Reprise des cours, c'est fou mais enseigner m'avait manqué, alors que je n'avais pas arrêté si longtemps que ça finalement, c'était étonnant que je sois si ravie de reprendre. Aujourd'hui bien que je passe à l'orphelinat je n'ai pas cour, je suis simplement censé récupérer des copie et préparer mes cours que je donnerait demain. Je suis donc arrivée un peu plus tard qu'habituellement, n'ayant pas vraiment a respecter les horaires, j'ai préféré attendre que ma fille se réveille avant de l’amener chez la nourrice, n'ayant pas le cœur de la réveiller de son sommeil si paisible et profitant surtout de la trêve que ça m'accordait, que la petite dorme. 

J'ai une sale tête, en vérité je suis épuisé et j'aurais bien prolongé mon congé, mais Moor me l'a refusé et puis au fond je m’ennuie ferme pendant la journée, seule avec la petite qui passe la majeure partie de son temps à dormir ou téter, je l'aime énormément, mais il faut avouer qu'elle n'ai pas de très bonne compagnie. Le problème avec ma fille c'est essentiellement la nuit, car un si jeune bébé est loin de faire ses nuits et même avec tout l'amour maternel du monde on ne peut s’empêcher de se sentir fatigué de se faire réveiller en pleine nuit par des pleurs. Je baille alors que je me dirige vers ma salle de classe, je ne peut m’empêcher de jeter un œil à la salle de Nate et je sourit en le voyant, comme si ça faisait des jours que je ne l'avais pas vu.

Je pousse la porte, surprise de la trouver déverrouiller. Je rentre dans la salle et me dirige vers mon bureau. Je sursaute soudainement alors que je voit un mouvement et pousse un petit cris de surprise, je recule doucement par instinct. Je me rend compte que ce n'est qu'un de mes élèves et je me trouve ridicule, j’essaye de reprendre un air normal. Je le reconnaît et un sourire se dessine sur mon visage, je pose mon sac et remarque :
- « Bonjour Braden, vous m'avez fait peur »
Je lui sourit, car il y a des élèves que l'on apprécie plus de voir que d'autres et le jeune homme fait partie de ceux que j'apprécie. Je lui demande alors :
- « Comment allez vous ? »
En général je vouvoie mes élèves, c'est une forme de respect pour moi, peut être car mes profs l'ont fait avec moi toutes ma scolarité.

Déballant mes affaires je regardais le jeune homme, penché sur son cahier, il devait réviser mon cour, un petit sentiment de culpabilité me prit. Je regrettais d'avoir laissé mes élèves sans professeur, même si je n'avait pas eu vraiment le choix. Je le regardait alors qu'il s'excusait, je secouais la tête, j’étais impressionnable, depuis toujours, il n'y était pour rien, j'avais des tas de peur, stupides pour la plupart. Je souriait doucement :
- « Oh ce n'est pas votre faute, vous n'avez pas à vous excuser ! »
Je lui sourit, c'était vrai après tout, il m'aurait suffit de regarder tout autour de moi pour voir que la pièce n'était pas vide. 

Il répondit à ma question avant de me la retourner, me demandant comment moi j'allais. J'étais un peu mal à l'aise, car j'étais incapable de répondre, j'étais complètement crevé, vidé de toute énergie et pourtant j'avais envie de sourire tout le temps et d'éclater de rire car j'avais l'impression que la vie était merveilleuse, même revenir dans cet endroit qui me déprimais souvent n'arrivait pas à me mettre de mauvaise humeur. Sans vraiment m'en rendre compte je me mit à jouer avec ma bague de fiançailles, un sourire se dessina de plus belle quand je m'en rendit compte, oui la vie était belle et j’allai très bien. J'allais me marier avec celui que j'aimais et nous allions élever ma fille ensemble. Je sourit au jeune homme et lui répondit :
- « Je vais très bien aussi, merci, même si je ne dirait pas non a un peu plus de sommeil. »
Je sourit de plus belle, je ne suis pas du genre à raconter ma vie et pourtant avec lui je ne suis pas gênée.

Posant les copies sur la table je jette un œil vers le jardin où les plus jeunes sont en train de jouer, je finit par reprendre la parole :
- « Alors il s'est passé des choses intéressantes pendant mon absence ? »
En réalité je sais à peu près tous, puisque entre Nathan, Beth, Svelt et Tobias j'ai de quoi faire, je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue des pensionnaires, car les profs ne voient pas tout ce qui se passe dans leur dos, j'en sais quelque chose.

Pendant son absence, il ne s'était pas passé grand-chose à vrai dire. Sauf que je m'amusait comme un fou a pourrir la vie des mômes, je les haïssait et dès que je les voyaient, je prenait toujours du plaisir à les effrayer ou a les taper. M'en foutait royalement si les profs me mettaient en retenue. Qu'ils continuent et ils verront comment je suis quand je suis en rage.

Des choses intéressantes? Non pas vraiment, sauf deux petits ont été en retenue parce qu'ils avaient complètement sali leur dortoirs. Mais, à part cela, rien de bien intéressant.

Avais-je dis en restant assis sur ma chaise devant mon pupitre. J'aimais ces moments-là ou j'étais seul avec le professeur. C'était tellement rare pour un élève tel que moi.. D'habitude les garçons de mon âge préfère sortir pour jouer au foot dans le jardin ou regarder la télé par exemple, mais moi je n'étais pas comme eux.. Ne pas m'excuser? Bon ben si elle le dit..

Vous êtes parti où pour revenir bronzé comme ça? Pardon, je me mêle de choses qui ne me regarde pas..

Demandais-je poliment. Certes, il y a certaines choses qui ne me regarde pas, mais comme elle m'appréciait et que je l'appréciait aussi, je pouvais savoir quand même ça non?! Puis elle me répondra certainement que ce ne sont pas mes affaires, dans ces cas-là, je changerai de sujets.

Je regardais le jeune homme en souriant, j'entretenais des rapports un peu différent avec lui, par rapport aux autres élèves et j'en était contente, je n'aimais pas être un simple prof, un qu'on salue a peine en rentrant et qu'on oublie si tôt la porte franchit. Bien sûr que j'avais moi même été ainsi, j'avais même été une espèce de petite garce pendant le secondaire mais j'avais finis pas réalisé comme c'était idiot. Je hochais la tête quand il me dit qu'il ne s'était pas passé grand-chose, à part la mise en sac d'un dortoir, j'en avais entendu parlé, c'était l’œuvre des jumelles Océan apparemment, toujours en train de faire des bêtises celles là, au fond elle m’amusait, j’espérais seulement que ma fille soit un peu moins agité. En pensant à ça, ça me faisait bizarre de ne plus la sentir dans mon ventre, je ne put m’empêcher de caresser mon ventre qui était passé de énorme à normal.

Il me regarda bizarrement avant de me demander où j'avais bien pût aller pour être si bronzé, mais il s'excusa en me disant que ça ne le regardais pas. Je lui sourit, car au fond ce n'étais pas bien grave, le lieux où j'avais passé quelques temps n'était pas un grand secret aussi je répondit :
- « Oh mais nan, ce n'est rien, j'ai été à Dubaï, un cadeau d'anniversaire. »
Je souris, je ne dirait rien sur mes accompagnateur en revanche, pas envie de voir des rumeurs, il y en aurait déjà bien assez après notre mariage, même si au fond je m'en moquais, pour le moment je ne voulait pas qu'on cris sur tout les toits les liens qui nous unissaient, Nathan et moi. Je sourit en repensant au voyage. Ça avait été un beau moment.

Je souris en repensant à mon voyage, j'avais vraiment profité du moment et je ne remercierais jamais asse Svelt pour ce cadeau, elle avait fait des folie mais je l'en remerciait. La prochaine fois que j'allais voyager serait sûrement pour mon voyage de noces, avec Nate, j'avais tellement hâte, mais pour le moment je ne comptais pas partir, il y a ma fille, je veut passer du temps avec elle. Je sourit alors qu'il me parle un peu de lui et je me rend compte que son enfance ressemble à la mienne, mes parents avaient tellement peur de moi, il ne me laissait jamais partir. Je finit par lui répondre :
- « Oui c'était un beau cadeau. Mais tu sais tu peut me parler de toi autant que tu veut, écouter fait partit de mon métier et puis mon passé ressemble un peu au tient, j'ai toujours été enfermé chez moi. »
Je rangeait une mèche de cheveux derrière mon oreille pour répondre au reste de ces questions :
- « Et pour ton père, je sait que c'est dur mais c'est peut être mieux ainsi, certaine personne ne sont pas faites pour être parent, c'est loin d'être évident, croit moi. »
Je soupirais, repensant au moment où j'ai appris ma grossesse, au début j'étais loin d'aimer ce bébé et sans Nathan je ne sais pas où j'en serait aujourd'hui.

Il prit soudain un ton un peu plus grave qui m'interpella, j'écoutais attentivement avant de me rapprocher de lui. Je finit par m'asseoir face à lui, tirant une chaise. Je jetais un œil à ma montre, la nourrice pouvait garder ma fille encore quelques temps. Je croisait son regard, je ne savait pas trop quoi faire, je n'était pas psy mais je voulait l'aider alors j’allais tout faire pour. Je lui répondit d'une voix calme et douce :
- « Que tu en parle c'est déjà un premier pas, ça veut dire que tu ne veut pas laisser la situation s'envenimer. Tu sais pourquoi les plus jeunes te mettent mal à l'aise ? Il y a une raison en particulier ? »
Je le regardais attentivement essayant de le comprendre, je avais qu'un tas de facteur pouvait entrer en jeu mais je n'avait pas vraiment d’expérience. Je n'avais pas eu de petit frère ou de petite sœur. L'image de ma petite fille me revint à l'esprit et les questions avec, j'avais peur de ne pas être une bonne mère, comme j'avais peur de ne pas réussir à aider Braden.

Je regarde Braden en souriant d'un air un grave, car la discussion était sérieuse. Je regardais tout autour de nous, la porte était fermé et le couloir semblait vide, nous étions ainsi tranquille et nous pouvions parler à loisir du sujet qui le tracassait. Il me remercia d'être à son écoute et je fit un petit sourire, ce n'était rien, c'était tout naturel, moi aussi plus jeune j'avais eu besoin de me confier et j'avais trouvé une prof à mon écoute, ça m'avait fait tellement de bien que je ne pouvais pas le laisser seul avec ses tourments. Il a retenu le fait que j'ai moi aussi vécut un peu la même chose et il y revient avant de dire que tout ça est la faute de son père, il a surement raison. Je le regarde et je ne peut m’empêcher de le plaindre, comment vit on un abandon? Je n'en sait rien, enfin si mais je ne m'en rappelle plus en réalité, j'étais trop petite lors de mon adoption pour me souvenir de l'avant ou même de mon bref passage à l'orphelinat, j'ai seulement les cauchemars pour m'en souvenir.

Il dit que son père aurait dût le tuer et l'entendre dire des choses comme ça me fait mal mais je comprend un peu, j'ai déjà eu des pensées suicidaire, j'avais même été à deux doigts d'en finir. Il parle de son enfance, passé dans des foyer, il avait été la victime des autres et il avait finit par craquer, c'était compréhensible. je le regardais avant de lui répondre:
- "Tu ne devrais pas penser à ça, la vie n'est jamais toutes rose mais elle réserve parfois de beau moment, je te promet que ça iras mieux un jour."
Je le regarde et repense à tout ce que j'ai vécut, oui je sait que la vie est pourrie parfois et on peut avoir l'impression qu'elle s'acharne. Je soupire avant de continuer:
- "Je vais te raconter des choses que peu de gens savent et je te fait confiance pour le garder pour toi, car je croit en toi Braden."
Je soupire et me lève pour aller vers la fenêtre, regardant dehors je commence mon récit:
- "Mes parents ont eu beaucoup de mal à avoir un enfant alors il me protégeais trop, beaucoup trop et ils m'ont caché des choses et ils m'ont empêché de sortir de la maison, d'aller chez des amis, pendant quelques temps j'ai même eu des cours à domicile. Mais depuis toujours je fait des cauchemars, des trucs assez horribles qui m'ont fait assez souvent dérapé, j'avais en moi une certaine violence et j'a trouvé un échappatoire, la boxe."
Je le regarde, je sais qu'on ne parierait pas sur ce sport en me voyant. Je continue:
- "Des fois la violence est en nous, on ne peut pas la faire fuir, il suffit de trouver un moyen de la faire sortir. Je pourrait te montrer si tu le désire."

Je revient vers lui et lui sourit un peu tristement avant de ma rasseoir face à lui. Je ne peut m’empêcher de jouer avec ma bague de fiançailles, je sourit doucement en pensant à Nate et puis je regarde Braden.
- "Tu sais, ton père peut te sembler horrible mais moi aussi j'ai faillit faire ça, j'ai faillit abandonner ma fille, sans soutient je l'aurais fait, je l'aurait surement regretté toute ma vie mais j'aurais put le faire. Personne n'est tout blanc ou tout noir, tu à ta part d'ombre mais tu a aussi ta part de lumière et c'est normal que ces enfants te rattrapent de mauvais souvenir, ça montre que tu es humain."
Je le regarde et de nouveau je prend en pitié tous les enfants vivant ici, personne ne devrait vivre là, tous le monde mérite une famille aimante et si je m'écoutais j'adopterais tout ce petit monde.