19 ans - 15 juin 1973

Marlene a de beaux cheveux blonds et vaporeux, qui encadrent son visage angélique comme un halo. C'est la partie du corps qu'elle préfère, et dont elle prend le plus soin. D'ailleurs, ça se voit : elle ne supporte pas la saleté et passe plus de temps à s'occuper de son corps qu'à travailler. Ses yeux d'un bleu hivernal, perçants, sont trop clairs d'après la jeune fille. Celle-ci préférant rester naturelle, elle n'ajoute jamais d'artifices ou de maquillage sur son fin visage. Le nez plutôt droit, les pommettes hautes, Marlene est une fille tout à fait normale. Les courbes de son corps sont plutôt douce, et elle en remercie le ciel chaque soir. Des jambes bien galbées viennent compléter le tout, lui donnant une allure distinguée, et un charme désarmant.
Marlene privilégie le vêtements légers et de couleurs claires, et ne s'habille que très élégamment, car les guenilles ne la tentent pas plus que ça.

Marlene est une jeune fille froide et distante, qui ne supporte pas le "petit peuple". Vaniteuse, orgueilleuse, elle n'agit que dans ses propres intérêts, et ne s'intéresse à rien d'autre que ses projets. Elle a une vision plutôt pessimiste du monde qui l'entoure, et ne manque jamais de faire connaître son avis. On pourrait la penser asociale, mais en réalité, pas du tout ; ce sont simplement les autres qui n'apprécient pas son caractère.
Marlene est toujours très fière d'elle-même, et a une très haute estime de sa personne. Elle travaille plutôt bien en classe, et ses résultats sont à la hauteur de ses compétences. Cependant, Marlene a développé des aptitudes étonnantes pour la peinture.
Elle déteste qu'on lui donne des ordres, et l'air supérieur qu'elle empreinte souvent dissuade toutes tentative de prise de pouvoir. Elle répond souvent sèchement, et ne donne aucune foi dans les récits des gens dont elle se méfie. Marlene se cache sous une apparence assurée, mais en réalité, elle manque cruellement de confiance en elle.

Marlene a un passé honteux, qu'elle dissimule tant bien que mal. Tout ce qu'elle a vécu avant est du passé, et c'est ce qu'elle s'efforce de se convaincre. La jeune fille, neuf ans plus tôt, se prélassait dans une somptueuse maison, grande et confortable, ignorant tout ce qui se passait derrière la barrière du jardin. Elle allait à l'église, en revenait, mais n'allait jamais plus loin. Sa mère lui faisait la classe, à elle et à ses deux autres sœurs. Leur père était banquier, et c'était grâce à toutes ses économies qu'il avait enfin pu acheter une villa, vaste et luxueuse, pour lui et sa petite famille. Therese et Roxane, les deux frangines de Marlene, avaient respectivement six et huit ans. L'aînée en avait neuf. Et, cette année-là, tout se passa si vite que la fillette ne se rendit même pas compte de ce qui se déroulait dans sa propre maison...

Leur géniteur, Andrew O'Brien, s'était lourdement endetté suite à l'achat de la maison, et l'avait caché durant plusieurs mois à sa famille. Sa femme se doutait bien de quelque chose, puisqu'elle entendait souvent les cris de son époux, dans son bureau, qui parlait d'huissiers et de procès. Néanmoins, elle ne dit rien, et ce fut une grave erreur. Un soir, les policiers déboulèrent, et arrêtèrent Andrew, sous les protestations de la maisonnée. Quelques semaines plus tard, on apprit que Mr O'Brien était mort dans un accident qui le menait à un autre centre de détention. Depuis ce jour-là, ce fut le deuil dans la petite famille. Kate O'Brien s'était mise à travailler, mais ça ne leur rapportait pas suffisamment, et la menace de la venue d'un huissier planait sur leur tête telle l'épée de Damoclès. Marlene redoutait les événements qui allaient se produire... Et l'huissier arriva, et leur enleva plus de la moitié des meubles. Il ne leur restait plus qu'une table, des chaises, et des lits. La famille vécut dans la misère pendant deux ou trois mois – Marlene ne le sait plus bien – quand la mère mourut de la grippe espagnole. On plaça les deux benjamines en famille d'accueil, et on envoya l'aînée à l'Orphelinat-Moor, où elle avait plus de chances de redémarrer sa vie.