| | Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité | Sujet: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Dim 9 Nov - 1:03 | |
| Bon voilà, c'est le tout début début de mon roman, le début du chapitre même (l'est pas fini hein), mais j'avais envie de poster pour satisfaire la soif de Spencer x) - Spoiler:
Prologue
La pluie, ce sont des rêves qui se brisent. Parfois, il arrive qu'on en rattrape certains juste à temps. Mais bien souvent ils continuent leur plongeon inévitable pour former de douces flaques au pied des arbres. Des flaques de rêves démentis, détruits. Des rêves et des souhaits qui tombent en miette jusqu'à disparaître, qui plongent dans le trou béant qu'est l'oubli. Il y a beaucoup de gens sans rêves, tout simplement parce qu'on les leur a pris.
Je décolle ma joue de la fenêtre. Ce qui se passe dehors ne m'intéresse pas. La pluie crépite sur le toit, et ma chambre se trouvant au grenier, le bruit m'agace. D'ordinaire, j'aime beaucoup la pluie. Mais là je suis seule chez moi et cela me fait d'autant plus peur que la maison grince sans cesse. Si je risquais quelque chose, mes parents ne m'auraient jamais laissée là toute seule, mais j'ai toujours très peur de tout, ils sont pourtant au courant. Ils tenaient à leur soirée, ils m'ont abandonnée ici et j'attends leur retour depuis deux heures au moins.
Je sais qu'ils vont revenir. Je n'ai qu'à m'installer devant un film et je ne verrais pas le temps passer. Mais lorsque je décide de m'occuper, je n'arrive jamais à me concentrer. Il y a toujours un grincement, un claquement de porte qui me fait sursauter. Ce n'est pas la première fois que je suis seule, mais là il pleut et l'orage ne semble plus loin. Je m'affale sur mon lit et ferme les yeux quelques minutes. J'aime bien le son de l'eau qui goutte sur le sol, l'entendre c'est comme avoir encore une prise, une ancre dans la réalité, même si cela m'endort, parfois.
Je sens une douceur tiède me gagner. Je bats des cils, il ne faut pas que je m'endorme. Je me retourne sur mon lit, et fixa ma lucarne battue par la pluie. Il commence à faire nuit, j'ai peur. J'observe mon réveil, chaque seconde, chaque minute qui s'écoule me donne la chair de poule. Je suis encore un oisillon calé au fond de son nid. Je ne quitte pas mon lit douillet, l'amour inconditionnel de mes parents me suffit amplement, au fond je ne vis que d'amour et d'eau fraîche.
D'ordinaire, je n'aime pas les histoires mièvres. Il y en a pleins dans cette maison. À la bibliothèque par exemple, les murs sont tapissés de romans à l'eau de rose. Je n'en ai jamais touché un seul ; en plus, je n'ai jamais aimé lire. On peut aussi sentir les souvenirs dont est imprégnée la demeure. Les murs sont effrités par le temps, la moquette élimée. Tout dans cette vaste maison évoque un passé lointain. Mais je l'aime bien quand même, malgré ses vieux meubles bancals et ses volets grinçants.
Je me réveille en sursaut. On me secoue l'épaule, j'ouvre les yeux à grand-peine en demandant d'une voix pâteuse ce qu'il se passe. Papa et maman sont donc assez bêtes pour croire que je vais me lever après un réveil aussi brutal ? Pourtant, on continue de me secouer comme une vieille chaussette. Je me décide à garder les yeux ouverts et me redresse un peu. Je lâche un cri étonné en apercevant le visage qui me fait face. Il m'est inconnu, mais je vois bien que c'est un homme, un homme avec un képi. Mauvais présage.
Je me sens mal, mais on me tire le bras pour me remettre sur mes pieds. Je titube un peu, mais le type me tient solidement et me fait sortir de la pièce. Le soleil illumine ma chambre et m'aveugle pendant quelques minutes. Nous longeons le long corridor avant d'atteindre l'escalier. Je ne me pose pas de questions, je suis trop mal réveillée pour ça. Dans un grand bâillement, j'expédie le poids de mon corps dans le séjour avant de m'affaler sur le premier sofa que je vois. Ils ne voient pas que j'ai envie de dormir ? Mes yeux se ferment. Autour de moi, j'entends des sirènes et des grands cris, pourtant je ne comprends rien du tout. Personne ne vient prendre la peine de s'occuper de moi à présent, on fait des aller et retour dans ma maison et ça ne me plaît pas.
J'aperçois, par les fenêtres, des voitures de police qui débarquent en grand nombre. Je n'arrive pas à réfléchir clairement, ni même à réaliser que quelque chose de grave est arrivé. Est-ce que cela concerne mes parents ? Cette pensée m'angoisse plus que tout. Je me lève aussitôt et regarde autour de moi, mais non, il y a que des policiers affairés. J'essaie d'attirer l'attention de quelqu'un, mais il semble qu'on m'ait oubliée, alors je me résous à attendre, bien que cela commence à devenir fatiguant et surtout, paniquant.
J'agrippe le bras d'un policier mais il me repousse violemment ; la brigade s'éparpille en éventail dans la maison comme s'ils organisaient une battue. J'ai soudain très peur, pour moi-même et pour mes parents, que je n'ai toujours pas retrouvé. Et si une bête se cachait dans la maison ? Et s'ils étaient blessés ? Je n'ose pas penser à cela, et à cause de la pression, je fonds en larmes. Je me retrouve à sangloter sur le sofa, me balançant d'avant en arrière, on ne fait toujours pas attention à moi.
Soudain on m'attrape le bras, je pousse un cri perçant mais cela ne dérange personne autour de moi. Le policier me relève d'un coup d'épaule sec et me pousse à l'extérieur de la maison. Je suis en petite tenue et il fait frais, ma peau se couvre aussitôt de chair de poule. Je gémis, j'ai toujours été frileuse, pourtant personne ne semble s'en soucier. L'homme me conduit jusqu'à une voiture et me jette sans ménagement dedans. Je me retrouve inconfortablement assise aux côtés d'un autre policier qui me tend une couverture, il a l'air plus gentil celui-là. Je m’emmitoufle dans le long tissu, cela me réchauffe et je souris de gratitude.
Je n'ose pas parler, je sais qu'on ne me répondra pas, alors je me contente d'attendre, encore une fois. Le chauffeur se tourne vers moi et je me blottis au fond de ma banquette, je n'aime pas ses petits yeux noirs, ils me donnent des frissons. Mon cœur doit battre à cent à l'heure et pourtant je ne sais pas comment je tiens le coup, ça doit être la surprise de me retrouver là qui m'engourdit un peu. J'ai encore envie de pleurer, j'ai sûrement les yeux rouges, mais je me retiens, me montrer faible ne fait pas partie de mes habitudes, et puis je suis grande maintenant.
J'ai eu 17 ans le mois dernier, ça avait été une très jolie fête. Mes parents avaient invités nos cousins et quelques amis, j'avais reçu des cadeaux vraiment chouettes. Et pourtant, quand le chauffeur appuie sur la pédale et démarre, j'ai l'impression de ne rien perdre, rien laisser derrière moi. J'ai juste un peu peur, de l'avenir, mais surtout de ce qu'on refuse de me dire. Je jette un coup d’œil à celui qui se tient à mes côtés. Il me fixe et prononce doucement :
« Accident. »
J'ai compris, je me tourne vers la fenêtre, les yeux brillants de larmes. Je ne reverrais pas mes parents. Ils sont partis. Et pourtant cette tornade de tristesse qui me submerge, je la pensais plus violente, plus perturbante. Je n'ose plus bouger ni protester. Je n'ai plus rien à faire ici. Autant m'en aller.
Dernière édition par Maelys Wilson le Sam 15 Nov - 12:13, édité 1 fois |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Dim 9 Nov - 1:11 | |
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Dim 9 Nov - 1:13 | |
| et ça veut dire quoi d'autre ? XD |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Dim 9 Nov - 1:13 | |
| Ben c'est trop bien, je suis sans voix!!! |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Dim 9 Nov - 1:15 | |
| si tu le dis x) Franchement j'pense que j'aurais pu faire mieux may bon, j'avoue qu'j'suis quand même contente de mon début .///. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Sam 15 Nov - 12:10 | |
| Bon bon bon, voici la fin du prologue, c'est court c'est sur mais le chapitre un arrivera bientôt ! - Spoiler:
Lorsque je me réveille je me sens mieux, par contre mes membres sont tout ankylosés et j'ai mal partout. Dormir en voiture dans une position inconfortable n'est sans doute pas ce qu'il y avait de mieux à faire, mais j'étais trop fatiguée pour résister aux bras de Morphée. Dehors, il fait encore nuit, et le chauffeur ne m'a pas remarquée. Le type à ma gauche ronfle bruyamment, et j'esquisse un sourire avant de me replonger dans mes douloureuses pensées.
J'aime mes parents et je n'arrive toujours pas à réaliser ce qu'il s'est passé durant les dernières heures. L'odeur du cuir du véhicule et les ronflements du policier me déconcentrent et cela en devient encore plus difficile d'y voir clair dans tout ça. Pour moi il n'est même pas envisageable que mes parents soient morts. C'est tout à fait impossible. Je me retrouve seule, perdue, aux mains d'inconnus. Je ne sais même plus si ma réaction est celle de quelqu'un qui s'en fout ou de quelqu'un qui est trop choqué pour se rendre compte de quoi que ce soit.
Alors, quand je me dis que je ne suis pas si attristée par la mort de mes parents, je ne sais pas si c'est totalement faux. Durant le trajet, je me pince plusieurs fois, me met des claques, jusqu'à ce que le policier se réveille et sorte du sac à ses pieds une bouteille de jus de fruits et une part de brioche qu'il me tend. Je n'ai pas faim mais j'en avale un bout pour lui faire plaisir, ce n'est pas le moment de chipoter.
Je n'arrive pas à mâcher grand-chose. Je me sens encore dans les vapes du sommeil, et ma voix est pâteuse lorsque je remercie le policier pour la nourriture. Je ne peux pas terminer ma brioche. Je n'ai plus faim. La tristesse me sert le ventre comme un étau et je m'appuie contre le dossier comme si je portais le monde sur mes épaules. Je ne veux plus de cette vie-là. Je soupire et ferme les yeux. Je ne dois pas me laisser aller. Je ne suis pas faible. Je suis forte... ou pas. Les larmes coulent silencieusement sur mes joues et mouillent mes cheveux. Mes cheveux blonds, que ma mère me coupait avec tendresse lorsque je le lui demandais, qui me souriait dans le miroir en face de nous. Nouveau pincement au cœur. J'aimerais tant oublier tous ces instants que je regrette et qui forment un amas, une boule de chagrin en moi. Plus rien ne me retenait là-bas. Je devrais être contente de partir.
– On y est, annonce le chauffeur au bout de plusieurs heures de route.
Je n'ai pas entendu sa voix depuis trop longtemps et elle me parvient comme à travers un filtre. La couverture a glissé et ma peau nue frissonne, il fait froid. Je colle ma joue à la fenêtre. Il y a trop de buée pour y voir quelque chose. Je n'ai pas envie de bouger ni d'essuyer la vitre, alors je reste comme ça, prostrée dans une position qui me donnera de nombreuses courbatures demain. Je ne pense plus à rien. Ou plutôt si, je pense à tout ce que j'ai fait dans ma vie d'avant, je pense à mes parents. Dernière pensée pour eux avant de me retrouver dans ce monde hostile et sauvage qui m'attend.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. Sam 15 Nov - 12:25 | |
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| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. | |
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| | | | Car moi aussi j'ai mon petit bébé d'amour. | |
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