Cela lui faisait une impression étrange de parcourir les longs couloirs froids de l'orphelinat après tant d'années. Elle marchait vite, le silence faisait résonner le bruit de ses pas encore plus que d'habitude. Le bâtiment en lui même lui paraissait moins grand que dans ses souvenirs. Mais il était toujours aussi lugubre. Voir Moor face a elle lui avait provoqué une sensation bizarre, de la méfiance mêlée a de la curiosité. C'était la première fois qu'elle rentrait dans son bureau sans risquer une sanction. Et la vieille femme lui avait paru presque... heureuse de la revoir. Elle avait du mal a l'admettre, mais ce n'était bien qu'avec les enfants qu'elle était violente.

Lula soupira, sa main frôlant le mur. Elle devait faire un ronde, vérifier qu'aucun élèves ne reste dans les couloirs pendant les cours. Elle savait que si elle en attrapait un, elle devrait l'emmener chez Moor, et qu'il arriverait a la personne des choses dont elle ne voudrait pas se souvenir. Mais cela ne la perturbais pas plus que ça, ce n'était pas son problème, elle aussi avait souffert, enfant.
Elle regardait vaguement dans les coins, sans y faire vraiment attention. Elle se fichait un peu qu'un ou deux gosses trainent dans les couloirs. Mais bon, cette promenade dans l'orphelinat lui remémorait des souvenirs.

Lula se souvenait d'un garçon, Tomas, ou Tobias quelque chose de cette trempe, qui l'énervait pas mal quand elle était plus jeune. Il était de ces gens qui l'énervait sans même parler, rien qu'en étant la. Et elle ne savait pas pourquoi, ce qui l'irritait encore plus.

Elle fut sortie de ses pensées par une silhouette masculine, avec des épaules très larges, qui était adossé contre un mur. Il devait facilement faire une voir deux têtes de plus qu'elle, donc elle s'approcha prudamment de lui, sans bruits.

Posé contre le mur, bras croisé Tobias était en plein travail, ou du moins il était censé bosser mais ça l'énervait au plus haut point, il ne voyait que peu l’intérêt de chercher d’éventuel sécheur, les prof fessait bien l'appel nan ? Il restait donc là fessant mine de bosser quand quelqu'un passait. Il trouvait ça vraiment étrange, il n'y a pas si longtemps que ça c'était lui qui essayait de sécher sans se faire prendre, car si il y avait bien un truc qui l'ennuyait c'était les cours.

Il jeta un œil sur sa montre et poussa un long soupir, il lui restait encore un long moment avant la fin de son service et en plus il allait devoir expliquer les règles a deux de ses collègue pendant le repas, il avait déjà refiler l’accueil d'une d'elle à Pen, il ne pouvait cette fois pas y échapper, il était condamner à manger ici en mode réunion. Il souffla à cette pensé puis il se dit qu'il se referait un truc mangeable chez lui, il aimait cette idée, c'est vraiment ça qui lui montrait qu'il n'était plus un gamin ici, il était libre d'aller et venir et il pouvait manger autre chose que l'affreux repas de l'orphelinat si il le souhaitait.

Il allait se mouvoir pour faire genre qu'il bossait quand il sentit une présence à ses cotés, il sursauta avant de se tourner doucement, une jeune femme était maintenant juste à coté de lui. Il soupira, un instant il s'était revu gamin, se fessant prendre par Moor ou un surveillant, sauf que maintenant c'était lui le surveillant, il n'y a donc rien a craindre, en théorie du moins car il est tout de même en train de se tourner les pouces. Il pousse un long soupir.

Il regarde la jeune femme, il la détaille du regard, elle lui dit quelque chose il est prêt à jurer qu'il la connaît, il l'a déjà vus c'est certain, reste à savoir quand et où. Elle fit un petit mouvement et brusquement il se remémora son enfance ici, elle y était elle aussi, oh oui, elle était là et il ne pouvait pas la voir, pourquoi ? Tout simplement car elle ne le supportais pas, sans aucune raison mais ça ne l’empêchait pas de passer son temps à le faire suer, pour un oui ou pour un non, juste quand madame la petite princesse avait décidé de s'amuser.

Il est surprit de la retrouver ici, elle est partie bien vite de l'orphelinat dès qu'elle avait eu ses dix huit ans, qu'est ce qui pouvait bien la ramener ici ? Elle la petite reine, elle ne pouvait pas être l'une de ses collègue, c'était impossible, ça serait quand même bien pourrit. Il balbutie :
- « Lula c'est bien toi ? Qu'est ce que tu fout là ? »
la politesse est le dernier de ses soucis quand il s'adresse à elle, ils ont passé tellement de temps à se prendre la tête et s'envoyer des piques il ne voit pas pourquoi ça devrait être différent aujourd'hui, ils sont adultes certes mais il reste Tobias et Lula

L'homme se retourna, il était plutôt attirant, mais quelque chose dans les yeux, et son attitude lui rappellait vaguement quelqu'un. Elle fronça les yeux et le dévisagea, obligée de lever les yeux vers lui, car il était vraiment plus grand de près que de loin. Il l'examinait aussi, c'est c'est quand elle repoussa une mèche derrière son oreille -geste qui l'avait toujours accompagnée- qu'il ouvrit de grands yeux et rompit le silence.

- « Lula c'est bien toi ? Qu'est ce que tu fout là ? »

Sa voix. Ce fut sa voix qui fit se relier les fils de mémoire de Lula. Elle eut un lèger mouvement de recul.

"Tobias." lâcha t'elle d'une voix froide, comme toujours.

Elle avait mûrit depuis son époque de gloire a l'orphelinat. Son intention méprisante s'était transformée, elle était désormais froide et désabusée. Elle arrivait du mal a croire que la personne qu'elle supportait le moins durant son enfance et son adolescence allait être présent avec elle tous les jours, jusqu'à ce qu'elle parte de l'orphelinat a nouveau. Mais jamais elle ne lui montrerai son étonnement. Inutile.

Elle repoussa une mèche de cheveux, croisa sur sa poitrine et reprit son semblant d'assurance. Elle devait avouer qu'il l'intimidait un peu.

"Je suis surveillante ici. Il faut croire que tu me suis."

Le ton de la jeune femme conforte l'idée de Tobias, elle non plus n'est pas ravie de le retrouver et c'est plus que compréhensible, il on passé leur temps à se tirer dans les pattes enfants, il y avait un tas d'autre enfants présents et il faut qu'entre tous ces gamins ce soit eux qui se retrouve collègue, à croire que le destin s'amuse bien à les faire suer. Elle prononce d'un ton dédaigneux et s'écarte doucement de lui, comme si allait la toucher, elle croit qu'il vas lui taper la bise ? Lui en coller une à la rigueur, mais bon il est plus mature que ça et il ne vas pas se battre pour une simple phrase.

Elle fait ce geste, le même depuis tant d'année, qui allume une lueur énervé dans les yeux de Tobias, elle est toujours cette espèce de petite peste que tout le monde suis aveuglément, tout le monde nan, il ne s'est jamais laissé envoûter par ses faux airs, c'est ça qui l’énervait d'ailleurs cette chère Lula, Tobias n'était pas en mode mouton comme tout les autres, elle ne le contrôlait pas. Sa phrase d’ailleurs démontre cette envie qu'elle a d'être le centre du monde, la suivre, nan mais et puis quoi encore, elle vas sortir qu'il a payé un espion tant qu'elle y est.

Il soupire et remarque brusquement qu'elle semble se méfier de lui, il est vrai que la fac l'a un peu changé, beaucoup même, totalement en fait, grâce à Spencer essentiellement, il n'est plus le garçon un peu coincé qu'il était à Moor, il est devenu un mec sur de lui, sportif et surtout assez impressionnant. Il n'a plus rien à voir avec l'ancien Tobias et il n'est pas ravis de revoir Lula, car elle le replonge dans son passé, un passé qu'il avait tout fait pour oublier, revenir ici avait d’ailleurs été sa première erreur.

Il la regarde, elle, il a l'impression qu'elle n'a pas changé, il se trompe peut être mais il n'a pas envie de le savoir en réalité, pas envie de faire des efforts en lui parlant. Il affiche un sourire amusé, il la trouve ridicule de croire qu'il la suivit :
- « Te suivre ? Mais oui ! Il est vrai que tu a toujours été mon grand fantasme ! Je te l'ai jamais dit ! »
le ton est froid, dédaigneux. Il lui lance un regard noir, tu croit quoi toi ?

Le sarcasme de Tobias fit lever un sourcil a Lula, et elle s'autorisa même une esquisse de sourire amusé. Il avait visiblement changé, ce qui allait être amusant. Elle ne releva pas la pique. Par contre leur conflit de gamins n'allait pas changé de sitôt, elle en était certaine. Cela ne la perturbait pas, ça n'avait d'ailleurs peu d'importance pour elle. S'il la cherchait elle répondrait, et lui rendrait les coups un par un, elle n'était pas du genre a se laisser faire, mais s'il ne faisait rien elle n'estimait pas nécessaire de lui mettre des bâtons dans les roues.

"Eh bien, tu as décider de te décoincer un peu visiblement." elle ajouta, un ton plus bas, comme pour se parler a elle même. "C'est pas plus mal."

Elle dit ça sur un ton légèrement amusé. Malgré son physique imposant, elle se dit qu'elle ne se laisserait plus intimider et aurait du mal a le prendre au sérieux. Ils avaient vécu trop de choses négatives ensemble, et pour elle il resterait pour toujours ce petit garçon énervant.
Elle leva les yeux au ciel d'un air irrité et repoussa sa mèche, se remémorant les piques qu'ils se lançaient régulièrement. Enfin, le plus souvent c'était elle qui lui en lançait. Mais elle préférait ne pas insister la dessus, être en tort ne lui plaisait guère.

Spoiler:

Le surveillant fixa Lula, elle esquissa un sourire, le même, toujours et encore, elle n'avait vraiment pas changé, tout en elle était la Lula d'avant, la peste, celle qui passait son temps faire chier le monde. Le moindre de ses mouvement fessait remonter en lui une vague de souvenir, plutôt douloureux, comme si être ici ne suffisait pas. Il soupire, se dit qu'il est vraiment l'homme le moins chanceux du monde, c'est faux au fond, il songe à Axelle, elle ce n'est pas une malchance, bien au contraire, c'est la plus belle des choses qui lui soit arrivé et si il n'était pas revenu il ne l'aurait pas connu, un petit sourire heureux se dessine sur son visage, Axelle.

La remarque de la jeune femme lui arrache un nouveau sourire, oui il à changé, il aimerait qu'elle aussi mais il en doute. Et pourtant on change, loin de Moor, on vit enfin sa vie, libre, on fait se qu'on veut comme on a envie, on sort en ville, on fait la fête, on boit et on rentre chez soit, en fessant autant de bruit qu'on le souhaite, sans craindre de tomber sur un surveillant, de se faire punir. Oui la fac à vraiment été source de changement chez Tobias. Elle aussi elle a dut changer, loin de sa petite bande d'amie, loin de Moor aussi. Mais tout comme lui, elle semble avoir perdu de sa liberté, elle est de retour ici, comme lui et il doute qu'elle soit revenue de son plein gré car personne ne revient ici de son plein grès.

Il soupire en songeant au temps qu'il vas passer ici, chaque minutes lui fait se sentir un peu plus mal et c'est pour ça qu'il met enfin du cœur dans ses études, finir et devenir enfin prof de bio, à ce moment là il pourras partir, trouver un emploi ailleurs, loin d'ici, s'installer dans une ville tranquille, avec Axelle peut être, Axelle c'est d'ailleurs la seule chose qui le rend un peu heureux d'être ici. Il regarde Lula, elle l’intrigue, il se demande pour quelle raison elle est là, il soupire avant de lui demander :
- « Et qu'est ce qui me vaut la joie de retrouver ici ? »

Elle lève discrètement les yeux au ciel, un tic dévoilant son irritation soulevant sa lèvre supérieure. Toujours aussi peu dégourdi celui la. Quand on retourne ici c'est qu'on a pas d'autre choix, on n'y va pas pour retrouver Moor.

"Je suis surveillante ici" répéta t-elle, comme un automate.

Elle se sentait bizarre, comme si tout sifflait a ses oreilles. Son visage était vide d'expression, et ses lèvres étaient pincées. Elle croisa ses bras contre sa poitrine, frissonnant un peu. L'isolation n'était toujours pas bonne.
Elle le toisait de haut en bas, il avait vraiment grandit. Elle n'avait jamais été très grande, mais la il la dépassait d'au moins une tête.
Le malaise revint, elle ferma les yeux et inspira profondément pour le faire passer. Son teint devenait plus pâle que d'habitude, elle savait qu'elle aurait dû éviter de manger au réfectoire au déjeuner. Mais elle ne voulait surtout pas montrer le fait qu'elle se sentait mal, surtout pas a Tobias. Elle rouvrit les yeux et le fixa, pour essayer de penser a autre chose qu'au malaise qui s'installait en elle. Elle déglutit difficilement.

Tobias fixait Lula, il ne ressentais plus la même chose que lorsqu'il était enfant, oh on ne pouvait pas vraiment dire qu'il l’appréciait mais disons juste qu'il la trouvait un peu moins antipathique qu'avant, dire qu'il compatissait en revanche serait abusé, de toute évidence elle était aussi heureuse d'être là que lui et ça le fessait jubiler intérieurement, il n'était pas le seul à avoir de la malchance dans la vie. Elle souleva sa lèvre supérieure d'un air dédaigneux face à cette question de plus idiote, elle lui répond d'une voix automatique qu'elle est surveillante ici.

Il soupire, ce n'était pas ça qu'il voulait entendre, il voulait qu'elle lui dise qu'elle était là car elle était ruinée, au abois, sans maison, sans argent, sans avenir. Il jubilait de la voir ainsi, elle si vaniteuse autre fois, qui ne se lassait pas de dire qu'elle était blindé de fric et qu'elle partirait loin d'ici aussi vite que possible. Oui il voulait qu'elle admette qu'elle était comme les autres, qu'il lui fallait travailler dans la vie et qu'elle n'avait trouver nul part ailleurs.

Il la regarde, elle n'a pas l'air très à l'aise, se dire que c'est lui qui la met dans cet état est jouissif, il n'est plus le gamin qui se laisse faire, à présent il est l'un des surveillant le plus respecté ici, il hurle quand il le faut sans pour autant tomber dans les extrêmes car il à été gamin ici, il sait ce que ça fait de vivre constamment dans la peur. Il soupire et capte son regard dans le sien, il y lit tous le malaise qui s'installe en elle :
- « Hey détend toi, je comprend, moi aussi j’aimerai être n'importe où plutôt qu'ici ! »
Il lui lance un regard rassurant, au fond il trouverait pathétique de ce moquer d'elle, il n'a plus vraiment l'age.

Elle avait froid, beaucoup plus que d'ordinaire. Et elle ne se souvenait pas que le bâtiment était si glacial. Dans son enfance c'était moins pire, et elle avait du mal a l'admettre. Elle frissonna encore une fois, et quand Tobias lui parla elle l'entendit comme a travers du coton. Elle fronça lègérement les sourcils, c'était étrange. Et elle se sentait mal.
Lula suffoquait presque, malgré le froid qui l'envahissait.
Elle voyait bien que son collègue jubilait de la voir se sentir mal, et pour cela il n'avait pas mûri, mais alors la pas du tout. Elle serra les dents et poussa un soupir irrité. Elle ne supportait pas qu'on voie ses faiblesses, surtout pas lui.

Elle ferma les yeux. La tête lui tournait, elle ne comprenait pas trop ce qui se passait.
Elle se répètait Ouvre les yeux. Ouvre les yeux. Ouvre les yeux. mais ses paupères étaient lourdes, elles lui semblaient soudées. Elle eut un autre frisson, et ses jambes cédèrent sous son poids.
Elle s'effondra, mais resta gracieuse tout en tombant. C'était presque dans sa nature, si les gens se retournaient quand elle passait c'était pour sa grâce naturelle. Quand elle marchait, elle donnait l'impression d'a peine toucher le sol, de flotter gracieusement dans l'air. Elle n'en était habituellement pas peu fière. Mais la, elle n'y pensait absolument pas, puisqu'elle fut inconsciente avant même de toucher le sol froid et dur.

Tobias regardait la jeune femme, elle semblait bizarre, encore plus pale qu'habituellement. Elle frissonna et il eut peur pour elle brusquement car au fond il ne la détestait pas tant que ça et vois souffrir une personne lui était toujours désagréable. Il la vit vaciller, il eut encore un peu plus peur et se rapprocha doucement d'elle. Il la regardait, elle ne semblait plus l'entendre, ne pas comprendre du moins ce qu'il lui disait, elle poussa un gémissement et se mit à serrer les dents, même mal elle restait Lula, cette volonté, c'était tout Lula.

Ses yeux se fermèrent, un instant, longtemps, elle vacilla de plus belle. Et il la vit tomber tout au ralentit, tout gracieusement, aérienne. Il se jeta instinctivement en avant et le rattrapa quelque seconde avant qu'elle ne tombe sur le sol dur et froid. Il se sentit mal, la tenir ainsi dans ses bras, il ne savait pas quoi faire, ne sachant pourquoi elle s'était évanouie, ne sachant que faire. Il la couche doucement sur le sol, son contact était des plus étranges.

Il regarda autour de lui, personne, le couloir était désespérément vide, personne à qui demander de l'aide, que faire ? Il soupira avant de l’appeler :
- « Lula ! Lula ! Reveille toi ! »
Ça ne fait rien, il la secoue, sas effet encore, il serre les dent avant de se décider à lui donner une petite gifle essayant de la stimuler. Elle bouge tout doucement, il recommence un tout petit plus fort, elle ouvre les yeux, enfin et il soupire. Il la redresse doucement, la plaçant contre le mur :
- « Bordel Lula, tu m'a fait peur ! Besoin d'un truc pour te remettre ? »

Oula:

Elle repris lentement conscience sous les gifles qu'elle sentait vaguement. Elle fronça les sourcils, les yeux encore fermés, et les ouvrit lentement. La première chose qu'elle vit fut le visage soucieux de Tobias, penché sur elle. Elle eut un brutal mouvement de recul, c'était bien la dernière personne qu'elle avait envie de voir.
La jeune femme tenta de s'éloigner de lui au plus vite, mais elle regretta son geste presque aussitôt, sentant sa tête lui tourner. Elle jura entre ses dents serrées. Elle savait bien que Tobias avait grandit, autant qu'elle, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se rappeler qu'a peine 4 ans il lui aurait probablement fait regretter de se trouver en position de faiblesse a coté de lui. Elle ne pouvais pas s'empêcher d'être méfiante, d'avoir presque peur qu'il lui fasse du mal. Elle tourna la tête sans le quitter des yeux, comme un animal blessé.
Elle cherchait dans sa tête un moyen de se sortir de ce mauvais pas, comme ses jambes semblaient ne plus vouloir lui obéir elle était contrainte de se trouver une alternative.

L'odeur de Tobias lui parvint aux narines, une odeur diffuse et très masculine, pas désagréable du tout. Elle se demanda qu'est ce qui se serait passé si leur enfance aurait été autrement. Peut être auraient ils étés.. Amis. Cette idée ne lui était jamais parvenue auparavant et elle avait du mal a concevoir avec Tobias une autre relation que cette haine -ou presque- mutuelle qui régnait entre eux.
Elle se racla la gorge et affirma d'une voix plus faible qu'elle l'aurait voulu:

"Ca va, ça va. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé. Ca va aller."

Spoiler:

Tobias n'avais jamais été aussi soucieux de l'état de Lula, il ne l'avait jamais apprécié et autrefois la savoir mal en point ne l'aurais pas importé. Il se demandait ce qui lui avait pris, Lula était loin d'être le genre de fille à tomber dans les vapes toute les semaines, il l'avait en réalité jamais vu faire un malaise aussi il se demanda si c'était sa faute, si ces paroles avait pût créer elle une peur qui l'aurais fait se sentir si mal, il s’en voulut brusquement d'être hypothétiquement la cause de ça. Il soupira avant de passer un main dans ses cheveux.

Elle sembla peu ravie de se retrouver face à lui et elle recula pour s'éloigner de lui, comme si il allait lui faire du mal. Ses grands yeux reflétaient la peur qu'elle avait en elle, peur qu'il lui fasse du mal, qu'il profite de sa faiblesse. Elle le gardait bien dans son champ de vision, au cas où il aurait décidé de se venger d'elle ? Au cas où il décidait de lui sauter dessus pour la blesser ? Il se demanda ce qu'elle pouvait bien penser, craindre.

Elle lui dit d'une voix faible que ça allais mais qu'elle ne savais pas ce qui ce passait. Il soupire, elle n'a pas vraiment l'air d'aller bien, on dirait qu'elle vas retomber dans les pommes, elle est toute pâle. Il soupire avant de fouiller ses poches, il vaut peut être mieux qu'elle mange un truc, il retrouve une barre de céréales, il hésite un instant, vu son état de crainte elle pourrais croire qu'il veut l’empoissonner, il lui tends finalement :
- « Tu ferais peut être mieux de manger ça et de te détendre aussi, je te promet que je ne vais rien te faire, j'ai grandit tu sait ! »

Il lui sourit d'un air rassurant, au fond il en a marre de cette relation, ils ont grandis, ils pourraient tout de même se supporter, faire semblant au moins, leur ancienne relation conflictuelle pourrait être effacé, gommé, au moins pour ne pas montrer une mauvaise image au gosses, deux surveillants qui se chamaillent comme des gosses c'est tout de même pathétique. Il se rapproche légèrement pour l'observer un peu plus attentivement, elle à vraiment l'air mal en point.

Elle eut encore un mouvement de recul quand le jeune homme se rapprocha d'elle, comme pour l'observer. Elle n'aimait pas ça, elle avait l'impression d'être une bête curieuse et faible. Elle replia ses jambes sous elle non sans mal, et considéra la barre de céréales que Tobias lui avait tendue -elle eut un peu de rancoeur a l'admettre- presque gentiment. Elle hésitait vraiment, un vieux ressenti, provenant du fond de son être lui soufflait qu'il allait faire quelque chose de mal. Elle se dit que s'il faisait un geste brusque sa réaction allait être ridiculement méfiante.
Ils n'avaient plus 15 ans, elle le savait, les rancunes devaient être oubliées, mais elle avait toujours ce goût amer dans la bouche en pensant a leur relation. Finalement elle saisit la barre délicatement, et murmura un mot de remerciement, le regard perdu derrière le jeune homme. C'était stupide, et elle le savait, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Ne pas montrer sa faiblesse. Jamais.

"Je sais. On a grandit. On n'est plus des enfants."

Elle avait prononcé ces mots dans un murmure, le regard toujours perdu dans la contemplation du mur vide et blanc. Elle entama la barre, et dut avouer que rapidement elle se sentit mieux. Elle grimaça un peu en se disant que maintenant elle lui était redevable. Elle détestait devoir des choses a des gens.

Après s'être reposé un peu, elle décida qu'elle avait assez passé de temps par terre et tenta précautionneusement de se lever. Elle fut obligée de s'appuyer un peu sur le jeune homme, qu'elle remercia presque avec honte. Car c'était de la honte qu'elle ressentait. Immature, comme réaction peut être.

Tobias regardait Lula, sans vraiment comprendre sa réaction , il se souvenait bien de leur querelle de gamin mais ça n'avait pas vraiment été autre chose, juste deux gamin qui se font des coups bas, jamais il n'avait été réellement méchant. Elle peut être un peu plus, alors peut être qu'elle pensait qu'il voulait se venger, profiter de sa faiblesse, mais il n'en est rien, tout ce qui compte à cet instant c'est simplement qu'elle aille mieux, car il se sent coupable de l'état de Lula. Il la regarde enfin prendre la barre de céréale, il soupire, soulagé, elle allait manger, elle allait aller mieux, c'est tout ce qui comptait.

Elle finit par concéder qu'il on grandit et pourtant, elle ne le regarde même pas, comme si il allait la tuer d'un simple regard, lui faire mal, la blesser. L soupira, il ne voulait pas vraiment passer pour un méchant dans cette histoire, il ne comprenait pas pourquoi elle s'était si brusquement écroulé sur le sol. Elle essaye de se relever, aussitôt Tobias s’inquiète, il a peur qu'elle chute d nouveau alors il ne dit rien quand elle s’appuie sur lui d'une façon un peu brusque qui lui fait mal. Elle le remercie une nouvelle fois, d'une voix pleine de gêne. Il soupire avant de lui glisser :
- « Ce n'est rien, c'est normal ! »

Il la regarde, toujours aussi fine, il pensait que c'était à cause de la nourriture de l'orphelinat mais nan, elle est resté toute svelte, tellement fine qu'on pourrait croire qu'elle vas se briser. Il à peur qu'elle tombe de nouveau, alors instinctivement il se rapproche près à la rattraper si elle vacille de nouveau, il à peur qu'elle interprète mal son geste mais il ne prend pas vraiment ça en considération, il ne veut pas qu'elle retombe, surtout pas si c'est sa faute, il soupire :
- « Tu ferais peut être mieux de te reposer, je peut gérer la cour tout seul et pour le réfectoire on seras assez de deux. »
Il la regarde anxieux, il connaît que trop bien la fierté de la jeune femme, si elle refuse il n'en serait absolument pas surpris.

Lula essuya une goutte de sueur qui perlait a son front, et prit une grande inspiration. Le malaise était passé, du moins pour l'instant. Le regard anxieux du jeune homme l'irrite, comment peut il éprouver encore de la compassion pour elle, qui lui a mené la vie dure pendant des années a l'orphelinat.

"Non, non. Ca va aller. Je vais juste faire de la paperasse, quelque chose de reposant. Encore merci."

Elle s'éloigna de lui un peu précipitament, comme si ce mouvement qui se voulait pourtant rassurant l'avait brûlé. Elle baissa les yeux, rougit légèrement de sa faiblesse. Elle se mordilla les lèvres, elle ne savait plus trop quoi dire. Elle sentait qu'elle reprenait des couleurs, et qu'elle lui était redevable a partir de maintenant. Elle repoussa nerveusement une mèche de chebveux derrière son oreille et croisa les bras sur sa poitrine. Elle s’éclaircit la gorge.

"Euh.. Je vais aller a la vie scolaire, faire des papiers."

Elle se sentait un peu ridicule et impuissante, et ne savait pas quoi dire.

Elle semblait encore bien mal en point, mais plus que ça, elle semblait honteuse et puis effrayé, par lui, comme si il allait lui faire mal, il se demandait ce qu'il faisait pour qu'elle le craigne, mais il savait au fond qu'elle ne voyait toujours que le gamin qu'il avait été, celui qui la subissait sans vraiment rien faire, il est vrai qu'il lui en avait voulut, mais il n'avait jamais rien fait de vraiment méchant et ce n'est pas maintenant qu'il le ferait, il n'était pas de ceux qui veulent se venger à tous prix. Il veut oublier, mais elle ne semble pas le vouloir elle.

Elle lui assure que ça vas, le remercie encore et il voit qu'elle est vraiment gêné, car elle lui est redevable, elle n'a pas l'air d'aimer ça, comme si il la dégouttait, il soupire, il aimerait qu'elle comprenne, mais ce ne sont plus des enfants bordel, il se moque de ce qu'elle a fait, il ne voit en ce moment précis, qu'une fille en difficulté, qui souffre aussi veut il l'aider mais elle n'en veut pas de cet aide alors il la fixe, en souriant légèrement et quand elle lui dit qu'elle vas y aller il acquiesce avant d'ajouter:
- "Euh oui et moi je vais aller dans la cou, la pause vas commencer bientôt."
Il se dirige vers la porte mais il se retourne et ajoute:
- "Fait gaffe à toi quand même!"

Il soupire avant de pousser la porte et d'aller dans la cour, là il regarde les élèves qui commencent à arriver, il se dit que c'est bizarre, de ne plus être parmi eux, d'avoir grandit mais d'être encore ici, il pense à Lula, leur querelle de gamin qui semble l'avoir encore beaucoup marqué, il se demande si elle oubliera un jour, il s'en moque au fond, enfin c'est ce qu'il se répété, il chasse ses idées et se concentre sur sa mission, surveillez les gosses.

Elle lui sourit. Cette gentillesse la déstabilisait vraiment. Quelques années en arrière il aurait profité de sa faiblesse mais la, il avait mûri.

"Promis je ferais attention. Merci encore."

Quand il se fut enfin éloignée, elle soupira et ferma les yeux, passant sa main sur son visage. Sa tête lui tournait encore un peu, mais la barre de céréale avait fait son effet. Elle repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux et commença a marcher prudemment vers la vie scolaire, où des papiers divers l'attendaient.
Le décor était un peu plus stable quand elle s'assit au bureau. Ses pensées retournèrent a Tobias, elle lui était redevable maintenant. Elle eut un tic nerveux. Elle n'aimait pas ça.