Shay - La vie est une pute qui couche avec la trahison

Shay Meredith Watson

Bonjour, je m'appelle Shay Meredith Watson, mais on me surnomme parfois //. J'ai actuellement 26 ans, car je suis née le 3 janvier 1967 (nous sommes en 1993) aux Etats Unis et je suis Américaine. Dans la vie je suis professeur d'anglais. Si vous voulez tous savoir je suis en couple, vu que je n'ai aucun secret pour toi, tu peux aussi savoir que je suis hétéro. On me dit souvent que je ressemble à Ashley Benson Je suis dans le groupe des membres du personnel

ce que je suis

Caractère Shay est une personne qui cherche toujours à bien faire, à s'adapter à la conformité. Elle n'aime pas qu'on la laisse en marge ou qu'on l'élève à un rang supérieur ; elle préfère être dans les rangs et faire ce qu'elle aime. Elle a beaucoup changé depuis sa vie en Amérique, et elle essaie de se montrer compréhensive, amusante et divertissante. Elle veut que ses élèves vivent vraiment et soient impliqués, sérieux et calmes. Elle veut des vrais débats pertinents, tout ce genre de choses qui rendent les cours encore plus intéressants. Elle n'aime pas se montrer trop conforme, elle préfère les méthodes plus farfelues ; les élèves accrochent mieux. Elle a de l'humour quand elle veut, elle sourit tout le temps malgré son sombre passé. Shay est heureuse, tout simplement.
Physique Shay est avant tout une jeune femme très belle. Elle dispose de courbes généreuses qui la rendent assez désirable aux yeux de tous. Ses cheveux, la partie de son corps qu'elle entretient tout particulièrement, tombent sur ses épaules en une cascade de boucles blondes. Elle en a toujours été très fière, et elle ne le cache pas. Ses yeux sont bleus glacés, tantôt chaleureux et affables, tantôt aussi durs que de la pierre.
Shay n'est pas franchement une professeur comme une autre, commune, que personne ne remarque. Au contraire, les yeux des hommes s'attardent parfois là où il ne faudrait pas. Ça la rend légèrement narcissique, mais elle le cache tant bien que mal. Elle n'attaque que rarement ses cheveux, elle préfère mettre son visage en valeur en l'entourant de sa belle crinière.
Autres détails ? Shay était une tueuse inconsciente autrefois ainsi qu'une ex-junkie; elle est également enceinte de Tobias sans le savoir. (cf. fiche de liens)

Raconte moi une histoire

– Shay, regarde le canard comme il est mignon...

La gamine plissa les yeux, fixant l'objet en plastique, avant d'éclater de rire, éclaboussant sa mère au passage.

– C'est pas un canard, c'est Toby, rigole la fillette.

La mère ne souriait plus. La douleur vint envahir ses yeux sombres un instant. Sa fille ne remarqua rien et continua de s'amuser dans son bain moussant.

– Shay ? Regarde-moi bien dans les yeux.

La blondinette obtempéra sans angoisse. Cependant, elle commença à s'inquiéter lorsque sa mère lui prit les épaules pour la pencher en arrière, dans l'eau. Elle se mit à paniquer et voulut pousser un cri, mais la peur prit le dessus et se chargea de la rendre aussi muette qu'un rocher.

– Ne t'inquiète pas, Shay, ça va bien se passer, on va partir à deux...

La petite fille, qui faisait aveuglément confiance à sa maman, décida de se laisser aller, puisque « elles allaient partir à deux ». Elle ferma les yeux lorsque sa mère lui plongea la tête sous l'eau, attendant que quelque chose vienne. Elle avait oublié de fermer la bouche et un paquet d'eau s'engouffra dans ses poumons, la faisant tousser violemment. Les organes en feu, Shay voulut remonter à la surface mais les bras de sa mère la plaquaient bien solidement au fond de la baignoire. Elle voulut crier, taper du pied, mais la terreur l'envahissait peu à peu. Shay ne connaissait pas vraiment la mort. Elle pensait que ce n'était qu'un jeu sans danger, un rituel de passage au monde des grands. Elle ignorait que sa mère était en train de tenter de la noyer.

Soudain, la pression se relâcha et on fit surgir sa tête de l'eau. Elle avala de grande goulées d'air, puis se mit à pleurer longuement. Un bras la tira du bain et l'enroula dans une serviette, puis elle se retrouva dans de grands bras forts. Bien au chaud, elle continua de pleurer en toussant et se frottant les yeux.
Son père venait de lui sauver la vie.

~~~

– Papa, j'ai besoin de savoir...
– Savoir quoi ? marmonna l'homme sans détacher le regard de son journal.
– Savoir si maman est vraiment morte.
Le père sursauta violemment et posa son magazine sur ses genoux. Les yeux rivés dans ceux de sa fille, il la jaugea un instant avant de répondre :
– Tu connais toute la vérité. Elle s'est suicidée quand tu avais cinq ans.
C'était la vérité toute crue mais Shay n'avait plus peur de l'entendre. Elle secoua la tête :
– Non, ça c'est ta version. Je sais bien que tu me caches des choses, à quinze ans je ne suis plus une idiote...
– Ma chérie... c'est bien plus dur que tu ne peux l'imaginer. J'ai essayé d'oublier, mais... tu vois mes mensonges, tu vois tout chez moi. Je suis un vrai livre ouvert...
– Dis-moi ce qu'il s'est passé, papa. Et après je l'oublierais.
L'insouciance de sa fille le fit sourire légèrement. Il poussa un profond soupir et se cala dans son fauteuil, le visage triste.
– Elle ne s'est pas suicidée. Elle est en prison.
Les yeux de Shay s'agrandirent d'horreur.
– Mais pourquoi ?
– Tu veux vraiment le savoir ?
– Oui, papa.
– Elle a tenté de te noyer dans ton bain.
Shay en tomba des nues. Horrifiée, elle s'agrippa à l'un des accoudoirs du fauteuil de son père pour ne pas tomber. Plusieurs larmes dévalèrent ses joues avant qu'elle ne s'en rende compte. Elle s'essuya rageusement les yeux avant de détourner la tête. La vie était donc si cruelle que ça ? Pourquoi tant de haine et d'horreurs en ce monde ?
– Pourquoi ? Pourquoi elle a fait ça ?
Shay était une furie, plus en colère qu'autre chose. Elle voulait tant se venger...
– Lors du procès, elle a seulement dit « je veux faire un monde meilleur ». J'ai eu peur pour toi durant longtemps, avant de me rendre compte que tu te passais très bien de ta mère.
Shay avait du mal à respirer. Elle vacilla un instant avant de lâcher :
– Elle a manqué de me tuer... Elle a manqué de me tuer !
Les larmes avaient un goût amer. La trahison aussi. Les doutes et les regrets, envolés. Juste un mot, qui résonnait au-dessus de tout : vengeance.

~ ~ ~

– Vous avez dix minutes.
– Je n'en prendrais que deux.
La jeune fille de dix-sept ans pénétra dans la cellule, flanquée d'un des gardiens de la prison. Cela faisait deux ans qu'elle rêvait de se retrouver ici, en face de sa mère. Qui était exactement comme elle l'avait imaginée. Sale, fatiguée. Un air malsain et dérangé flottant sur son visage. Des grosses cernes sous les yeux et les cheveux aussi gras que s'ils avaient trempé dans de l'huile durant plusieurs heures.
– Bonjour, maman, cracha Shay avec hargne.
Un silence atterré vint accueillir la salutation. Une voix faible s'éleva du fond des ténèbres, de là où se tenait la mère de la jeune blonde :
– Shay... c'est toi ?
Elle se leva, une lueur de joie venant animer son visage. Elle voulut s'approcher et tendre les bras, mais Shay recula vivement, dégoûtée.
– Ne m'approche pas !
– Tu es tellement jolie...
– Et toi tellement laide...
– Tu as changé.
– Non, sans blague.
– Mais qu'est-ce que je t'ai fait ?
– Quoi ? s’insurgea Shay. Tu as juste tenté de me noyer quand j'avais cinq ans, rien que ça !
– Je suis tellement désolée... Ce n'était pas la vraie moi.
– Évidemment, c'était ta face psychopathe qui a agi. C'est si facile de dire ça.
Un silence de nouveau.
– Comment va ton père ?
– Mieux depuis que tu n'es plus là.
La mère baissa le regard et murmura :
– Tu sais pourquoi nous t'avons appelé Shay ?
Shay ne répondit pas, toujours bouillonnante, voulant crier sa haine à sa génitrice avec plus de force encore.
– Parce que c'est mon deuxième prénom. Chelsea Shay Harrington.
– ...
– Tu n'as pas tout entendu...
– Je ne veux pas connaître la suite ! Si tu as été ma mère un jour, tu ne l'es plus ! Je venais pour te dire ça. En espérant ne plus jamais te revoir.
Ces mots. Cette vengeance. Ça n'avait pas été si satisfaisant que ça au final. C'était même plus dérangeant à la sortie qu'à l'entrée.

~ ~ ~

– Papa ?
– Oui, ma chérie ?
– Je crois que je viens de tuer le chien.
L'homme fronça les sourcils un instant, avant de comprendre ce que sa fille venait de lui dire. À vingt ans, elle était plus dérangée qu'elle ne l'avait jamais été, et cela ne l'aurait pas étonné qu'elle ait étouffé ou empoisonné le chien.
– C-Comment ça ?
– Le chien. Je l'ai...
– Tu l'as quoi ?
– Je l'ai tué. Je crois. Regarde...
La blonde, en larmes, tendit le cadavre du pauvre animal à son père, qui grimaça de dégoût. La bête avait le poil trempé et ne respirait plus.
– Tu l'as noyé ?
– Je crois. Je ne suis pas sûre, papa...
– SHAY ! VA REPOSER LE CHIEN TOUT DE SUITE ! Tu te souviens de ce qu'on avait dit ?
Énervé, le père se massa les temps, retenant toute sa rage. Shay était devenue folle, c'était certain. Cela faisait deux ans qu'elle ruminait, seule, ombre d'elle-même, dans la maison, et sa solitude avait eu raison d'elle. Elle était devenue complètement tarée ces temps-ci. Elle avait d'abord charcuté le poisson rouge, puis mit le feu à une poubelle, dans la rue. Elle était bizarre, dans les vapes, à longueur de temps.
Une idée s'imposa soudain à l'esprit du vieux père.
– Shay...
– Oui, papa ?
– Va poser le chien. Quelque part. Je ne sais pas où, mais...
Il ne termina pas sa phrase. Il pensait à ce bon vieux Chaussette qui avait été si fidèle. Chaussette avait adoré Shay. Il la suivait partout, où qu'elle aille. Mais le destin avait parlé...
– Bien, Shay, fit le géniteur lorsque sa fille revint quelques secondes plus tard, plus larmoyante que jamais. Je sais bien que ce n'est pas de ta faute, continua-t-il avec douceur. Mais réponds à ma question, d'accord ? Est-ce que tu te drogues ?
Pas de réponse. Le père s'énerva un peu plus.
– Non, papa...
– Je le sais quand tu mens, Shay.
– Mais je suis majeure, papa... Tu ne peux plus m'interdire quoi que ce soit...
L'homme soupira, se massa les temps, en proie à un gros dilemme. Il ne voulait pas être brutal avec sa fille. Il ne voulait pas non plus se montrer trop gentil. Que faire ?
– Alors tu vas me montrer ces herbes que tu prends, comme ça tu le partageras avec moi.
Il songeait plutôt à s'en débarrasser le plus tôt possible, mais évidemment, il n'en dit rien.
– C'est pas de l'herbe...
– Pardon ?
– Je me fais des piqûres tous les jours...
L'homme en resta ébahi. Il cligna des yeux, s'efforça de respirer calmement, avant de demander :
– Qui t'a donné ça ?
– Je ne sais pas... Un inconnu. Il m'a dit que ça m'aiderait à me détendre.
– Tu lui as donné quoi en échange ?
Elle ne répondit pas. Baissa les yeux, le regard embué.
– Tu lui as donné quoi ??
– La vieille bague en or de maman, murmura Shay si bas que son père dut se pencher en avant pour l'entendre.
La gifle partit.

Le lendemain, Shay partait en cure de désintoxication au milieu de la Californie.

~ ~ ~

– Coucou papa !
– Shay, c'est bien toi ?
– Je suis rentrée !
La jeune femme se jeta dans les bras de son père, plus souriante et heureuse que jamais. Elle venait de rentrer de la cure de désintoxication. Elle y était restée plus d'un an, avait été soignée par plusieurs psychiatres, et, contre toute attente, allait beaucoup mieux.
– Ça t'a plu là-bas ?
– Au début, non. La bouffe est infâme et le règlement hyper strict, mais j'ai réussi à m'en sortir grâce à mes amis.
– Et ?
– Et je me suis découvert une passion !
– Laquelle, ma chérie ?
– L'écriture. Je me suis inscrite à la fac...
Le géniteur poussa un cri de joie et étreignit sa fille de nouveau. Il était tellement heureux pour elle ! Elle avait retrouvé un équilibre et une vie presque normale. Il souriait, complètement avachi de bonheur.
– Je vais m'orienter vers l'enseignement. J'ai aussi découvert qu'on pouvait trouver, en Nouvelle Zélande, des paysages magnifiques. J'ai pu en visionner quelques-uns et je suis conquise ! Je pars là-bas dès que j'ai mon diplôme !
C'était dingue. Elle avait pris autant de responsabilités qu'un vrai adulte, elle vivait ses rêves jusqu'au bout. Vraiment, il l'admirait.

Malheureusement, quelques mois plus tard, Shay rencontra de nouveau des personnes assez louches. Ils l'espionnèrent durant un certain temps avant d'aller à sa rencontre pour lui expliquer leurs objectifs. Intéressée, Shay crut un moment qu'ils agissaient contre des terroristes et qu'ils les traquaient pour les tuer un à un. On lui avait promis monts et merveilles pour qu'elle obéisse aux ordres en parallèle de ses études. Naïve et insouciante, elle accepta.
Ce fut ainsi qu'elle commit meurtre sur meurtre pour une agence dont elle ne connaissait même pas le nom. Son père n'était pas au courant des sorties nocturnes et il ne le fut jamais. Shay continuait à blesser et tuer, pendant qu'elle agissait pour la bonne cause. Que de simplicité dans tout ça ! Elle n'était qu'une pauvre âme innocente qu'on avait manipulée.
Jusqu'au jour où elle mit le feu à un bâtiment. Seul l'une des trois personnes visées fut tuée. Shay tua la deuxième quelques temps après, sans parvenir à retrouver la dernière.
Elle termina enfin ses études avec de grosses cernes sous les yeux et le corps couturé de cicatrices, mais décida de plier bagages en se demandant si tout ce qu'elle avait fait jusque-là était bien. Elle se rendit compte alors des vies qu'elle avait prises pendant que son père la croyait endormie dans sa chambre ou en soirée, le nombre de mensonges qu'elle avait accumulée et toutes les armes qu'elle avait cachées sous une latte du plancher de sa chambre.
Alors elle choisit d'oublier. Oublier le sang qui tâchait ses mains et les mauvaises fréquentations qui l'avaient conduite à assassiner de pauvres gens.
Elle se rendit sur l'île de l'Orphelinat Moor, apprenant qu'on cherchait une place de professeur d'anglais, et prit ses fonctions deux ou trois ans avant aujourd'hui.

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