Les mêmes journées depuis des mois, elles se ressemblent toutes, se confondent, et Tyler ça le rend fou, et en même temps il s'en satisfait, puisqu'il vit aux côtés d'Apolline et de Louise. Il a appris a connaître cette dernière, elle est toute petite mais très intelligente, mais ils se sont adoptés mutuellement, et Tyler l'aime comme un père. Seulement, voila des mois qu'ils sont coincés dans cette forêt, a chaque extrémité se trouve des vagabonds différents, qui rodent et empêchent les gens de passer, si bien que Tyler use de solutions extrêmes pour trouver de la nourriture. Il a déjà manqué de mourir, mais il ne peut pas revenir les mains vides pour Apo et sa fille. Il n'aime pas non plus les laisser seules, il a l'impression de les abandonner mais c'est lui l'homme, c'est lui qui a le plus d'expérience alors il doit les nourrir, les protéger, comme elles le feraient pour lui si elles en avaient la force. C'est ce que se dit Tyler une fois de plus, fixant cette immensité d'arbres qui s'étend devant lui depuis le mois de février, depuis cette fameuse tempête quand il est allé chercher Apolline et Louise pour s'enfuir, et il n'en peut plus, de ces sons, des branches qui craquent, des animaux, des bruits de pas lointain, du stress de ce qu'il pourrait arriver aux deux rousses... Tyler essaie d'apercevoir le ciel a travers les branches mais elles sont trop feuillues, trop resserrées, il suppose que c'est le jour au vu des bruits de la forêt mais il n'est jamais sur de rien, et ça fait des jours et des jours qu'il a perdu la notion du temps, qu'il ne sait pas si on est le jour ou la nuit. Il ne vit pas dans la forêt, il est la forêt. Il respire avec elle, il vieillit avec. Et ça lui déplait profondément, malgré la routine qui s'est installée. Cependant il ne se plaint jamais et parle très peu, se contentant de surveiller le feu, l'éteignant quand des pilleurs passent trop près de leur camp, de serrer les deux filles dans ses bras ou de regarder leurs corps assoupis au coin de l'âtre. C'est d'ailleurs ce qu'elles font en ce moment, il les a laissé endormies pour aller chasser, et il observe le barillet de son vieux revolver en se demandant combien de temps il va tenir avec ces quelques balles. Parfois, ils trouvent un camp de vagabonds vide et ils le pillent rapidement, mais ils n'osent jamais tout prendre et y rester trop longtemps. La vie est dangereuse dans les bois, et c'est ce qu'il se dit tout en entendant un bruit soudain derrière un arbre. Il n'a pas le temps de réagir qu'un long baton tordu se tend devant son visage et manque de lui exploser le nez. Il recule vivement, poussant un léger cri et regarde qui se trouve de l'autre coté de la branche. Il ne reconnaît pas cette personne, le temps qu'il reprenne ses esprits, puis finit par dire « Vous devriez lacher cette br... Cassidy ? » Il la fixe, bouleversé. Elle se tient pas droite, son baton pas dans sa direction exacte et elle ne le regarde pas, ses beaux yeux fixent ailleurs, comme si... comme si elle avait perdu la vue, mais c'est ridicule, ça ne doit pas être Cassidy dans ce cas. Pourtant, pas d'erreur, mais Tyler est perdu, pourquoi elle ne le regarde pas, pourquoi elle semble si.. ailleurs ? Il s'approche d'elle, écarte sa branche et lui prendre le visage entre ses mains, tout doucement, avant de l'attirer contre lui, très fort. « Tu m'as tellement manqué... Je suis désolé d'être parti, tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais la ? » Il s'est inquiété pour elle durant des mois, et voila qu'il la retrouve, presque sa meilleure amie, qu'il aidait dans la police avant la tempête, et depuis qu'il a perdu sa sœur il a besoin de voir Cassidy a sa place, alors oui Cassidy c'est un peu sa sœur, sa petite sœur.