avec toi j'peux affronter ça. C'est un mensonge. Mais avec toi je peux au moins choisir pourquoi j'ai mal. J'peux au moins revendiquer d'être moi. J'peux regarder le monde s'écrouler, être terrifiée, mais rester debout tant que tu l'es.

J'voudrais te dire que je t'aime. Que sans toi je suis morte. Sauf que je t'aime n'a aucun sens face à toi. Sauf que j'ai besoin de toi pour mourir. J'voudrais te dire qu'on sera heureux. Qu'on aura des enfants. Une maison. Que tous les jours on baisera, qu'on s'engueulera pour des conneries et qu'on se regardera en souriant quand on sera vieux. J'peux pas te dire ça parce qu'on sera jamais heureux. Parce qu'on sera nous comme on l'est à chaque fois. Qu'on s'engueulera pas pour des conneries, on se déchirera comme des chiens de rue. Et on se recollera sans cesse. J'peux pas te dire ça parce qu'on est nous et que tu rirais d'entendre ça. Parce qu'on sera jamais vieux Sid. Parce qu'on se regardera jamais en souriant, on s'regardera juste avec le feu qui dévore dans les yeux.

J'voudrais te dire d'arrêter de me faire mal. Voilà bien une chose dont je suis réellement incapable. J'voudrais te le dire mais ça serait comme un suicide. Alors je me tais. Et j'fous tout en l'air avec toi comme on l'a toujours fait. J'emmerde les gens, les bonnes consciences qui me diront que c'est malsain, les crétins qui me diront que je suis maso, que je suis folle. C'est ce que je suis. Tu me rends dingue. Tu m'aspires. Je t'aime. Non encore plus que ça.

Elle est comme déconnectée Anna. Elle se tend. Frissonne. Crie quand il se vide en elle. Quand ils se fondent une dernière fois l'un dans l'autre. Quand il l'achève. Quand elle s'accroche. Il la serre contre lui, elle se fissure. Et se sent forte. D'eux.
Sa respiration est irrégulière. Elle pose sa tête contre Sid. Se colle encore à lui. Ses mains s'agrippent encore. Ses ongles s'enfoncent encore dans sa peau. Ridicule. Pathétique. Elle s'accroche a un oiseau. Plus libre qu'elle. Elle s'accroche comme une démente à eux. Parce qu'elle est terrifiée à l'idée d'être à nouveau seul. Parce qu'elle se revoit ya deux ans, dans la rues avec leurs grattes, leurs conneries, leurs ailes. Parce qu'elle se voit maintenant, avec toujours la musique, leurs ailes défoncées mais qui volent encore, leurs conneries toujours.
Ils sont là. Comme deux gamins qui ont fait une connerie. Comme deux tarés qui s'aiment à s'en détruire. Ils sont là. Anna sent son coeur battre sous sa peau. Elle essaye de chasser demain de sa tête. De se mentir. De se faire croire à elle-même ce qu'a lui elle ne pourra jamais faire croire. Et puis il y a ce silence qui l'angoisse. Maintenant que leurs appels à l'aide, leurs fuck au monde se sont tus. Elle ouvre la bouche. Pas pour parler pour une fois. Les mots seuls n'ont plus grand poids maintenant. Alors elle chante. Doucement. Murmure. Ce souffle qui les lie. Une chanson. Une des leurs. Une de celles qu'elle n'a plus chantées depuis deux ans. Ce qui les lie. Comme une alliance. Ils sont mariés devant la musique. Ils sont tatoués au rythme de leurs coeurs qui ne s'arreterons jamais. Parce qu'ils battent l'un pour l'autre.