Fabian se sentait bien en compagnie de ce professeur. Il se demandait quelle matière il enseignait ici, il aimerait bien lui demander mais il était timide. Il aurait voulu l'avoir tout de suite comme professeur, il était si gentil avec lui. Fabian attrapa une mèche de ses cheveux et joua nerveusement avec. Il releva le regard quand Satoshi lui dit que son papa devait sûrement être fier de lui, il lui fit un sourire radieux, reposant sa tête contre lui. Son papa lui disait souvent qu'il était fier de lui, même quand il n'avait rien fait de spécial. Parfois, son papa le regardait avec tristesse et l'enfant n'a jamais comprit pourquoi, dans ces moment-là, il serrait son fils contre lui, lui répétant à quel point il était fier et qu'il l'aimait.

"Papa... Il disait souvent qu'il était fier de moi... J'aime mon papa..."

Le petit Fabian eut un petite moue triste quand son professeur le redressa. Il ne voulait pas quitter ses bras rassurants, il avait peur du monde extérieur, il avait envie de se réfugier et de se cacher des yeux de tous. Il sourit néanmoins à son professeur quand celui ci lui dit qu'il serait là pour lui s'il avait besoin de compagnie. Le petit garçon hocha la tête pour montrer qu'il avait bien comprit. Il continuait de sourire d'un air angélique. Celui ci regarda d'un air surpris son professeur quand ce dernier déposa un baiser sur son front. Monsieur Takayasu lui assura qu'il serait là pour lui s'il avait besoin de parler, d'ailleurs il lui tendit un petit objet amusant. Son professeur lui montra comment s'en servir, un sourire radieux apparut de nouveau sur son visage. Il prit la parole, d'un langage maladroit mais jovial.

"Je peux vraiment vous appeler quand j'ai besoin? Dites... Vous me laisserez pas, vous? Parce que vous vous êtes gentil. Même que j'ai hâte de vous avoir comme professeur."

Le petit Fabian aimait beaucoup ce professeur, il ne voulait pas le quitter  maintenant mais il ne voulait pas non plus lui apporter des ennuis. Il avait peur de lui apporter des problèmes et que ce professeur doit partir par sa faute. Fabian avait peur d'être de nouveau seul, rien qu'à cette pensée, les larmes lui montèrent aux yeux. Il se frotta les yeux tout en se mordillant la lèvre tandis que Satoshi lui dit que son papa avait de la chance de l'avoir comme fils. Le petit garçon haussa les épaules, c'était de sa faute si son papa avait eut un accident et il n'arrivait à s'enlever cette idée de la tête. Le petit garçon regarda son professeur et continua de sourire d'un air angélique. Satoshi lui promit de rester toujours avec lui mais qu'il allait devoir attendre quelques années. Le jeune garçon hocha la tête et prit la main de son professeur tout en la serrant doucement. Il voulait poser des questions à l'adulte mais il était gêné, il attendit quelques secondes avant de prendre la parole d'un ton intimidé.

"Monsieur... Vous êtes professeur de quoi? Parce que moi je veux vous avoir mais je ne vous ait pas moi... C'est triste..."

Le petit garçon s'exprimait d'un ton timide et légèrement hésitant, mais surtout enfantin. Si on se concentre, on peut distinguer un léger accent français. Il avait vécu très longtemps en France jusqu'à que son père décède suite à ses blessures. Un petit soupir traversa la barrière des lèvres, il leva le regard vers son professeur et sourit.

Fabian jouait toujours timidement avec les manches de son uniforme trop longues pour lui. Il ne savait pas quoi faire de ses mains en attendant, il avait toujours besoin de faire quelque chose de ses mains ou de ses pieds. Il n'arrivait pas à rester complétement immobile un moment ou alors il faudrait qu'il soit vraiment dans ses pensées. L'adulte lui dit qu'il ne devait pas être timide avec lui et qu'il ne devait pas hésiter à lui parler, Fabian hocha pensivement la tête. Il a toujours été timide, ça ne changerait pas, enfin pour lui. Fabian rendit son sourire à l'adulte qui répondit à sa question, le petit garçon fronça les sourcils et prononça à haute voix le mot "Physique Chimie" en français, se rappelant en avoir parlé avec son papa, il plaqua une main sur sa bouche se rendant compte de son erreur de langue. Il sourit doucement et regarda l'adulte et prit la parole, cette fois en anglais.

"Monsieur... Je ne comprends pas... C'est quoi la Physique-Chimie? Et pourquoi dites vous que je vais pas aimer? Parce que je vais aimé si c'est vous qui m'apprenez..."

Fabian était sûr d'aimer cette matière puisque c'est Satoshi qui était le professeur et puis il fera tout pour être le meilleur! Dommage que ce soit que dans trois ou quatre ans qu'il pourra avoir cette matière. Il baissa le regard quand son professeur lui demanda s'il s'était adapté à l'endroit et s'il avait des amis. Les larmes montèrent dans le regard du petit garçon qui se mit doucement à trembler. La timidité du petit garçon était une barrière assez dur à franchir pour oser aller vers les autres et parler.

"Quand je suis tout seul, je m'ennuie et papa me manque... J'ai pas beaucoup d'amis, personne ne joue avec moi comme je suis nouveau... Et timide..."

Fabian était un petit garçon particulièrement sensible et attachant. Il s'attache très vite aux personnes qui l'entouraient. Même beaucoup trop vite, et puis, il est très influencable et aucunement rancunier. Ça finira par lui jouer des tours mais pour le moment, il se sentait bien, dans les bras d'un adulte de l'établissement. Et puis, Mr Takayasu était si gentil avec le petit garçon, Fabian était attaché à lui maintenant. L'adulte lui expliqua alors à quoi consistait la Physique-Chimie, le petit garçon hocha la tête à la fin de l'explication du plus grand. Il lui fit un grand sourire et se blottit contre lui.

"J'ai compris... Mais pourquoi vous dites que les personnes changent? Vous êtes gentil, vous. Et les gentils restent gentils alors que les méchants meurent à la fin des histoires!"

Le petit garçon avait fait une comparaison entre la réalité et les contes pour enfants. Pour lui, c'était comme ça. Les méchants meurent à la fin, les gentils aussi, sauf qu'eux, ils meurent très vieux et ils ont pleins d'enfants avant. Alors pourquoi son papa était il mort? Etait il méchant? Non, c'était impossible. Certes, il avait déjà donné des fessées à Fabian, mais il était gentil et Fabian le méritait dans ces moments-là. Alors pourquoi son papa était il mort...? L'adulte serra un peu plus l'enfant contre lui et le rassura tout en lui souriant. Fabian posa sa tête contre lui, toujours en souriant.

"D'accord! Mais pourquoi mon papa est mort? Dans les histoires c'est que les méchants qui meurent comme mon papa. Mais mon papa c'est pas un méchant, c'est un gentil!"

Le petit garçon ne comprenait pas pourquoi son papa était mort. Car après tout, il avait sauvé Fabian, il avait empêché la collision entre l'enfant et la voiture. Le petit garçon se souvenait absolument de tout, au détail près. Une course vers le trottoir d'en face, une voiture, un klaxon, une chute, une collision, l'hôpital, le coma, la mort, son père. Le jeune garçon n'avait rien eut de grave, il était sortie de l'hôpital le lendemain. Trois jours plus tard, son père se fait enterré et Fabian est envoyé en Nouvelle-Zélande. Le petit garçon ferma les yeux et se blottit un peu plus contre l'adulte tandis que celui-ci continuait de lui caresser les cheveux tout en lui expliquant qu'il devait avoir tout de même un minimum d'autorité lorsqu'il faisait ses cours. Le petit garçon fronça les sourcils et le regarda avec un petit air curieux qui amusaient les adultes la plupart du temps. Il lui demanda donc d'une petite voix timide.

"Ca veut dire que vous êtes méchant en classe? Mais c'est pas possible..."

Pour les enfants de l'âge de Fabian, certaines choses peuvent parfois rester manichéennes, soit noir soit blanc mais non gris. Bien que ça commence à rentrer dans leur esprit, quelque fois des traces de cet esprit subsistent. Le petit garçon baissa les yeux, pensif et se mit à sucer son pouce en silence. Il écouta attentivement l'homme avant de froncer les sourcils, en pleine réflexion. Il sourit à l'homme et exprima alors ses pensées à l'aide d'un nouveau exemple, fraîchement arrivé dans son esprit.

"Comme dans Bambi! La maman meurt alors qu'elle est gentille, elle aussi tué par un homme. Sauf que mon papa c'était pas fait exprès."