Manon était assise sur son lit, et ne bougeais pas. Elle restait là sans rien faire d'autre que penser. Penser, mais à quoi ? A sa vie, à son sens, à tout. Peut-être que Manon faisait tout cela pour quelque chose, pas seulement pour le plaisir de voir souffrir les autres, mais peut-être qu'il y avait un sens à tout ça... cela devait tout simplement être un S.O.S, elle demandait de l'aide sous ses airs de battante, de guerrière. Manon n'avait pas peur de rien, bien au contraire, elle dissimulé juste cette peur qui se transformait en colère. Cette colère, qui était une facette de la peur, ne s'était jamais envolée. Elle continuerait d'habiter Manon, elle continuerait de la hanter jusqu'au bout. Jusqu'a la fin de sa vie, vie qu'elle comptait bien pourrir. Manon était incapable d'admettre qu'elle était faible, incapable d'avouer qu'elle ressentait des choses, qu'elle avait des sentiments. Elle ne voulait pas que l'on doute de cela, elle préférait bien se faire passer pour une insensible qu'une faible. Pour elle pleurer était lâche. Pour elle, sourire était moche. Pour elle, rire était mauvais. Crier était s'imposer, se battre était être fort. Être heureux ne signifiait donc rien pour la petite fille, c'était à peine si elle connaissait ce mot, cette conception. Elle soupira. Le noir complet, totale. Cette sensation oppressante de ne rien voir venir, de ne rien voir tout court. De ne pas être en sécurité... Mais même si Manon venait à retrouver sa vie elle ne serait pas en sécurité. Manon, personne ne l'aimait. Elle était un déchet humain, qui finirait un jour à la poubelle. Et ce jour était proche. Mais... pourquoi n'y était-elle pas déjà ? Sans souffrances, ce n'était bien évidement pas drôle. Mais Manon gardait le silence, toujours. Jamais elle ne parlait de ce qu'elle ressentait réellement, étant donné qu'elle voulait cacher ses émotions. Elle se leva, et chercha la porte à l'aide de ses mains, ne sachant que faire.

Cassis était vidée, Maelys avait disparue, du jour au lendemain elle n'était plus là, comment sa meilleure amie avait pût lui faire ça ? Elle se sentait abandonné, une fois de plus, elle avait envie de crier, de pleurer, de se jeter contre les mur ou bien de se faire saigner pour se vider et faire partir cette douleur. Mais elle n'avais pas cette force en elle, elle avait beau faire la fière, faire celle que rien n'atteint, elle était une gamine, une gamine qui souffrais et qui aimerais pouvoir être une gosse normale, avec une vie normale, un papa et une maman, des frères et des sœur en plus de Cassis et même un chien. Elle aimerais pouvoir aller et venir comme elle en avait envie sans craindre les coups. Elle aimerais pouvoir avoir autre chose que cette bouffe dégueulasse et ses fringues immondes. Elle refoula ses larmes, elle ne pouvait pas craquer, il y avait toujours Lys, pour sa sœur Cassis devait survivre cet endroit, car elle savait que sa jumelle elle était beaucoup moins forte qu'elle. Elle entra dans le dortoir, il était vide, ou presque, seul une fillette s'y trouvait, Cassis ne la connaissait pas vraiment, mais elle savait le principal, cette gosse ne voyait rien et Cassiopée comptais bien en profiter, elle avait besoin de se défouler et cette gamine allait en faire les frais, sans aucune raison apparente, par pure méchanceté. Cassis la regarda un instant calculant ce qu'elle pourrais faire d'elle et puis elle passa à l'action, elle se jeta d'un bond sur elle et la plaqua au sol. Elle lui mit un coup de poing dans le ventre avant de lui griffer le visage.