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 Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)

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MessageSujet: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 20:50

Chargé d’un immense sac à dos qui lui sciait les épaules, le regard brillant de fatigue, Sindbad passa la porte du hall d’entrée de l’orphelinat, du pas le plus déterminé qui soit. Enfin, il avait un travail. Un travail honorable, dont il allait pouvoir vivre, sans dépendre de sa famille ou de qui que ce soit. Il se sentait adulte, et surtout, il se sentait fier, ce qui était assez rare pour être souligné.
On lui avait dit qu’un membre du personnel viendrait le chercher pour le conduire jusqu’aux chambres des employés, mais pour l’instant, tout semblait désert. En même temps, il était si tôt le matin qu’il doutait qu’une personne soit éveillée.
Il regarda sa montre. Il était à peine sept heures du matin. En poussant un soupir, il fourra l’objet dans sa poche et s'écroula sur un banc, posant tout son fatras à côté de lui. Ça allait être long…
Il attrapa dans son sac un livre grossièrement relié, où était écrit « L’éducation sentimentale ». C’était une très vieille édition d’un roman de Flaubert qu’il adorait, et ça se voyait qu’elle avait fait son temps. Mais il la tenait avec soin, comme une Bible.
Il s’absorbait complétement dans sa lecture, récitant les phrases à voix basse, pour s’entraîner à prononcer cette langue qu’il adorait. Bien que son accent fut déjà presque parfait, c’était avec plaisir qu’il s’amusait à lire. De toute manière, il n’y avait personne pour le regarder…
Il était à ce point plongé dans son bouquin qu’il ne remarqua même pas l’arrivée d’une petite fille rousse comme un soleil dans le hall d’entrée. Ses doigts caressaient doucement les pages, qu’il lisait d’un ton très doux, presque comme une chanson. Et on entendait à peine son mignon petit cheveu sur la langue.
Un grand sourire aux lèvres, il se sentait merveilleusement bien. A cet instant, il était décidé à ne plus lâcher son roman jusqu’à la fin de la soirée.

Spoiler:
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 21:10

Lilith observa silencieusement les portes de l'orphelinat Moor. Son ancien professeur particulier l'avait accompagné jusque-là, posant une main réconfortante sur son épaule, mais à présent, elle était toute seule. Oh, elle savait qu'il ne pourrait pas l'accompagner plus loin, à vrai dire, il n'était même pas censé se rendre sur l'île avec elle, à la base. Mais il l'avait fait, et même si elle n'en avait rien dit, la rouquine s'en était trouvée bien contente.

Elle tenait fermement les anses de son sac à dos en cuir, qui ne contenait que des vêtements et l'étui de son violon. Le sac était bien trop grand pour elle, et son instrument l'empêchait de fermer correctement, mais Lilith n'en avait pas vraiment conscience. Elle poussa doucement les lourdes portes, se décidant à entrer. Après tout, elle n'avait pas le choix, c'était sa nouvelle vie, cet orphelinat. Son précepteur lui avait dit qu'on viendrait l'accueillir, et la seule personne qu'elle vit dans le hall était un homme, occupé à lire.

Il souriait, d'un grand sourire montant presque jusqu'à ses oreilles et elle ne put s'empêcher de le trouver bête. Qu'avait-il à sourire ainsi ? Était-ce son livre, soit quelque chose de factice, d'étudié pour faire ressentir des émotions et donc de faux, qui le faisait sourire ? En plus, il lisait à voix haute. En français, d'ailleurs. Lilith avait appris le français, avec sa tante, et elle ne comprenait pas la vénération dans la voix de l'homme. Elle supposa qu'il devait s'agir de celui qui lui ferait visiter les lieux, tout ça, et demanda tout simplement :

« Etes-vous le surveillant censé me faire visiter l'orphelinat ? »

La voix de Lilith était neutre, sans expressions, comme son visage, quelque peu dissimulé par ses boucles rousses. Sans même y réfléchir, elle lâcha une des anses de son sac, pour serrer ses doigts autour de la montre à gousset pendue autour de son cou. Elle se tenait droite, fière dans sa petite robe de poupée, offerte par sa tante, il y a bien longtemps, et ses ballerines à nœuds, si enfantines par rapport à son visage grave.


Dernière édition par Lilith Overland le Dim 29 Nov - 21:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 21:23

Lorsque la voix de la petite fille s’éleva dans l’air, Sindbad ne put s’empêcher de sursauter. Les joues cramoisies, il leva les yeux et reporta son regard chocolat aux pupilles dilatées par le stress sur la nouvelle arrivante. Il était un peu honteux de s’être fait surprendre en plein milieu de sa lecture, mais c’était quand même moins gênant que si elle avait été adulte.
Elle était vraiment petite, même pour une enfant, et son sac en cuir semblait peser lourd sur ses épaules frêles. Elle avait l’air si sérieux qu’il en fut déstabilisé quelques instants. Enfin, retrouvant une certaine contenance, il ferma son livre, sans oublier de noter mentalement sa page – il ne cornait jamais les livres – avant de lui répondre, d’une voix, qui, pour le coup, était clairement hésitante et pleine de tics.

-Euuuh… Non, non. Ce n’est pas moi. Je viens à peine d’arriver ici…

La petite le mettait légèrement mal à l’aise ; sans doute parce qu’elle était si neutre, si droite dans ses jolis vêtements, qu’elle ressemblait à une poupée de cire. Mais il n’avait pas poussé aussi loin la réflexion et ressentait juste un petit point de compression étrange dans le creux du ventre.
Aussi rapidement que possible, il débarrassa le banc de son gros sac, qu’il déposa à ses pieds, et tenta de lui sourire, intimidé.

-Tu… Tu veux t’assoir… ? Je suis désolé, je ne pensais pas qu’il y allait avoir des gens…
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 21:44

Il sursauta, et un sourire moqueur faillit prendre possession des lèvres de Lilith, mais elle le retient, par habitude. Sa tante détestait quand elle se moquait d'elle, avec son petit sourire de travers. L'homme avait même rougi, et elle ne comprit pas pourquoi. Ses propos ne pouvaient être la cause d'une gêne quelconque, non ? Malgré tout, elle ne put s'empêcher d'hausser légèrement le menton, dans une attitude presque méprisante. L'homme semblait de ceux sensibles, réagissant à la moindre action, à la moindre émotion, ceux qu'elle trouvait stupides par dessus tous les autres.

« Euuuh… Non, non. Ce n’est pas moi. Je viens à peine d’arriver ici… »

Magnifique, ne put-elle s'empêcher de songer. Non seulement, il n'y avait donc aucun surveillant pour l'accueillir, mais en plus, le seul être humain à la ronde semblait pris d'une gêne terrible. Ne pouvait-il pas être un peu plus sûr de lui ? Son hésitation était agaçante. Elle l'observa, détaillant rapidement ses yeux cernés, qui ne cessaient de s'abaisser, signe d'un manque de confiance en soi évident, ses vêtements peu coûteux, et aussi son regard fuyant. Il était anxieux, pauvre, et complexé. Un parfait spécimen de l'homme mal dans sa peau.

« Tu… Tu veux t’assoir… ? Je suis désolé, je ne pensais pas qu’il y allait avoir des gens…» fit-il, après avoir débarrassé le banc d'un gros sac à dos qui devait sans doute lui appartenir.

Lilith hésita un instant, peu désireuse de s'approcher de lui, ou de quiconque à vrai dire, mais il fallait se rendre à l'évidence : Le surveillant n'allait sans doute pas arriver tout de suite, et elle n'allait pas rester debout, avec son sac, à l'attendre.

« Inutile de s'excuser. » répondit-elle simplement.

Elle ôta son sac de ses épaules, et vient s'asseoir à côté de l'homme, à distance raisonnable, posant son sac contre ses jambes. Ses pieds ne touchaient même pas le sol, une fois assise, et elle ne put s'empêcher de trouver cela pitoyable. Elle était si petite. Lilith lâcha sa montre gousset, se rendant compte qu'elle la tenait et qu'on pouvait alors l'identifier comme inquiète, malgré ses traits impassibles et continua :

« Vous venez d'arriver, donc. Qui êtes-vous alors ? Vous me semblez trop vieux pour être un pensionnaire de l'orphelinat. »

Il ne ressemblait pas à un vieillard, mais il n'avait pas dix-sept ans, c'était certain.
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 22:02

L’inconnue lui répondit sur le même ton neutre et vint s’assoir à côté de lui, dans une position semblable à la sienne. Il ne remarqua même pas son hésitation, trop occupé à se tenir droit comme un I, ses doigts se crispant doucement sur le tissu rêche de son pantalon. Il n’en souffla mot, mais il pria très fort pour ne pas l’avoir en classe. Les enfants turbulents ne lui posaient pas de soucis, mais il était un peu dérouté par son regard qui semblait pénétrer dans les tréfonds de son âme. Âme qui contenait sûrement plus de poèmes de Baudelaire que de petits secrets honteux, mais quand même.
Il fit l’effort de la regarder dans les yeux quand elle s’adressa à lui, timide mais bienveillant, et assez content d’avoir de la compagnie, finalement.

-Vous venez d'arriver, donc. Qui êtes-vous alors ? Vous me semblez trop vieux pour être un pensionnaire de l'orphelinat, dit-elle, conservant sa voix monocorde.

Sindbad se demanda si elle allait jamais cesser d’utiliser cette voix qui ne montrait pas la moindre émotion. Il sentait son cœur battre dans ses poignets et dans ses côtes, contre les bleus qui les couvraient, et se demanda s’il devait vraiment débiter sa vie à une gamine de dix ans qui le trouvait sûrement ridicule.
Il commença finalement, d’une voix douce :

-Je suis le nouveau professeur de français… C’est seulement la deuxième fois que je viens ici. Je m’appelle Sindbad. Sindbad Ascott.

Au moins, il avait réussi à ne pas écorcher son propre nom. Il continua, un peu plus assuré :

-Et toi ? Comment t’appelles-tu ?

Il ne jugeait pas utile de lui demander d’où elle venait. Si elle était ici, c’était bien parce qu’elle était orpheline, comme les autres, et Sin ne souhaitait pas lui faire parler de choses qui la rendrait sûrement triste. Ses doigts immenses s’étaient posés sur sa couverture de son roman, qu’il caressait précautionneusement, comme s’il avait besoin de se rassurer.
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 22:20

L'homme n'osait même pas la regarder dans les yeux. C'était plaisant, d'une certaine manière. Agaçant, mais plaisant. Elle le mettait mal à l'aise. Bien que mettre mal à l'aise un homme tel que lui ne prouvait rien, elle pouvait supposer qu'en gardant cette attitude elle réussirait à garder éloigner la majorité des idiots d'elle. Une merveilleuse nouvelle, soit.

Même si elle le trouvait ridicule, Lilith ne put s'empêcher de remarquer la bienveillance dans son regard noisette et elle fut incapable de déterminer précisément ce que cela déclenchait chez elle. En même temps, elle savait qu'elle attirait la bienveillance : orpheline de onze ans, avec un visage plutôt mignon. Parfaite petite poupée à câliner pour certains. Et elle détestait cela. Mais lui ne semblait pas être bienveillant dans ce sens-là, avec son embarras et son hésitation.

« Je suis le nouveau professeur de français… C’est seulement la deuxième fois que je viens ici. Je m’appelle Sindbad. Sindbad Ascott. » dit-il d'une voix étonnamment douce, pour un homme de cette stature. Il était immense, en plus de tous ses autres défauts.

Malgré ses connaissances, Lilith fut incapable de donner une origine précise à son nom et à son prénom, qui puisse être associé à ses traits. Et il semblait un peu plus sûr de lui, maintenant. Comme si le fait de se définir l'avait aidé à retrouver sa contenance. Il ne fallait pas grand-chose pour le rassurer, visiblement.

« Et toi ? Comment t’appelles-tu ?
-Lilith Overland. Enchantée, monsieur Ascott. » répondit-elle, en lui tendant sa main, pour la serrer.

Elle n'aimait pas les contacts, mais cela faisait partie de son éducation. Et qu'importe que sa voix puisse laisser entendre une certaine fierté, presque hautaine. Lilith avait un peu de mal à le cerner, hésitant à le caser définitivement dans le tiroir des "inintéressants", parce qu'il ne semblait pas tout à fait l'être. Peut-être même pouvait-il revêtir un quelque conque intérêt. Enfin, il ne fallait pas trop rêver.

« Deuxième fois que vous venez ici ? Comment cela ? Etes-vous un ancien pensionnaire ? » demanda-t-elle, quelque peu interloquée.

Pour elle, ce lieu n'était qu'un pensionnat. Après la mort de sa tante, elle avait perdu intérêt pour tout, et n'avait même pas pris la peine se renseigner sur son nouveau logis. L'île était sans doute habitée, mais si il était habitant, il n'aurait pas formulé sa phrase ainsi...A moins qu'il n'est vécu là, dans son enfance. Lilith cessa toutes suppositions, préférant attendre sa réponse. Elle était fatiguée par le trajet depuis l'Angleterre pour venir ici et son esprit n'était pas en état pour analyser chaque mot, chaque détail, comme à l'habitude.
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 22:47

La petite fille lui apprit son prénom, qu’il trouva un peu étrange, pour cette petite poupée inexpressive et lisse comme un miroir. Elle n’avait pas un air de démon, loin de là, avec ses cheveux roux qui formaient comme une auréole autour de son visage et ses yeux clairs bien dessinés. Et il doutait qu’elle soit née avec ce caractère inquisiteur. Néanmoins, il ne s’en préoccupa pas plus longuement et serra avec chaleur la main qu’elle lui tendait. La main de l’enfant aurait pu presque tenir toute entière dans le creux de sa paume.
Elle lui demanda s’il était un ancien pensionnaire, une très légère pointe d’étonnement dans la voix, et Sindbad ne put se retenir d’esquisser un doux sourire, soulagé. Ouf, une émotion ! Cette enfant avait un self-control incroyable… Et elle parlait très bien, en plus. Son niveau de langue l’impressionnait. Il lui répondit, aussi synthétique que possible :

-Non, pas du tout… Je veux dire que la première fois que je suis venu, c’était pour mon entretien d’embauche. Je n’ai pas vraiment eu le loisir de visiter les lieux.

C’était le cas de le dire. Sa rencontre avec la directrice avait été aussi expéditive que surprenante. Il ne s’attendait pas à trouver une femme pleine de joie de vivre à la tête d’un orphelinat, mais quand même. Elle ressemblait à une vraie héroïne de roman, avec ses traits sévères et ses vêtements surannés. Ils n’avaient dû parler qu’une petite dizaine de minutes avant qu’elle le mette dehors en lui lançant la date à laquelle il devrait se rendre dans l’établissement. Au moins, ça lui avait évité de se ridiculiser.
Pour casser le blanc qui s’était installé alors qu’il était plongé dans ses pensées, il risqua, maladroit mais pétri de bonnes intentions :

-Tu… Tu veux un livre ? Je peux t’en prêter un, si tu veux.

Tout le monde aimait les livres... Non? Peut-être? En tout cas, ce serait une bonne manière pour elle de tuer le temps. Et puis, il n'arrivait presque jamais à tenir une longue conversation, fut-ce avec une enfant. Cela se lisait sur son visage.
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyDim 29 Nov - 23:11

Il avait des mains immenses, la petite main de Lilith disparaissait aisément dans la sienne, et son contact était plutôt agréable, chaleureux. Elle le vit esquisser un sourire, duquel émanait du soulagement, ce qu'elle ne comprit pas. Pourquoi pouvait-il être soulagé ? Les hypothèses qui lui venaient à l'esprit lui semblaient bien trop farfelues, tirées par les cheveux pour qu'elle s'y attarde et elle relégua cette question au fin fond de son esprit.

« Non, pas du tout… Je veux dire que la première fois que je suis venu, c’était pour mon entretien d’embauche. Je n’ai pas vraiment eu le loisir de visiter les lieux. »

Oh. Bien sûr. Elle aurait du y songer. Pourquoi ne l'avait-elle pas deviné ? Lilith aurait voulu y penser, elle aurait voulu le deviner. C'était agaçant de se tromper. Et puis c'était tellement évident, cette histoire d'entretien d'embauche. Bon, au moins, elle savait désormais qu'il était tout comme elle un tout nouvel arrivant sur l'île.

« Tu… Tu veux un livre ? Je peux t’en prêter un, si tu veux. » fit maladroitement Sindbad, la tirant de ses pensées.

Le visage de Lilith était encore perturbé par l'agacement, sourcils froncés et petite moue boudeuse, alors elle ne répondit pas tout de suite. Agacée, elle ne put s'empêcher d'être hautaine, cette fois-ci, exposant fièrement son avis :

« Si c'est pour me prêter un roman, c'est inutile. Je trouve ce genre d'oeuvres futiles. Vous lisiez un roman, n'est-ce pas ? Eh bien, il est écrit dans un but précis, pour exprimer quelque chose, pour faire ressentir des émotions, et c'est une perte de temps. Parce que tout est factice. »

Elle se redressa, fièrement. Mais cela ne dura qu'un instant. Elle se rendit compte de son comportement,  et ses épaules s'abaissèrent, de même que son visage. Lilith ne voulait pas être gentille, parce que cela attirait les gens, et qu'elle ne voulait pas s'attacher à qui que ce soit, mais épuisée comme elle était, par la mort de sa tante, son voyage, ses sentiments contraires, elle était incapable d'assumer sa propre méchanceté, son envie irrésistible de fanfaronner avec ses connaissances pour détruire ceux qu'elle trouvait idiot.

« Je vous demande de m'excuser, c'est...Je n'ai rien à dire sur vos lectures. Et c'était gentil de votre part de proposer, merci. » reprit-elle alors, d'une voix plus enfantine, concordant plus avec son âge.
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptyMer 2 Déc - 10:03

Le visage de l’enfant resta fermé, ses traits reflétant un certain agacement. Sindbad commençait à se demander s’il avait fait une bourde ou quelque chose, quand elle redressa soudain son dos, fière et droite, dans une attitude très adulte qui lui seyait si bien que cela en devenait effrayant. Quel âge elle avait, Lilith ? Trente-quatre ans ?

-Si c'est pour me prêter un roman, c'est inutile. Je trouve ce genre d’œuvres futiles. Vous lisiez un roman, n'est-ce pas ? Eh bien, il est écrit dans un but précis, pour exprimer quelque chose, pour faire ressentir des émotions, et c'est une perte de temps. Parce que tout est factice, débita-t-elle d’un ton hautain.

Touché. Sindbad chérissait la littérature plus que tout, et les mots de l’enfant lui firent ressentir quelque chose de plus profond qu’un simple agacement. Il se mordit la lèvre, incapable de savoir comment réagir, médusé par son attitude. Il n’avait pas encore donné beaucoup de cours, mais il était certain qu’il avait rarement vu une telle arrogance de la part d’une petite fille aussi jeune. D’un certain côté, très, très lointain, il l’enviait d’avoir autant de foi en ses convictions. Mais peu importe, on ne parlait pas comme ça à un adulte. Son visage se durcit légèrement, et ses pupilles s’étrécirent, sous le coup de la colère.
Alors, il la vit, avec étonnement, se replier sur elle-même, comme une voile gonflée par le vent qui s’affaisse peu à peu. Ses yeux étaient luisants de fatigue, et exprimaient clairement le tourbillon de sentiments qui bouillonnaient dans sa tête. Sindbad perdit toute envie de la gronder. Après tout, elle avait sûrement fait un voyage épuisant, et, si elle se retrouvait là, sa vie ne devait pas être vraiment joyeuse en ce moment. Il recouvra sa placidité habituelle en un instant quand elle s’excusa d’une petite voix cristalline, la tête basse.

-Ce n’est pas grave… J’accepte tes excuses. Et puis, je pense qu’on est tous les deux un peu fatigués. C’est normal de s’énerver quand on arrive dans un endroit qu’on ne connait pas… Surtout après…

Il hésita un instant, ne voulant pas froisser la petite, ni dire une bêtise.

-Ce que tu as vécu. C’est compliqué, tout ça, finit-il en soupirant.

Subitement, il pensa à ses frères et sœurs, les amours de sa vie. Faustine, Elise, Thomas. Comment se seraient-ils débrouillés s’ils n’avaient pas eu de parents aimants pour les guider pendant leur enfance ? Ils auraient sûrement fini perdus dans les rues, comme une portée de chiots errants…
Il frissonna à cette idée et essaya de ne plus y penser. Délicatement, il posa une grande main réconfortante sur celle de sa petite compagne.
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MessageSujet: Re: Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith)   Je suis aussi perdu que toi, je crois. (Lilith) EmptySam 5 Déc - 15:42

Lilith n'avait pas vraiment conscience des réactions que pouvaient susciter ses propos, peut-être même qu'elle s'en fichait. Elle avait choisi de toujours affirmer la vérité, la vérité scientifique et surtout logique. En conséquence, elle avait l'habitude des brimades, du mépris, et de tout le reste...Mais elle se comportait ainsi dans une quête vaine d'attention, de reconnaissance, de n'importe quel sentiment ou comportement à peu près positif. Parce qu'elle était incapable de demander le moindre signe d'affection comme une enfant normale, parce qu'elle était tiraillée entre les deux parts composant son esprit, l'une si froide et logique qu'elle excluait tout contact et l'autre, candide et chétive, qu'elle l'obligeait à porter son intelligence tel un drapeau pour recueillir les miettes d'une affection qu'on ne lui avait que rarement offert.

« Ce n’est pas grave… J’accepte tes excuses. Et puis, je pense qu’on est tous les deux un peu fatigués. C’est normal de s’énerver quand on arrive dans un endroit qu’on ne connait pas… Surtout après…Ce que tu as vécu. C’est compliqué, tout ça. » dit-il alors, et il posa une main sur celle de Lilith.

Étrangement, ce geste était réconfortant. Elle releva la tête pour adresser un petit sourire bancal à Sin, pour dire merci, merci pour sa compréhension, merci de ne pas s'être énerver, juste merci. Puis, elle ôta doucement sa main de la sienne, gênée par ce contact auquel elle était loin d'être habitué mais ne voulant pas le brusquer. C'était gênant, cette situation, pour elle. Alors, Lilith détourna le regard et demanda, pour changer de sujet :

« D'où venez-vous, monsieur ? Je n'arrive pas à associer votre nom et prénom a une origine précise...»

Elle pencha la tête sur le côté, signe d'incompréhension, et aussi de curiosité. Tant qu'à changer de sujet, autant en profiter pour satisfaire sa curiosité presque maladive, mine de rien...
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