J'avais laissé mes amis dans la cours quelques minutes plus tôt. J'avais complètement oublié de prendre le matin même mon bracelet fétiche, un cadeau de ma mère. Il était très simple, une simple chaîne argenté mais j'y tenais plus que tout. Nous étions mercredi, il était dix heures et le dortoir des rubans blancs étaient déserts à cet heure-ci, ce qui était bien normal. Il faisait beau aujourd'hui et la plupart des étudiants s'étaient regroupés dans la cour et les jardins. Mes amis m'attendaient d'ailleurs dans les jardins où nous avions prévus de passer notre après-midi. J'étais enthousiaste avec la venue du soleil, bien que j'étais également habituée à des températures bien plus froide et à un temps plus gris. Après tout, je venais du Canada, bien que j'ai vécu plus longtemps en Nouvelle-Zélande qu'en Amérique du Nord.

Je me dépêchais donc de traverser le couloir quand j'attendis des pas dans mon dos. Les pas étaient légers et quand je me retournai, je vis une petite tête blonde à l'air égarée. Je m'approchais de la petite fille et me baissai à sa hauteur tandis qu'elle me fixait.

« Bonjour, lui dis-je en anglais. Tu t'es perdue ? »

Salomé errait sans réel but dans les couloirs, elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, il y encore quelques heures de ça elle était tranquillement en train de jouer chez Maeva. Et puis des hommes inconnus, des grands hommes en uniforme étrange, était venu la chercher, Salomé avait pleuré, supplié qu’on la ramène chez Papa et Maman mais la mère de Maeva l’avait regardé bizarrement, avec un air que la petite ne maitrisait pas encore, de la pitié, et elle avait dit à Salomé :
- « C’est impossible ma chérie ! »
L’enfant n’avait pas compris, elle s’était débattu, avait même mordu ceux qui essayait de l’emmener, tant et si bien qu’on lui avait administré un calmant.  

Quand elle s’était réveillée elle était dans un grand engin qui volait, l’avion. Là encore la petite avait hurlé, les voyageurs lui avaient lancé des regards énervés, en voilà une petite fille mal élevé, mais quand elle avait supplié qu’on lui rende ses parents, les regards avaient changé et cette expression étrangère à la petite était revenue. Une fois l’avion atterrit il fallut prendre le bateau et de nouveau on calma la petite avec une piqure.

Cette fois à son réveil elle était arrivée ici, une jeune femme l’y attendait, elle lui sourit et la prit par la main. Salomé avait immédiatement fait confiance à cette femme, habillé normalement et qui lui souriait. Mais au moment où la jeune femme avait ouvert la bouche, la petite avait de nouveau eut envie de pleurer, elle ne comprenait rien, pas un seul mot de cette langue étrange.  La femme lui avait fait visiter au pas de charge tous les recoins de ce lieu immense mais l’enfant n’écoutait pas, à quoi bon ? Elle ne comprenait rien.

Finalement on l’avait laissé seule dans une pièce emplit de lit, la petite s’était tous d’abord roulé en boule sur l’un d’eux elle avait pleuré, seule dans cette pièce désespérément vide. Puis la faim l’avait fait émergé, depuis quand n’avait elle pas mangé ? Elle ne pouvait pas le dire. La petite hésita ne savant où se rendre, elle finit tout de même par sortir et tourna au hasard. Elle pénétra dans une autre pièce pleine de lit. Elle s’apprêtait à partir quand la jeune fille qui s’y trouvait se tourna vers elle.

Salomé contemple la jeune fille brune, cette dernière se rapproche et s’accroupit près de la fillette. Salomé tremble un peu, elle ne sait pas trop à quoi s’attendre, elle plante ses grands yeux implorant dans ceux de la jeune fille. La brune sourit avant de dire :
- « Hello, you're lost? »
Le petite ne peut contenir un petit sanglot, elle en à marre de ne rien comprendre à ce que les autres disent. Elle connait cette langue, papa l’utilisait avec des clients qui venaient de loin, mais elle la comprend peu.

La petite éclate pour de bon en sanglots, elle se met à crier dans sa langue maternel :
- « Je comprends rien ! Je veux Maman ! »
Elle fait demi tour pour retourner dans le dortoir qu’elle vient de quittez, elle se jette sur un lit au hasard et se remet à pleurez la tête dans les bras. Elle ne supportais plus de n'avoir aucune emprise sur sa vie.

La petite fille se mit à pleurer sans que je ne puisse rien y faire et elle partit dans le dortoir. La langue qu'elle venait d'utiliser, c'était bien du français. Quand j'étais enfant, avant de venir en Nouvelle-Zélande, je vivais dans une petite ville entre le Québec et la partie anglaise du Canada ce qui m'avait permit de parler les deux langues couramment depuis ce temps-là. J'arrivais encore à comprendre le français, bien que cela faisait une dizaine d'années que je ne l'avais plus entendu, mais je ne savais pas si je pouvais encore l'utiliser à l'oral. Je suivis rapidement la petite fille, je ne pouvais décemment pas la laisser seule et la retrouvai allongée sur un des lits du dortoir, pleurant. Je m'assis à côté d'elle et, peu sûre de moi, je tentais de parler dans sa langue :

« Qu'est ce qui ne vas pas ? »

J'entendais les sonorités propres au français à mes oreilles et remarqua tout de suite la différence d'accent qu'il y avait entre moi et cette petite fille. Je posais une main douce sur son épaule tremblotante, attendant de voir si elle arrivait à me comprendre, malgré mon accent étrange.

Pendant que Salomé était allongée en larmes sur le lit, la jeune fille brune rentra dans la pièce, elle se dirigea vers le lit où était allongée la fillette. Elle s’assit à ses cotés et dit dans un français un peu hésitant :
- « Qu’est ce qui ne vas pas ? »
La voix est tremblante, l’accent étrange mais c’est du Français. La petite fille se calme immédiatement, enfin quelqu’un de Normal ! Elle la comprend un peu difficilement mais elle y arrive.

Salomé se redresse, elle sourit à la jeune fille :
- « Tu parle la même langue que moi ! »
La fillette ravie de trouver une personne qu’elle comprend serre la jeune fille dans ses bras de toutes ses forces. Elle recommence à sangloter et répond en reniflant à la question de l’adolescente :
- « Je veux retourner chez moi ! Je ne comprends pas la langue bizarre et je veux retrouver Maman ! »
La petite s’agrippe de plus belle à la jeune fille, seule personne rassurante parmi tous ces inconnus. Salomé continue de pleurer puis elle renifle et place ses yeux bruns dans ceux de la jeune fille.

HRP:

Je fus soulagée de constater que la petite fille me comprit et je fus également énormément préoccupé par sa réponse. Je la serrai dans mes bras. Il semblerait que personne n'ai prit la peine de lui expliquer où elle était et pourquoi. Cette petite fille... Elle n'était même pas au courant qu'elle était devenue orpheline. J'essayais de prendre une voix rassurante pour lui dire :

« Tu ne peux pas retourner chez toi pour l'instant, ma chérie. Moi aussi, je suis bloquée dans cet endroit et loin de chez moi. Tous les enfants ici veulent retrouver leurs parents mais ils ne peuvent pas, tu comprends ? Ici, nous sommes plein d'enfants qui ne peuvent plus voir leurs parents et je sais à quel point tu dois être triste de ne plus voir ta maman et ton papa. Moi aussi, je suis triste tu sais ? Mais pour l'instant, il ne faut pas que tu penses à ça, d'accord ? Je sais que c'est très dure mais c'est comme ça. Tu vas voir, ce n'est pas si terrible ici ! Je te ferais découvrir cette endroit si tu veux ! Au faite, je m'appelle Paige. C'est quoi ton nom à toi, ma puce ? »

Je me sentis misérable de ne pas arriver à lui expliquer les choses plus clairement mais comment expliquer à une petite fille qu'elle ne verrait plus jamais ses parents ? Je m'en voulais de lui donner de l'espoir alors qu'il n'y en avait plus. Il fallait juste que je détourne ses pensées et que je rende son séjour le plus agréable possible pour, un jour, lui expliquer qu'elle était désormais seul au monde, bien qu'elle était entourée de gens qui allait l'aider. Je ne comprenais que trop bien ce sentiment et je ne voulait pas qu'elle ressente ça maintenant, à son âge si jeune.

Salomé sent la jeune fille la serrer contre elle, elle profite de cette douce chaleur. Elle essaye de retenir ses larmes, elle veut se montrer forte elle à six ans, elle n'est plus un bébé maintenant. Mais elle ne comprend pas ce que la jeune fille lui explique, pourquoi elle ne peut plus voir Papa et Maman ? Est ce qu'elle ne verras plus Léopold et Auguste non plus ? Elle trouve ça pas juste, elle veut revoir sa maison, pourquoi on l’empêche d'y allez ?

Elle regarde la jeune fille, Paige, elle à dit, l'enfant ne veut pas croire ce qu'elle à dit. Elle demande de sa voix fluette :
- « On est en prison ici ? J'ai fait une bêtise ? C'est pour ça que les policiers sont venus me chercher ? »
Salomé se remet à pleurer, elle n'a rien fait, aucune grosse bêtises, c'est une erreur, elle veut voir ses parents. Elle se pelotonne de nouveau contre l'adolescente. Elle répète alors une phrase qu'elle à entendu plusieurs fois de la bouche des grands :
- « J'veut un avocat ! »

La petite blondinette repense à la proposition de Paige, lui faire visiter cet endroit inconnu. Salomé hésite mais elle est curieuse de nature et si ça lui évite de se perdre de nouveau, elle murmure :
- « Tu veut bien me faire visiter quand la dame l'a fait j'ai rien compris ! »
C'est vrai, la surveillante qui lui à montrer l'orphelinat n'a même pas prit la peine de savoir si l'enfant comprenait ce qu'elle racontait, elle avait fait une visite au pas de charge, trop pressé d'en finir.

Salomé soupira de nouveau, la jeune fille l'avait appelé ma puce, il n'y avait que maman qui l'appelait comme ça, elle trouvait ça bizarre qu'une autre le prononce ce mot surtout cette fille avec son accent étrange. L'enfant ressentait tout de même un petit pincement, elle ne pourrait plus voir ses parents c'est ce que la jeune fille avait dit, elle était donc triste d'entendre ce mot de la bouche d'une autre. Elle finit pas répondre à la question de Paige :
- « Moi je m'appelle Salomé ! »

Sa réponse me fit légèrement rire, cette petite avait beaucoup d'imagination.

« Non, tu n'es pas en prison. Tu comprendras plus tard d'accord ? Je sais que cette phrase est énervante quand on a ton âge mais dès fois, c'est vrai, on ne peut pas comprendre avant d'être grand. »

Je me levai du lit où nous étions installées et tendis ma main vers la petite blonde.

« Et bien, Salomé si nous allions visiter cet endroit toi et moi ? »

La petite fille attrapa ma main et me suivit dans les longs couloirs de l'orphelinat pour nous rendre dans la hall. Autant commencé par le début. Je sortis rapidement mon portable de ma poche pour prévenir mes amis que je ne pourrais pas les rejoindre avant un petit moment. Du hall, je lui montrais le réfectoire et lui expliquait que les repas du midi se prenaient à midi les lundis, mardis, jeudis et vendredi mais que les mercredis, les repas se déroulaient à treize heures et le week-end, c'était à quatorze heures. Par contre, le dîner se déroulait tous les jours à vingt heures.
Je lui montrais ensuite les lieux que je jugeais utile. Le dortoir des rubans jaunes où elle passeraient ses nuits, la bibliothèque et l'étude où elle pourrait faire ses devoirs dans le calme, sa salle de classes, je lui indiquais aussi la mienne si jamais elle avait un problème, l'infirmerie, au cas où elle se sentirait mal et je lui proposais de venir me chercher si jamais elle n'arrivait pas à se faire comprendre par l'infirmière. Nous finîmes la visite par les jardins et je lui indiquais qu'ici, elle pouvait jouer librement. Je lui expliquais également que le première étage était interdit, puisqu'il était réservé aux adultes, et qu'elle ne pouvait pas sortir dehors toute seule. Je m'abaissais ensuite pour lui faire face.

« Tu as compris ? Tu veux que je te ré-expliques quelque chose ? Si jamais tu as besoin d'aide, n'hésites pas à venir me voir d'accord ? Tu sais où est mon dortoir maintenant. Sinon, tu peux demander à un professeur du nom de Nathan Loyson d'accord ? Si je me rappelle bien, il est français lui aussi, il t'aidera, lui souriais-je. »

La grande pousse un petit ricanement, Salomé ce demande si elle se moque d’elle. Nan la grande trouve sa question drôle. On n’est pas en prison, ça rassure l’enfant, un peu. Elle lui dit qu’elle comprendra quand elle sera plus grande, Salomé pousse un petit soupir, elle l’entend souvent cette phrase, elle ne l’aime pas, elle ne comprend pas vraiment pourquoi tous le monde lui dit ça, on est bête à six ans ou quoi ?

La jeune fille lui propose de lui faire visiter l’endroit, elle tend sa main, Salomé la prend et lui sourit. Elle lui montre un tas d’endroit, elle ne retient pas tout, rien en fait, sa mémoire n’est pas la chose la plus développé chez l’enfant, elle oublie souvent tout un tas de truc. Elle regarde la jeune fille qui semble avoir finit la visite. Elle s’accroupit au niveau de la blondinette.

Salomé la fixe quand Paige lui demande si elle à tous compris, l’enfant n’ose pas dire nan, elle sait qu’il ne faut pas embêter les grands mais elle regarde la jeune fille d’un air apeuré, elle à compris qu’elle allait vivre ici mais elle ne sait pas pourquoi. Elle ne veut pas que la grande parte, elle ne veut pas de nouveau être seule. Sa petite main agrippe, le poignet de la jeune fille :
- « Ne me laisse pas ! Pitié! »

L'air apeuré de la petite fille me frappa de plein fouet et je me sentis encore plus pathétique de devoir lui mentir à propos de ses parents. Je me rappelais ma propre venue ici. J'avais déjà passé quelques semaines dans un orphelinat au Québec, je les avais passé dans le silence le plus total, encore trop choquée d'avoir trouvé le cadavre de ma mère et de penser que je ne la reverrais plus jamais. J'étais alors arrivé à l'orphelinat Moor, toujours en silence. Et puis, je m'étais rendis compte que tous les enfants présents ici étaient dans le même cas que moi et je m'étais ouverte, j'avais recommencé à parler. Un peu au début, et puis, de plus en plus. Je m'étais fais ensuite des amis, j'avais appris à connaître ma nouvelle "maison", mes professeurs. J'avais grandis, muris. J'étais devenue une jeune fille sociable et assez chaleureuse, autant que je puisse moi-même me juger. Pourtant, je gardais toujours ce même dégout de l'endroit, cette même tristesse à chaque fois que je repensais à la raison de ma présence ici.

Je fixais la petite fille et ses grands yeux apeurés. Je lui caressais gentiment les cheveux dans un geste rassurant. Je lui dis, avec un sourire, bien que je savais que mes yeux reflétaient certainement de la tristesse :

« Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te laisser toute seule. »

Puis, je repris un ton enjoué :

« Est ce que tu veux faire quelque chose de particulier ? »

La jeune fille pousse un soupir et regarde Salomé ; la fillette à réussit à se calmer, un petit peu, elle ne pleure plus . Ses yeux ont toujours ce petit éclat apeuré, ce lieu inconnu est trop grand, trop remplit, l'enfant se sent bien trop petite pour affronter tous ça. La vie est injuste, l'enfant n'en a pas encore conscience mais ça ne saurait tarder, pour l'instant Paige lui cache la mort de ses parents mais l'enfant finiras par l'apprendre, alors elle risque de perdre son innocence d'enfant.

Paige lui caresse doucement les cheveux, l'enfant retient un frisson, ce contact lui fait plaisir.Elle ne fait pas attention aux yeux de la grande mais si elle le fessait elle pourrait y voir la tristesse qui y vit comme un voile qui ne la quitte certainement jamais. Salomé aussi porteras sûrement ce voile, le jour où elle comprendras qu'elle ne reverras plus sa famille, même si elle décide de faire semblant, elle auras beau rire aux éclats, sourire à tous le monde, au fond de ses yeux cette tristesse seras là elle feras partie d'elle, à jamais.

Les mots de la grande rassure la petite, elle ne vas pas se retrouver seule dans ce vaste bâtiment, la grande ne l’abandonneras pas, pas pour l'instant du moins. Salomé ne sait pas trop ce qu'elle veut faire, il faut avouer qu'elle n'a pas tellement l'habitude qu'on lui pose la question, elle est plutôt du genre suiveuse, elle prend rarement des initiatives. Cette question pourtant simple lui semble brusquement être un dilemme insurmontable. Elle réfléchit cependant, trop heureuse de pouvoir choisir. Elle finit par demander de sa petite voix fluette :
- « Tu veut bien m'apprendre des mots de la langue bizarre ? »
Elle sourit à la jeune fille, l'air implorant.

La demande de la petite Salomé me fit sourire. Elle était courageuse d'accepter sa condition et de vouloir faire un maximum pour se sentir bien.

« Viens, on va se mettre à un meilleur endroit.»

Je la pris par la main et l'emmenais sur un banc qui se trouvait dans les jardins, entre deux arbres. Nous étions ainsi abritée du soleil, qui tapait plutôt fort aujourd'hui, grâce aux feuilles. Je lui appris quelques mots qui pourraient lui être utile, comme par exemple que sa classe s'appelait les "Yellow Rubbons" et d'autre mots de ce genre. Je lui appris également quelques mots de base comme bonjour, au revoir, s'il vous plaît, etc. Je me rendis compte pendant mes explications des nombreuses différences qu'il y avait entre le français et l'anglais et que cela ne devait pas être facile pour Salomé. Néanmoins, je savais qu'il était plus facile d'assimiler des informations quand nous étions jeune et qu'elle aurait plus de facilités à apprendre qu'un adulte. Je me sentis quand même triste pour elle, coincée dans un endroit qu'elle ne connaissait pas avec des gens qui parlaient une langue incompréhensible et qui ne prêtaient presque pas attention à elle.

« Si tu veux, je pourrais t'apprendre à parler l'anglais. Mais il faudra aussi qu'un adulte t'aide, parce que je ne sais pas vraiment comment te l'enseigner. »

Je me demandais à quel professeur je pourrais demander de lui donner des cours. Peut-être que monsieur Loyson pourrait ? Après tout, il était professeur et il parlait français, même si il n'enseignait pas l'anglais. Je me résolus à aller lui poser la question plus tard, probablement quand je l'aurais en cours.

« Je pense que c'est assez pour aujourd'hui, tu ne crois pas ? Surtout, n'hésites pas à venir me voir si tu es perdue ou si il y a quelque chose que tu ne comprends pas. Je préviendrais tes professeurs que tu ne comprends pas l'anglais d'accord ? Ils seront peut être plus compréhensifs. Et maintenant, tu veux jouer à un jeu ?  »

Paige sourit face à la demande de la fillette, elle lui propose de trouver un endroit plus calme. La fillette ne peut qu'acquiescer, depuis qu'elles sont là il n'y a eu plein d'aller retour, des tas d'enfants on fait des tas de passage. Elle s'accroche à la main de la jeune fille comme à une bouée de sauvetage. Elle l’emmène d'un pas assuré vers l'extérieur, la fillette est impressionné par le temps, il est plutôt changeant ici, il fait plutôt chaud alors qu'il y a quelque heures il fessait froid.

Elles s'assoient toutes les deux sur un banc. La grande commence à donner à la petite quelques mots, la petite les trouvent tordus, elle essaye de répéter mais elle à du mal, son accent français est assez comique à entendre. La petite essaye tant bien de mémoriser le vocabulaire. Elle a beaucoup de mal, sa mémoire lui joue souvent des tours et elle a conscience que sa via vas devenir compliqué pendant quelque temps.

Quand la grande lui dit que c’est peut être assez pour aujourd’hui elle est soulagé, elle n’osait pas lui demander d’arrêtez, elle n’a pas retenue la moitié de ces mots. Elle est ravie que la grande lui propose de l’aider, il y a au moins un visage connu parmi cette foule de gens. La grande lui ait des plus sympathique, elle lui propose de parler à ses profs.

Puis elle lui propose de jouer, l’enfant est alors très mal à l’aise, elle ne sait pas vraiment comment avouer qu’elle ne sait pas vraiment jouer, à vrai dire elle avait rarement cette occasion, sa mére était plutôt exigeante, surtout envers elle et Salomé avait peu de temps libre. Elle regarde la grande et murmure :
- « Je connais pas de jeux ! »
Cet aveux lui pèse et elle cache alors son visage dans ses mains.

Je fus surprise par la réponse de Salomé. Elle ne connaissait pas de jeu ? Pourtant, elle avait quoi, 5-6 ans ? Et elle ne connaissait aucun jeu ? Comment était-ce possible ? Je la regardai, un peu hébétée. Je m'attendais à ce qu'elle propose un jeu et je m'y serais plier. Je n'avais pas vraiment réfléchie à quoi est ce qu'on aurait pu jouer. Je devais réfléchir, avec mes maigres souvenirs de mes jeux d'enfants.
Voyons voir... Cache-cache ? Non, ce n'était pas vraiment prudent, je devais garder un œil sur la petite. De plus, elle ne connaissait pas bien l'endroit, ce n'était définitivement pas une bonne idée, elle pourrait se perdre beaucoup trop facilement.
A des jeux de mains ? Je ne me souvenais que d'un seul : « trois petits chats » et cela deviendrait vite lassant.

Réfléchir, réfléchir.

« Si nous jouons au loup ? »

Devant le visage d'incompréhension de Salomé, je lui expliquai rapidement de quoi il s'agissait. Une d'entre nous serait le loup et devait attraper l'autre, qui, par conséquent, devait fuir. Je me demandais si je pouvais jouer quelques temps avec elle, avant de voir si d'autres enfants de
son âge voulait participer. Comme cela, même avec la barrière de la langue, ils joueraient ensemble, et elle pourrait se faire des amis de son âge. Je me levais du banc, ravie de mon idée. Je n'étais pas sure qu'elle fonctionne, évidemment. Il faudrait que des enfants acceptent de jouer avec nous, avec elle et j’espérais qu'elle ne ferait pas preuve de trop de timidité.
Nous nous mîmes à jouer, je laissais le temps à Salomé de s'éloigner en courant avant de me lancer à sa poursuite, faisant attention à ne pas la rattraper tout de suite, voulant l'amuser le plus possible.

La grande regarde la petite d'un air intrigué, Salomé se sent très mal, pourquoi elle la regarde comme ça ? On lui a toujours dit que jouer était une perte de temps, il y avait toujours des tas de choses à faire, un cour de musique, un cour d’équitation, aller vérifier l'état des vignes, aider maman à cuisiner, oui Salomé avait rarement un temps libre pour être elle même, pour jouer, pour être une enfant. Elle regarde Paige qui semble très concentré, elle cherche une idée, Salomé s'en veut de ne pas pouvoir l'aider.

Paige finit par lui proposer un jeu au nom étrange, Salomé se retient de pleurer face a son inconnaissance, elle se trouve totalement ridicule. La jeune fille lui explique les règles, Salomé se retient de demander à quoi ça sert après tout ça à l'air plutôt amusant. Elle sourit à Paige pour lui montrer qu'elle est partante. Elle regarde Paige qui a encore l'air songeuse, elle en profite pour partir en courant aussi vite que ses petites jambes le peuvent. Courir lui fait du bien ça lui donne envie de rire, elle se sent légère, libre et loin de tous ce qui arrive.

Elle rigole, mais elle ne court pas vite et bientôt elle sent une main sur son épaule, elle se retourne une fillette lui fait face, elle doit avoir à peu près le même age que Salomé, elle lui sourit d'un petit sourire malicieux, elle lui demande ;
- « Can I play ? »
Salomé se trouve bête, elle ne comprend pas vraiment ce que l'autre petite lui demande, elle se retourne cherchant Paige des yeux, elle la voit qui coure vers elles. Salomé lui fait un grand signe pour qu'elle lui vienne en aide