Elle est bien là, c'est calme, ça la change, elle en a marre de cette cohue, tant de monde, elle n'aime pas ça, elle déteste ça, elle ne comprend pas, elle à passé le cap des dix-huit ans, pourquoi elle se retrouve coincé là, ça la rend dingue, même plus que ça, ça lui file la rage, elle à envie de frapper la plupart des gens qu'elle croise, elle veut être libre, c'est si compliqué à comprendre ? Elle ne croit pas, mais apparemment si, elle n'en peut plus, alors elle se laisse guider par cette rage et son pied envoie valser une table qui traîne là.

Elle sanglote et elle hurle, elle se fout bien qu'on la chope, qu'elle aille chez Moor, elle n'a pas peur d'elle, elle a vu pire, tellement pire. Elle regarde ses bras, tellement marqué, elle sait que ça ne résout rien mais elle aime sentir son sang couler le long de sa peau, elle se sent mieux, un peu plus pure. Elle prend les ciseaux et elle les sert, fort, très fort, sa peau trésaille, elle le fait souvent mais ça fait toujours aussi mal, alors elle ne peut pas s’empêcher d’appréhender un peu, beaucoup même. Elle lève les ciseaux et vas planter la lame quand un bruit la déconcentre.

Elle tourne la tête vers l'origine du bruit et soupira. Elle fusilla du regard celui qui venait de rentrer dans le grenier et elle frissonna. Elle finit par hurler :
- « Dégage ! »
Elle ne fait pas dans la subtilité, loin de là.

Cléophée regarde celui qui vient d'entrer, elle fixe son regard sur ce qu'elle voulait faire. Il se mordit la lèvre et se rapprocha d'elle. Elle le fusilla du regard c'est quoi dans dégage qu'il n'avait pas compris. Elle le fixa d'un air noir alors qu'il lui demandais pourquoi elle faisait ça, en quoi ça le regardait ? Il attrapa les ciseaux, il la fixa, les yeux dans les yeux, elle n'aimais pas ça, nan c'était plus que ça, elle ne supportais pas qu'on la fixe de la sorte. Elle soupire et lui arrache les ciseaux des mains « Cherche pas à comprendre, je t'ai rien demandé, laisse moi tranquille. » Elle le pousse, elle n'aime pas qu'il soit aussi proche d'elle. Elle s'écarte encore de lui et se dirige vers la fenêtre. Elle regarde les lames du ciseaux et de nouveau sa peau. Elle jette un nouveau regard vers l'autre avant de cracher « Je t'ai dit de dégager ! » Elle lui tourne le dos et reprend ce qu'elle allait faire, serrant ses doigts sur les ciseaux.

La jeune fille lui répondit sèchement avant de le pousser. Il ne rajouta rien. De toute façon il n'y avait rien à rajouter. Il compris qu'il ne servait à rien d'essayer de comprendre avec cette fille. Mais il ne pouvait pas partir sans au moins faire quelque chose pour elle, sa tante lui en voudrait de là où elle est. C'était elle qui lui disait, à chaque fois, "Aime et aide ton prochain et, même s'il ne te le rend pas, tu pourras au moins dormir la conscience en paix.". Surtout qu'ici, il s'agissait du seul sujet qu'il n'avait jamais pu supporter. Voir du sang sortir de plaies qu'on s'affligeait soit même... Il n'avait jamais pu supporter cette vu et ne la supporterais sans doute jamais.

Puis un petit sourire illumina son visage. Il retourna chercher son livre là où il l'avait laissé et se plaça à quelques pas derrière la fille. Il réfléchit un instant de plus à comment il allait formuler tout ça.

- Ok, je vais dégager. Mais seulement si tu m'aides à déchiffrer ce livre !

Les dès étaient jetés et il ne restait plus qu'a attendre une réaction de la part de la jeune femme.

Cléo mourrais d'envie d'être tranquille, elle ne supportais plus cet endroit, elle avait envie de fuir et elle ne voyait pas d'autre moyen, se foutre en l'air semblait une solution comme une autre, elle ne l'avait pas fait quand elle était à la rue car il y n'y avait pas qu'elle mais maintenant ses frères et sœurs sont à l'abris, ils ont à manger, elle ne sert plus à rien, petite chose inutile dans ce monde, si elle n'est plus là ça ne changerait rien. Mais elle n'est pas seule, il est là et il la bloque, Cléo a envie de crier, de le frapper et le mordre comme une bête sauvage juste pour qu'il la laisse tranquille. Il part, elle à l'impression d'avoir gagné et un grand sourire se dessine sur son visage, bingo, mais le sourire se brise quand il revient à la charge avec son bouquin. Cléo lui fait face, elle se rapproche et arrache le livre de ses mains sans aucune délicatesse. Elle le regarde un moment puis elle lui rend « Je passe mon tour ! » Elle soupire et détourne la tête pour ne pas qu'il voit sa tête un peu perdue, jamais elle ne le laisseras découvrir son secret.