Tyler se tâte. Il tapote nerveusement du pied, la respiration saccadée, et complètement indécis. Il ferme les yeux, les rouvre un instant, avant de se replonger dans cette expectation qui le prend depuis tout à l'heure. Il a appris pour l'époux d'Apolline. Et il a peur que sa présence soit mal vue si il se rend aux obsèques, même en se cachant derrière un parapluie. De toute façon, il ne pleuvait pas, alors cela le rendrait encore plus bizarre qu'il ne l'était déjà. Il décide finalement d'attendre la fin de la cérémonie pour descendre de la colline où il s'est posté. Il pourra prétexter qu'il faisait simplement sa ronde habituelle, parce que c'est vrai ; il passe ici toutes les semaines. Sans s'attarder autant, il est vrai.

Tyler se campe donc derrière le tronc d'un arbre, s'essuyant le front au fur et à mesure que les minutes passent. Il déteste ce cimetière, mais l'idée qu'Apo s'y trouve lui redonne du courage. En fait, tout ce qui est lié à la mort lui fait peur. En tant que policier, cela peut paraître bizarre, mais il ne se rend jamais sur le terrain. Lui, il est condamné à faire peur aux villageois malhonnêtes et à trier la paperasse et les dossiers du boss. Il soupire un instant et en profite pour s'assoupir quelques minutes. Lorsqu'il redresse la tête, plus tard, il se relève brutalement pour vérifier que la famille est encore là. Il ne voit rien du côté du cimetière, jusqu'à ce que deux silhouettes se mouvent alors contre la tombe du défunt. Il repère Apolline et reste bouche bée en voyant son père la pousser brutalement au sol avant de s'en aller.

Il reste quelques instants immobiles, se demandant si la rouquine est vivante, avant qu'elle ne se redresse pour s'appuyer contre la pierre tombale. Elle semble vraiment mal en point. Est-ce que son père est toujours aussi violent ? Que s'est-il vraiment passé ? Tyler décide de dévaler sa petite colline et met quelques minutes à trouver son chemin dans le dédale des tombes tout aussi morbides les unes que les autres. Il frissonne et aperçoit Apo droit devant lui, toujours assise, la tête entre les mains. Le jeune homme met quelques instants avant de toussoter gentiment et de dire d'un ton vraiment contrit :

« J'ai appris pour... pour feu votre mari. » Il ne la tutoie plus. Pas dans ce genre de moments en tout cas. Il ôte son képi, respectueux. « Est-ce que ça va ? »

La mort de l'époux a peut-être déréglé son père, ça lui est monté à la tête et il s'est défoulé. Ou alors Apolline est réellement triste pour son mari, ce qui saute tout de suite aux yeux de Tyler. Ou alors il ne comprend pas. Et il opterait bien pour cette option s'il ne cherchait pas à démêler tout ce monde si compliqué.

Tyler trouve ça triste, les enterrements, il n'aime vraiment pas ça alors il fuit les cimetières du mieux qu'il peut, mais il n'a pas pu négocier sur le parcours de sa ronde, il passe obligatoirement, tous les jours, sur la colline qui borde le lieu des défunts. Tyler trouve d'ailleurs ça bizarre, un terrain consacré à de la poussière humaine, d'autant plus que sa famille y est enterrée. Il frissonne en se demandant si lui sera enseveli ici, il n'espère pas. Si sa sœur est encore vivante le jour de sa mort, il demandera à être brûlé, et à enterrer ses cendres au milieu de la forêt, loin de tout. Dans un endroit paisible en tout cas. Il soupire en jetant un coup d’œil à la tombe de Hopkins, ce n'est pas qu'il aimait vraiment cet homme, mais disons que ça l'empêchait d'approcher Apolline de trop près.

Cette dernière lève alors la tête, il remarque les bleus sur son visage et son sang se fige. A-t-on été violent avec elle, s'est-elle faite agresser ? Ou est-ce des restes de son père lorsqu'il l'a frappé tout à l'heure ? Tyler ne sait pas comment réagir, alors il reste silencieux. Le silence vaut tout parfois, plus que des milliers de mots dénués de sens. Il baisse le regard, il se trouve quand même dans un cimetière, donc entourés de morts, et il a beau de pas croire aux morts vivants, il s'inquiète quand même un peu pour sa vie. Il n'est pas superstitieux non plus, mais quelque part il fuit le plus possible tout ce qui lui rappelle la mort.

« Je faisais mon boulot. Et je t'ai vue. »

C'est aussi simple que ça, et pourtant si Apo ne le croit pas, c'est qu'elle est parano, ou alors simple d'esprit. Comment résister à l'envie d'aller réconforter une créature aussi charmante quand notre route croise la sienne ? Tyler ne peut pas résister, lui. Il a pris son courage à deux mains et il a dévalé la colline. C'est comme ça. Ce n'est pas un geste qui s'explique. En revanche, il n'a aucune excuse pour le fait qu'il espionne la rouquine depuis des années. C'est pour ça qu'il ne lui dira jamais, et il espère ne jamais en avoir l'occasion. Ce n'est pas mentir. C'est juste cacher des choses, certaines choses. Tyler sait mieux que tout le monde que, parfois, il vaut mieux ne rien dire. Encore le silence. Toujours le silence.

« Pourquoi ces bleus ? »

Ce n'est qu'un murmure mais dans le calme du cimetière, cela résonne étrangement comme une menace. Apolline va encore avoir peur, à coup sûr, aussi Tyler se compose un air gentil, mais il n'a jamais fait ça de sa vie et il comprend que seul les habitués à le voir n'ont pas peur de lui. Il soupire, il en a marre de ce physique handicapant, dès qu'il aborde une femme dans la rue pour une raison banale, cette femme le regarde d'un air choqué comme s'il allait la kidnapper et la séquestrer dans sa cave. Il est flic, certes, il fait peur, certes, mais il y a des limites.

Apolline ne sait pas trop comment se comporter avec Tyler, il lui fait peur, c'est indéniable, de par sa carrure et de par son uniforme aussi. Mais en même temps, lui même à l'air gentil, oui gentil ou en tout cas pas méchant, pas comme son père ou comme Julian, elle n'a pas l'impression qu'il vas lui en coller une pour n'importe quelle phrase qu'elle prononceras. Elle frisonne cependant en sentant son regard sur son visage affreux, oui c'est moche, elle aimerait bien qu'il ne voit pas ça, elle soupire doucement mais il semble plus géné qu'elle, ou bien il trouve ça normal, elle ne sait pas vraiment mais en tout cas il ne fait pas de commentaire et Apo s'en sent soulagé, elle n'aime pas se justifier, elle à déj dut le faire devant ses collègues il y a quelques jours et ces derniers ne furent pas vraiment convaincu. Elle ne pouvait pas les cacher sous du maquillage car elle est allergique, manque total de chance, Apo quoi, ce genre de chose c'est son quotidien, avec le mensonge. Tyler lui répond, il travaillait, évidemment, il est en uniforme, cet endroit doit être sur le trajet de sa ronde, elle pose vraiment des questions connes, elle se maudit mais ne dit rien, elle finit par hocher la tête, elle le croit bien sûr, il ne peut pas mentir, il est flic et puis même si jamais il mentait elle serait la dernière à le contre dire, elle n'a pas envie qu'il lui en colle une, vu ses mains et sa force. Elle ne le regarde plus, de nouveau elle à peur, elle s'en veut, il n'y est pour rien le pauvre et elle voit bien que ça le dérange lui qu'elle le regarde avec cet air l. A ce moment précis elle aimerais bien se faire toute petite et disparaître dans un trou. Et puis la question vient, celle qu'elle pensait qu'il ne posserait jamais, elle frémit, pourquoi il demande ça ? Elle ferme les yeux et cache son visage, c'est si moche que ça ? Elle aimerait vraiment qu'il ne soit pas venus. Elle se met à sangloter, encore une fois, les larmes qui n'ont pas couler pendant cet enterrement le font maintenant. Elle frisonne avant de répondre d'une petite voix « Tu n'aurais pas dût voir ça Tyler » Elle secoue la tête, nan il n'aurais pas dût voir ça ni rien d'autre, même pas elle au sol. Subitement Apo prend peur ? Est ce qu'il a vu autre chose qu'elle au sol ? Son père qui la frappe il à vu ça ? Elle hésite à poser la question mais elle doit lui répondre avant car c'est la basse d'une conversation, on répond aux questions posé avant d'en poser une soit même. Elle souffle avant de répondre « Disons seulement que Julian n'était pas un homme très patient. » Elle n'ajoute rien mais elle à honte et de nouveau elle ne sent plus la force de le regarder. Elle murmure cependant « Qu'est ce que tu as vu Tyler ? Avant de me rejoindre ? » Elle fixe le sol, flippé de sa réponse et inventant déjà des excuse en fonction de ce qu'il a pût voir.

Tyler frissonne, il voit bien qu'elle est mal à l'aise, enfin un peu moins que la dernière fois, mais tout de même. Il la regarde attentivement pour retenir chacun des traits de son visage, même si il les connaît déjà par cœur. Il n'aime pas cette image qui tourne en boucle dans sa tête, son père violent la jetant contre la tombe, et elle se laissant faire, l'air paumée, perdue, résignée. Comme si elle avait vécu cette situation toute sa vie. C'est ça le plus dérangeant dans cette histoire. Tyler n'arrive pas à se l'ôter de la tête, ça l'agace, aussi son visage perd un peu de sa gentillesse. Le jeune homme est quelqu'un de très patient, mais il a des limites comme tout humain normalement constitué, et il en a assez de tourner autour du pot. Apolline finit par cracher le morceau, et au lieu de se sentir soulagé, Tyler se fige. Il aurait préféré ne pas savoir, peut-être. Il n'aime pas résoudre les choses par la violence, et il a très bien compris ce qu'Apo veut dire. Si Julian était encore vivant, il le buterait. Oh non, il n'aime pas être brutal, mais pas quand ça concerne la rousse. Elle a le droit à une vie normale et amplement méritée. Elle lui demande ce qu'il a vu avant de la rejoindre. Il secoue la tête. Il ne peut pas lui dire qu'il va faire quelque chose pour arranger sa situation, car lui-même serait complètement impuissant. Il lâche, l'air sombre « Des choses que je n'aurais sans doute jamais dû voir et qui ont l'air de durer depuis trop longtemps déjà. » Pas besoin de s'appeler Sherlock pour comprendre qu'il n'y avait pas que son mari qui était violent. Comment Apolline a-t-elle pu subir ça en silence ? Est-ce que sa dernière réclamation au poste de police, quand elle était jeune, concernait son père ? Tant de questions qui demeurent sans réponse. Tyler lève la tête pour regarder Apolline droit dans les yeux, mu par une colère froide. Sans mesurer ses mots, il assène « Qu'est-ce qu'il se passe chez toi, Apolline ? Il faut que je sache. » Il n'est pas méchant ou malfaisant à ce moment-là, juste extrêmement menaçant. Mais il ne fait pas exprès, et puis il faut bien qu'il tire les vers du nez à Apolline.

Apo tremble, elle à tellement peur, elle se dit qu'il sait son secret, qu'il n'est pas là par hasard, elle vient d'avouer que Julian la frappait, ça doit être assez suspect ça nan ? Elle n'ose plus le regarder, comme si il allait lui sauter dessus pour l'arrêter et l'emmener en prison. Comment ferais elle ? Elle ne peut pas être enfermé, il y a Louise, elle ne peut pas l'abandonner. Elle ferme les yeux, dans quoi elle s'est fourré encore ? Elle aurait dût se laisser faire, le supporter, après tout c'était comme avant juste que c'était Julian et plus son père mais la chose restait la même. Elle finit par le regarde, il à l'air en colère, elle ne sait pas contre qui et ça la fait encore trembler, il lui fait peur, comme la dernière fois. Elle aimerais partir, se lever et fuir en courant, sauf qu'Apo n'est pas idiote, elle sent le bleu énorme qui se forme sur sa hanche, jamais elle ne pourras courir et même marcher elle à des doutes, alors elle est coincée là, elle doit attendre qu'il parte pour pouvoir se traîner jusqu'à chez elle. Il répond alors qu'il a tout vu, enfin il ne dit pas ça comme ça mais Apo comprend très bien, il a vu son père la frapper, le fait qu'il l'est fait en plein jour l'étonne d'ailleurs mais bon en même temps Julian non plus n'était pas discret et personne ne lui a jamais rien dit et puis le père peut payer toutes l'île pour garder leur silence, Apo le sait très bien. Le regard de Tyler croise le sien, il à l'air tellement sur de lui, elle à l'impression que lui aussi pourrait lui en coller une a cet instant, alors Apo détourne le regard quand il lui demande ce qui ce passe. Apo secoue la tête « Il ne se passe plus rien maintenant » Elle ne ment pas, après tout elle se retrouve maintenant seule chez elle, alors il n'y a plus rien. Mais elle sait qu'il ne vas pas aimer la réponse, elle finit par se mordiller la lèvre avant de reprendre « Tu ne devrais pas te mêler de ça, mon père est doué pour faire oublier des choses … ou faire disparaître des dossiers » Elle lui lance un regard entendu, elle se doute qu'il se souvient de quel dossier elle parle.

Tyler sent ses mains trembler mais il n'y fait pas attention, il a envie de casser un truc, pour la première fois de sa vie il est réellement en colère. On n'a pas le droit de faire du mal à Apolline comme ça, ou à quelqu'un en général, et ce genre d'injustice, il déteste ça. Il aimerait bien prendre la jeune femme dans ses bras, pour la protéger, lui dire que tout va bien maintenant, sauf qu'elle risquerait de le prendre mal, de le repousser, voire de le frapper. Alors il se contient, même s'il aimerait se laisser aller un peu, relâcher les vannes, lui montrer que lui aussi est humain, qu'il a des sentiments comme elle. Mais il ne peut rien faire et il ne trouve rien à dire. Il se sent un peu bête, planté là en silence, comme s'il attendait quelque chose, un miracle peut-être ? Mais Tyler résiste et contient toute sa rage en lui, comme il fait d'habitude, cette grosse carapace pleine de haine qui n'explose absolument jamais. Il redevient calme comme avant, comme toujours. « Je ne veux pas que ça se reproduise, d'accord ? Il faut mettre ton père sous les verrous ou je sais que tu ne dormiras pas en paix. Que tu vives loin de lui ou non. » Mais Tyler sait que ça ne suffira pas, qu'il faudrait qu'il meure. Seulement il ne pourra jamais prouver qu'Apolline s'est fait battre, les marques des coups ne suffiront pas, à moins qu'elle ait un bon avocat. Et il n'est pas sûr qu'elle coopère. Alors il la regarde juste de cet air effrayé, révolté et si doux (coucou Esther) qui le caractérise.

Le malaise qu'Apolline ressent depuis le début ne semble pas vouloir partir, ce n'est pas la même chose qu'avec le père ou avec Julian, avec eux c'était juste de la peur, rien de plus, là c'est tout autre chose, mais un truc plus effrayant au final, car inconnu, avec les autres elle savait à quoi s'attendre, les coups, les insultes, les privations, là, là elle ne sait pas. Elle ne le regarde plus, trop effrayé par cette masse de muscle qui pourrait faire si mal mais qui ne fait rien et prend même un air tout gentil, au fond Apo se dit qu'elle préféré les méchant, car elle sait comment les prendre, elle sait que ce qu'elle risque c'est se prendre un coup mais là... là elle n'en sait rien, alors son regard fuit et ses mots se perdent, elle n'a jamais été si silencieuse devant quelqu'un , mais personne avant ne lui a fait ressentir ce qu'elle ressent, ce qu'elle est incapable d'expliquer, de l'amour ? Elle ne sait pas ce que c'est, ça ne fait pas parti de son monde, personne ne l'a jamais aimé, sauf Louise mais c'est l'amour de son enfant, c'est différent de celui qu'elle aurait voulut, l'amour de ses parents, en tout premier, elle aurait aimé que sa mère la prenne dans ses bras et lui dise qu'elle était sa petite fille chérie, mais elle n'avais jamais connut ça, juste les coups et les cris. Apo arrête de se faire du mal, ça ne sert à rien. Elle regarde Tyler, doucement, apeuré, elle lève les yeux vers lui et tremble, il ne comprend rien, évidemment qu'elle ne dormiras jamais tranquillement tant que son père seras en vie, mais il n'y peut rien. Elle secoue la tête « Personne ne le coinceras, jamais, il arriverais à faire partir tous les soupçons, il pourrait me jeter dans un asile en prétendant que je suis folle. Je sais que je ne dormirait jamais tranquille mais je l'ai accepté, c'est ma vie. » Elle soupire et de nouveau regarde le sol, elle sait que c'est pitoyable mais c'est ainsi, elle se soumet face à la vie. Elle voudrait partir, mais elle n'ose pas, elle attend que lui parte car elle sait que ce serait mal polit de lui fausser compagnie, lui qui est venue la voir elle qui pleurait comme une gamine.

Les coups, oui elle aurait préféré ça Apo, qu'il la frappe car elle ne parlais pas, car c'est vraiment tout ce qu'elle connaît, les coups et les insultes. Elle connaît aussi d'autres choses mais ça elle préfère ne pas en parler et oublier, ce qu'il se passe la nuit reste ce qu'il se passe la nuit. Elle soupire et fixe Tyler, pourquoi faut il qu'il soit comme ça ? Si insistant ? Pourquoi il ne la lâche pas, la plupart des mecs auraient fait ça, ils auraient lâché l'affaire, nan en réalité il ne s'en serait pas mêlé, ils auraient passé leur chemin, faisant comme si il n'avait rien vu, ni le père la frapper ni elle écroulé sur le sol en larme et encore moins les bleus, les Edgeworth était parfait, les Hopkins aussi. Elle soupira et secoua la tête, part Tyler, part et lâche moi, s'il te plaît, laisse moi. Elle n'a pas la force de le dire, elle a bien trop peur, si l'envie de lui en retourner une lui venait ? Elle se recroqueville un peu plus, au cas ou. Il semble furieux, elle sait décellé tout ça, elle en a tellement vu des regards furieux, des regards qui présagent tellement de mauvaise choses. Elle ferme un peu plus les yeux, elle les revoit défiler et avec elle un tas de souvenir, la première fois qu'elle a fait une bêtises digne d'être châtié, les marques après, les autres fois, encore et encore, beaucoup trop souvent. Et puis la tête aussi quand elle avait osé allez voir les flics, les relent d'alcool, les gestes déplacé, le reste et puis Julian, les mêmes choses, exactement. Alors une larme coule encore sur sa joue bleu, puis d'autres et encore d'autres. Elle finit par se lever et le regarde « C'est peut être ton métier Tyler, mais moi c'est ma vie, je ne veut pas t'en parler, tu ne me regardais plus jamais pareil, tu en sais déjà trop. » Elle s'écarte de lui, se rapprochant de la porte du cimetière « Au revoir Tyler et merci de m'avoir écouté, c'était … bien » Elle lui sourit, pour la première fois un sourire sincère se dessine sur son visage.

Tyler ne peut pas la lâcher dans cet état, sans rien faire, détenteur de son lourd secret. Elle ne peut pas le laisser dans le doute et le remords, ce serait trop cruel. Il veut absolument faire quelque chose pour elle et pourtant ses yeux semblent le supplier de la laisser tranquille. Le brun devrait s'y résoudre, la saluer et repartir. C'est peut-être sa vie mais lui son job c'est de protéger des vies du mieux qu'il peut... alors si elle l'en empêche, il ne peut plus rien faire pour elle. Il se rend compte si elle veut absolument cacher toutes ses choses c'est peut-être qu'elle a une raison et il ne peut pas agir contre son gré si ça la concerne elle. Il pousse un long soupir résolu, elle a l'air sûre d'elle mais si fragile à l'intérieur. Tyler aimerait qu'elle se réfugie dans ses bras pour pleurer tout ce qu'elle peut encore pleurer, crier ce qu'elle peut lâcher mais ça n'arrive pas, tout simplement parce qu'il est le seul a entrevoir un peu d'espoir dans tout ça. Il abandonnerait presque si elle ne lui lâchait pas que c'était... bien ? Elle a passé la plupart de son temps dans ce cimetière a refuser de lui parler et a le regarder d'un air terrifié. Comment pourrait-il lui faire comprendre qu'il ne se sert de ses muscles qu'en cas de besoin imminent, et face a un fou dangereux ? Il n'oserait même pas frapper le père d'Apolline, encore moins en sa présence. Sauf si évidemment le vieux l'attaque en premier. Mais de toute façon, il préférerait éviter cette situation pour le moment. « Apolline », dit-il pour la retenir encore un peu. « Réfléchis à ce que je t'ai demandé. Tu es la bienvenue au poste quand tu seras prête pour... tout ça. » Si elle veut le procès, Tyler est prêt à s'y donner a fond. Même a payer l'avocat, tout ça si ça lui plaît. Prêt a tout. Il y a comme un petit silence et le brun répond alors a une impulsion presque déraisonnable et étrange.. il se penche légèrement, comme si elle allait comprendre qu'il cherche un baiser, mais... mais non. Elle détourne la tête comme si elle n'avait rien remarqué et ses joues a lui rougissent violemment. C'est pas un vent mais une tempête. Il prend une grande inspiration et se redresse comme si la scène était tout a fait normale. « Au revoir Apolline. » Il se détourne entièrement et se met a marcher dans la direction opposée, complètement anéanti.