If only I could come back home right now... [Libre]

Fallen in the darkness

Je venais de tout perdre. En instant, j'avais vu toute ma vie s'écrouler devant moi. Je devais encore encaisser le choc de cet événement traumatisant, et apprendre à vivre avec, ou plutôt sans... Sans mes parents. Contrairement à la plupart des orphelins, j'avais eu la chance de connaître toute une vie auprès d'eux, tout un bonheur, et construire une grande complicité avec mes parents. Car en effet, je suis proche d'eux, enfin, j'étais proche d'eux. Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui avait eu lieu, peu importe le fait que j'eus assisté à leur enterrement, je ne réalisais pas, je ne voulais pas y croire. Comment accepter la perte d'un proche ? Comment accepter la mort de ses parents, si jeune ? J'étais perdue, je m'étais échouée dans les ténèbres, ne rêvant que de venger la mort de mes parents, leur assassinat. Ce n'était pas leur destin, ce n'était pas leur heure, elle avait été choisi par une tiers personne et ce n'était pas normal, je ne pouvais l'accepter.

Enfin, j'étais désormais destinée à une toute autre vie, une vie qui, je le savais déjà, n'allait pas du tout me plaire. J'allais me retrouver dans un orphelinat, rempli de règles et de jeunes certainement désespérés. Je n'étais pas du genre à me laisser abattre, et je n'appréciais pas réellement les pleurnicheurs. J'allais donc vivre des moments difficiles en cet endroit. Enfin je n'avais pas le choix. J'avais donc atterri sur cette île, cela me faisait penser à un film d'horreur, une pauvre fille seule et perdue se retrouvant en une place isolée... C'était comme si l'univers me faisait de grands signes pour me dire de retourner au Canada vivre une vie normale. Mais c'est ce que nous avions choisi, moi et les assistantes sociales, enfin surtout elles... Je voulais m'émanciper et vivre ma vie par moi-même car je m'en savais capable, mais ma demande n'avait pas été retenue.

J'arrivais donc sur les lieux, poussant un grand soupir. Je regardais autour de moi me demandant ce que j'allais faire dans un endroit pareil. Je n'étais pas du tout enthousiaste. Portant mes quelques valises, j'avançais d'un pas nonchalant en direction de l'entrée. Je respirais une dernière fois l'air pur, de la même manière qu'un prisonnier pouvait lancer un dernier regard à l'extérieur. Car en effet, c'était pour moi la prison, j'avais toujours vécu libre, libre de mes mouvements, de mes choix. Je poussais les portes de l'orphelinat d'un coup sec et déterminé, prenant le temps de faire rentrer chacune de mes valises. L'endroit était vide à cet instant même. Je dirigeais donc mes valises dans un coin de la pièce avant de regarder tout autour de moi. Je frissonnais à l'idée de vivre ici, et d'avoir ce bâtiment comme nouvelle maison. Non cela n'avait rien avoir avec ce que j'avais vécu jusqu'ici, et j'étais plutôt indépendante et aventurière. Il semblait difficile de satisfaire ces côtés de ma personnalité en ce lieu. Enfin, il ne fallait pas que je parte sur de trop grands préjugés pour le moment, car je ne connaissais rien de cet endroit. Je prononçais quelques mots, espérant que quelqu'un les entende et vienne m'accueillir.

« Hé ho ! Y'a quelqu'un ? Je suis nouvelle et j'aurais bien besoin d'un peu d'aide là maintenant. »

J'avais un ton un peu sec, ni effrayée, ni recherchant réellement de l'aide, mais plutôt sarcastique. J'essayais donc de calmer mes angoisses, mon appréhension, mais encore plus ma colère. Une colère si forte que l'on pouvait me comparer à un torrent, une tornade, détruisant tout sur son passage. Je devais certainement sembler contrariée maintenant, mais je ne pensais pas pouvoir être blâmée pour cela. Après tout, ce n'était jamais facile de déménager, et certainement pas à dix-sept ans, trois semaines après avoir perdu ses parents dans un braquage. Mes conditions de vie ne jouaient pas en ma faveur. Je portais des vêtements simples, un débardeur, certes un peu court laissant voir mon nombril, et une veste à carreaux rouge et blanche par dessus. En tant que pantalon, je portais un jean tout ce qu'il y a de plus simple. Cependant n'ayant pas tout mis dans mes valises, j'arborais beaucoup d'accessoires, les ayants presque tous autour des poignets ou du cou. En attendant d'être reçue par quelqu'un, certainement la directrice, enfin après tout je n'en étais pas sûre, je regardais donc aux quatre coins de la pièce, ma curiosité étant ardemment piquée au vif par ce bâtiment. A travers une porte vitrée, je pus voir l'accès à la cour, je regardais donc par la vitre comment cette pièce extérieure était aménagée.

Cassiopée sautillait dans les couloirs, elle était heureuse, elle venait de jouer un superbe tour à Moor et personne ne pouvait la soupçonner, pas de punition en perspective, juste la joie de savoir qu'elle avait fait enrager Moor, toute seule pour une fois, elle cherchait maintenant autre choses à faire, elle s'ennuyait à mourir aujourd'hui, elle voulait se dépenser, discuter, rire, faire encore un tas de bêtises, mais le problème était que Calysa était coincée à l'infirmerie, une mauvaise grippe, elle était inquiète oui mais elle savait que Lys était assez forte pour s'en sortir et puis l'infirmier lui avait fait gentiment comprendre qu'elle ne pouvait pas squatter éternellement dans l'infirmerie, elle s'était donc rabattue sur les conneries mais maintenant qu'elle en avait fait une grosse elle s'ennuyait, elle cherchait Malys, cette dernière n'allait pas très bien depuis qu'elle s'était prise la tête avec Alice, cassis ne comprenait pas comment elle faisait pour rester brouillé si longtemps avec sa jumelle mais elle ne disait rien, se contentant d'être là pour son amie.

Elle repris sa course dans les couloirs vide, s'amusant à se laisser glisser sur le carrelage, propre pour une fois, elle n'en revenait pas de pouvoir être si libre, elle était heureuse d'être redevenue elle même, la véritable Cassiopée Océan, celle qui n'en faisait qu'à sa tête, la gamine détruite par l'échafaud n'était plus qu'un lointain souvenir, qu'elle n’évoquait même plus, juste ses poignets lui rappelait cet événement, c'était à la fois bien peu et beaucoup trop, elle ignorait combien de temps encore elle aurait le droit à ses marques distinctives, elle ne pouvait pas véritablement les cacher mais de toutes façon à cause de cette garce d'Athaine tout le monde savait qu'elle avait finie sur l’échafaud. Tant pis, elle assumait ses fautes, elle en était revenue tout sourire, elle avait réussit à faire bonne figure, personne n'avait oser lui faire une remarque, c'est tout ce qui comptait.

Elle continua son dérapage, elle s’explosa par terre et éclata de rire, ça lui faisait du bien, elle n'avait absolument pas mal, au contraire elle se sentait vivante au contraire. Elle se roula par terre avant de se laisser totalement allongé sur le sol, elle pourrait rester un long moment ainsi, elle fixait le plafond en rigolant doucement, elle ferma les yeux. Elle était bien, au calme, reposé. Elle entendit soudainement une voix, elle semblait lui venir du hall, elle rouvrit les yeux et soupira. Il y avait sûrement un nouveau ou une nouvelle abandonné par les surveillant. Elle se leva avec regret avant de pousser avec fracas la grande porte du hall, elle soupira, c'était ça, une nouvelle qu'un surveillant avait décidé de laisser à la charges des autres pensionnaires. Cassis la regarda, elle devait approcher des dix huit ans, soit beaucoup plus vielle qu'elle mais elle s'en moquait.

Elle se rapprocha et la regarda en silence pendant un long moment, elle finit par soupirer, accueilli les nouveaux c'était drôle mais encore plus quand il y avait une autre personne a vos cotés. Tant pis elle allait bien se débrouiller seule, elle n'avait pas encore décidé si elle allait l'aider, elle pouvait encore faire demi tour et retourner à son activité bien plus intéressante qu'était de courir là où elle n'en avait pas le droit. Elle se rapprocha de plus belle détaillant du regard celle qui avait crié, elle était plutôt bizarre, la plupart du temps les orphelins attendaient en silence, pas pressé de se retrouver enfermer dans cette prison qu'était Moor.

Cassis ferma les yeux, un souvenir l'assaillit, celui de son arrivée à elle, elle se souvient à peine, elle se rappelle tout juste de sa main de Caly dans la sienne, de son petit cœur qui battait à toute vitesse face à ses portes immense, sombre, peu engageante, elle aussi avait été abandonné dans la hall par une assistante sociale qui n'en avait rien à faire. Elles avaient attendues longuement pour que finalement un grand arrive, elle avait eu de la chance, il avait été gentil avec elles, patient, il ne leur avait pas joué de mauvais tour. Elle soupira, rouvrit ses deux petits yeux et un sourire se dessina doucement sur son visage, elle prit enfin la parole :
- « Pas la peine de crier tu sait, les surveillants t’ont abandonné ! Comme d’habitude ! Mais je veut bien t'aider, ça fait longtemps que je suis coincé ici, je te serait bien plus utile ! »
Elle sourit et commence à sautiller sur place, elle aimes faire découvrir l'orphelinat, elle n'indique seulement pas les mêmes lieux que les surveillants.

Fallen in the darkness

J'étais perdue dans mes pensées, ne sachant pas réellement quoi faire. Je n'étais déjà pas très enthousiaste à l'idée d'être ici, mais en plus, personne n'était venu pour m'accueillir. A quoi ressemblait ce centre ? Sérieusement... On laissait les enfants à la porte, se débrouiller par eux-même ? Trouver leur dortoir et tout ce qui est nécessaire à leur survie ? Ca n'avait pas de sens... Enfin, je pouvais très bien m'en sortir seule, je ne doutais absolument pas de cela, mais pour les plus jeunes, ça devait être difficile s'ils n'étaient pas accueillis par quelqu'un de responsable. Je m'imaginais alors gamine, arrivant ici, sans personne, perdue, et étant dans l'obligation de me faire un chemin seule... Non ce n'était pas envisageable, et encore plus pour la santé et le bon développement de l'enfant. Enfin, c'était déjà un aperçu très peu positif, après tout j'avais sûrement raison quand je me surprenais à comparer l'orphelinat à une prison.

J'étais donc perdue dans mes songes à regarder par la fenêtre, cette image renvoyait un sentiment réellement triste. Aucun sourire ne se dessinait sur mon visage, sombre et glauque, l'environnement ne m'aidait pas non plus à me sentir à l'aise. De toute façon, après les événements atroces que je venais de vivre, rien ne pouvait réellement me faire sourire pour l'instant. J'attendais donc, un peu plus patiemment que quelqu'un daigne se montrer, et m'expliquer les lieux, les habitudes et tout ce qui était nécessaire à mon installation dans cet endroit morbide. Quelle galère... J'allais vivre les moments les plus horrible de ma vie ici, il fallait que j'en sorte très vite ou je risquais de devenir folle. Je commençais alors à songer à faire demi-tour, reprendre mes valises, et tenter de me cacher tant bien que mal, avant de trouver une issue pour me réfugier loin de cette île, dans un nouveau pays où personne ne me chercherait. Je pourrais donc vivre seule et pleinement ma vie, comme je l'entendais.

Je commençais à revenir sur mes pas, lorsqu'une petite voix s'adressa à moi. Cette petite fille me surprit quelque peu, et je la regardais d'un air détaché tandis qu'elle me parlait. C'était le comble, je me faisais presque engueuler d'avoir crié, alors qu'après tout j'étais seule, et venais simplement de perdre mes parents trois semaines plus tôt. Remplie de rage et sans même une personne décente pour m'accueillir, il était normale que je réagisse ainsi. Ma première réaction fut donc de rouler mes yeux en guise d'agacement, avant de me rappeler que ce n'était qu'une enfant, qui n'était certainement pas au courant de ma situation, je ne pouvais donc pas la blâmer ni lui en vouloir. D'ailleurs, peut-être que personne n'était réellement au courant de ce que je venais de vivre. Simplement une nouvelle venue, sans parents. Malgré mes gestes quelques peu antipathique, j'appréciais déjà la manière qu'avait cette petite de s'exprimer. Fort caractère, et sans montrer de peur, elle me faisait penser à moi lorsque j'avais son âge. Ceci me fit donc esquisser un léger sourire, très léger, qui se ternit aussitôt.

« Ah ouais ? Ca s'passe comme ça ici ? Ils nous laissent en plan et on s'dém*rde ? Génial... »

Encore une réponse agacée. Je me dirigeais donc vers mes valises, les prenant toutes en main, ou plutôt sur mon dos pour les deux sacs que j'avais en plus d'une grosse valise. J'étais chargée comme une mule, mais assez forte pour tout supporter. Tandis que j'étais prête à visiter les lieux, je prenais le temps de répondre à ses dernières remarques.

« Je m'attendais pas à avoir une gamine pour me faire visiter l'endroit, mais après tout t'es certainement plus sympa que ces enc*lés qui dirigent cet orphelinat non ? Alors on peut y aller. Moi c'est Kate, et toi c'est comment ? »

Malgré un langage grossier, je tentais d'être gentille et de m'intéresser à elle. Non pas que je ne le fasse pas normalement, mais à cet instant j'étais un peu trop préoccupée par d'autres choses. Quant à mon langage, je me permettais de parler ainsi devant elle car elle semblait avoir le même caractère trempé que le mien, et qu'après tout, si elle vivait ici, elle sera très vite habituée à ça, en plus je la considérais à mon égal. Ce n'était pas parce que j'avais dit « gamine » ou parce qu'elle était plus jeune que j'allais faire un traitement de faveur. Non, j'étais comme j'étais et si ça ne plaisait pas ça n'allait pas être autrement. La petite fille semblait pleine d'entrain, tandis que moi, je semblais abattue par mon arrivée ici. Ce n'était pas que du semblant, c'était bel et bien la réalité mais j'essayais de faire des efforts, surtout en présence d'enfants. Si aussi jeune ils se retrouvaient ici, ils n'avaient certainement pas besoin de subir les problèmes des autres. Je lui souriais donc encore un court instant, avant de lui montrer que j'attendais sa visite guidée. J'étais prête à la suivre, et roule ma poule !

Rebecca consulta sa montre et pressa le pas. À ce rythme-là, elle n'arriverait jamais à l'heure. Moor l'avait chargée d'attendre l'une des pensionnaires qui arrivait ce jour-là, et vu l'heure assez avancée, c'était plutôt elle qui attendrait la surveillante. En-dehors de son nom, elle savait juste ce qui était arrivé à ses parents, quelques semaines plutôt. Un bien triste sort pour une jeune fille en plein épanouissement, mais Reb n'était pas du genre à compatir. Gardant un visage expressif, elle se pressait dans les couloirs en songeant à la future ruban vert livrée à elle-même dans le hall. Si elle avait un peu de jugeote, elle attendrait qu'on vienne la chercher. Si elle était partie, c'était qu'elle était complètement dénuée d'intelligence.

Rebecca rasait les murs, elle se faisait aussi discrète que possible. Elle risquait de croiser Spencer, ou Tobias, et il était hors de question d'être retardée plus longtemps. Elle avait déjà des élèves à surveiller en retenue, le soir-même, il ne fallait pas traîner. Arrivant au couloir qui débouchait dans le hall, la jeune femme s'immobilisa soudain. Elle entendait des voix, dont celle de Cassiopée Océan. Grande amie de toujours... Elle s'approcha silencieusement de la porte et jeta un coup d’œil dans l'entrebâillement. Ici, elle pouvait voir sans être vue. Et autant dire qu'il ne fallait pas s'appeler Sherlock pour deviner que cette inconnue était la nouvelle venue. Rebecca cerna tout de suite quel genre c'était. Se parant de sa froideur habituelle, elle pencha la tête sur le côté, souriant de toutes ses dents, se redressa et poussa la porte.

« Bonjour mesdemoiselles, vous êtes collées demain soir pour deux heures d'affilée. Félicitations pour votre entrée remarquable, mademoiselle Turner. »

Elle renifla, méprisante, et toisa Cassiopée. Elle avait eu affaire à elle de nombreuses fois depuis son arrivée, et elles se détestaient l'une l'autre. Autant dire que ce n'était pas le grand amour. Rebecca la défia du regard, après tout elle était l'adulte et elle avait du pouvoir, bien plus que ces larves baveuses. Pourtant la petite Océan ne semblait pas vouloir bouger d'ici, après tout, tant pis, elle ne faisait pas de mal, du moins pour l'instant. Rebecca détailla ensuite du regard la jeune blonde chargée de plusieurs valises qui s'apprêtait à visiter le bâtiment en compagnie de la petite rouge. Quelle désillusion ! La jeune femme n'en éprouvait même pas une pointe de pitié. Pas de quartier si elle voulait garder son poste.

« Et que je ne t'y reprennes plus, Cassiopée. »

Elle n'échapperait pas à l'échafaud s'il fallait y avoir recours. Elle avait été mal en point après cet épisode, mais maintenant cela allait tellement mieux qu'on se demandait si elle l'avait vraiment vécu. Dans tous les cas, Moor n'hésiterait pas non plus à la renvoyer là-bas. Que ça la tue ou non, tant pis. Rebecca n'avait pas à avoir de remords. Elle se concentrait plus sur sa sœur ces temps-ci.

Cassis regardait la nouvelle avec un grand sourire affiché sur le visage, l'autre lui semblait sympathique enfin en tout cas pas ennuyeuse comme la plupart des gens coincé ici, pas une des ces filles qui passent son temps à la regarder de haut car elle n'est qu'une rouge, ni une de celle qui passe son temps à parler garçon en se bataillant pour se maquiller. Elle était ravie, lui faire la visite allait être amusant, surtout quand elle allait lui montrer le dortoir, ça allait vraiment être hilarant, le dortoir ne ressemblait plus vraiment à un dortoir en réalité, il était totalement retourné et Cassiopée n'était pas tout a fait innocente dans tous ça, elle avait profiter que ce fameux dortoir soit vide pour y mettre le dawa pour avoir la joie de les entendre crier et râler sans savoir d'où ça venait, oh oui imaginer leur têtes, c'était hilarant pour Cassis.

Elle écouta la jeune fille, elle aimait décidément bien sa façon de parler, même si le fait qu'elle l'appelait gamine la vexa un peu, elle n'était pas une gamine, ps n'importe laquelle en tout cas, elle était Cassiopée Océan, la terreur de Moor, elle n'aimait pas qu'on la considère comme une parmi le lot. Elle prit son petit air vexé à la Cassis mais garda malgré tout son sourire, malicieux et heureux, au moins la jeune fille lui parlait comme à une égale, elle utilisait du vocabulaire plutôt familier, elle ne la considérait pas comme une idiote, c'était appréciable. Cassiopée se dit qu'elle allait vraiment l'apprécier, pas comme elle aimait ses amies mais ce serait l'une des seules grandes qu'elle ne chercherait pas à faire suer à longueur de temps. Elle ouvrit la bouche pour lui répondre.

Une voix résonna derrière elle, pour les informer qu'elles venaient de récolter deux heures de colles le lendemain, Cassis avait reconnu la voix, elle dévisagea Miss Hawthorne, celle là, elle ne pouvait pas la voir, et c'était au combien réciproque, depuis que la surveillante état arrivé elle n'avait pas manqué une occasion de la défier, elle en avait parfois payé les conséquences, elle avait aussi eu quelques victoires. Elle affronta son regard, c'était dingue ce qu'elle lui rappelait Moor, la même intention de briser les enfants, le même manque de compréhension et de compassion. La petite brune croisa les bras avant de soupirer en entendant l'autre lui dire de ne pas recommencer, elle la regarda en mode océan avant de lâcher en grec :
- « La vipère ne mord que quand on l'écrase ! »
Elle garda un air impassible avant de sourire, peu de chance que la surveillante la comprenne, le grec n'était pas la langue la plus courante ici.

Elle resta planté ici, elle ne comptait pas laisser tomber son idée aussi vite, retomber dans l'ennui, se morfondre et divaguer sans but dans l'orphelinat. Surtout elle ne voulait pas rater la découverte du dortoir, surtout que Rebecca était là maintenant, ça rendait la chose encore meilleure , elle voulait à tout prix voir la tête de celle là, elle ne pouvait pas être accusé, pas de preuve, aucune et personne ne l'avait vu. Oui le dortoir avait l'air d'avoir subit un véritable déluge, les matelas rassemblé formait un rempart devant la porte et elle avait eu du mal à sortir elle même. La surveillante allait pété un câble et ça allait être totalement jouissif.

Fallen in the darkness

Après mes quelques paroles, j'observais un peu plus attentivement la petite fille. Brunette et mignonne comme tout, elle m'inspirait la sympathie. Mais par dessus tout, son visage enjoué transcrivait la malice, et cette idée me fit sourire. Bien qu'elle soit plus jeune que moi, cela ne m'empêcherait pas de l'apprécier à sa juste valeur, et son côté bout en train et quelque peu vicieux allait certainement me plaire. Peut-être qu'un jour j'allais la rejoindre pour quelques une de ses bêtises, cela aurait peut-être des effets néfastes avec le personnel, mais risquait aussi de m'apporter un peu de joie dans tout ce merdier... Car oui, c'était bel et bien un enfer que j'étais entrain de vivre et les enfants avaient toujours eu cet effet de me remonter le moral. Cependant, il fallait avouer, qu'ici, en tout cas cette fille, semblait avoir perdu son innocence depuis longtemps, ce qui était fort dommage et me procurait un peu de peine à son égard. Que pouvait-on bien vivre ici, pour que les enfants se conduisent déjà comme des adultes, affrontant les problèmes, les conflits, sans peur et sans limites ?

Enfin, après mon discours, la petite fille prit un air un peu vexé. Je m'y attendais quelque peu, en général les enfants n'apprécient pas du tout qu'on les traite de « gamin » et je pouvais très bien le concevoir, j'aurais réagi de la même manière. Je lui souriais donc en guise de réponse à son expression. C'était un peu comme si je lui disais de ne pas mal réagir car mon intention n'avait pas été méchante, mais apparemment, elle l'avait très bien compris puisqu'elle continuait d'afficher ce sourire malicieux. Tout se passait bien jusqu'ici, quand une des portes s'ouvrit. Je pouvais alors voir une jeune femme se tenir droitement, avec un sourire que j'aurais pu décrire comme sadique. Elle ne semblait pas être d'humeur à plaisanter, et s'adressa à nous, nous punissant avant même de dire quoi que ce soit d'autre. Enfin, elle me félicita ironiquement pour mon entrée.

J'avais envie d'exploser, envie de dire tout ce qui me passait par la tête, et je commençais à m'exprimer. Mais avant qu'un son puisse sortir de ma bouche, la petite fille se mit à parler dans une langue un peu bizarre. Je la regardais donc surprise, refermant ma bouche pour ne pas paraître trop idiote, avant d'observer le comportement de mes deux interlocutrices. Elles semblaient bien se connaître, et ne pas s'apprécier du tout. Toutes deux adoptaient une attitude de confrontation. Tandis que j'observais cela, la surveillante avait déjà repris la parole s'adressant à Cassiopée, c'était donc son prénom. Un prénom peu commun, mais qui lui allait bien. Par la suite, je ne pouvais plus me retenir, et en agitant vivement les bras, d'un air de consternation et de colère, je pris la parole à mon tour.

« Nan mais c'est sérieux là ? Premièrement je ne vois pas ce que cette petite fille a avoir avec une punition, elle n'a rien fait, et moi je viens à peine d'arriver. Deuxièmement on traite pas les gens comme des chiens, des moutons qu'on apprivoise et qu'on fait obéir au doigt et à l'oeil... Si encore y avait eu réellement des moutons, ça s'rait passé... J'hallucine... C'est quoi votre problème ? Tout ce que je veux moi, c'est connaître les lieux et qu'on me foute la paix ! Alors faîtes votre boulot et on en parle plus p*tain ! »

J'étais énervée, mais je montrais plus de l'agacement et du répondant que de la colère. Je savais me gérer et je savais que montrer un peu trop ses émotions n'était jamais une victoire. Involontairement, j'avais moi aussi adopté une position de confrontation face à la jeune femme, bras croisés et haussant les sourcils avec un sourire méchant. Je n'étais pas du genre à me laisser faire et je ne comptais pas commencer ici, peu importe le prix à payer. Mes mots avaient été plus pour défendre Cassiopée que pour me défendre moi-même. Après tout, deux heures de colle ce n'était pas horrible à vivre, et j'avais traité le personnel « d'enc*lés » alors si elle m'avait entendue je comprenais un peu sa réaction, mais face à Cassiopée, elle n'avait aucune raison valable de la punir et je comptais bien défendre les enfants de cet orphelinat. J'étais prête à tout encaisser.

« Maintenant, est-ce qu'on peut visiter les lieux ? »

Agacée, Rebecca fixait Cassiopée d'un œil plus glacial que noir. Elle savait qu'elle venait de parler en grec, elle n'ignorait pas qu'elle était originaire de Grèce, mais elle savait que ce qu'elle venait de dire n'était pas un compliment. Et le fait qu'elle ne comprenne pas la mettait en rogne. Ce qu'elle s'empressait de cacher aux deux orphelines. Si elle se démontait ou montrait un signe de faiblesse, Cassiopée en profiterait pour contre-attaquer, et cela pourrait se terminer extrêmement mal. La jeune femme se tourna ensuite vers l'autre, Kate Turner. Bon ! Cela commençait très bien pour elle. Elle ne tarderait pas à mettre les pieds à l'échafaud. Et là, aucune issue...

« Je crois que vous n'avez rien à redire de mon travail, mademoiselle Turner, j'en suis la seule responsable. Et surveillez un peu votre langage, Moor n'apprécierait sûrement pas. »

Énervée, elle lui adressa un regard éloquent. Elle devrait fermer sa gueule, et vite, si elle ne voulait pas se retrouver avec des ennuis pleins les bras. Et elle-même n'aimait pas son insolence. D'ailleurs, elle ne comprenait vraiment pas pourquoi Kate parlait de moutons. Était-ce un sous-entendu ? Dans ce cas, elle devrait faire encore plus attention à ses propos. Ce n'étaient pas des choses qui se disaient facilement sans se récolter des soucis. Et apparemment, elle avait un problème avec l'autorité. Mais Rebecca, conciliante, ne releva pas. Après tout, ce n'était pas comme si ses parents étaient morts trois semaines plus tôt...

Elle releva le regard vers les deux gamines et les toisa durant un long silence. Elle se demandait si elle devait demander à Cassiopée de déguerpir. Elle n'avait rien à faire ici, d'ailleurs. Elle n'avait rien à faire tout court. Elle pouvait aller s'ennuyer ailleurs dans ce cas. Rebecca fronça les sourcils, elle hésitait encore. Si elle trouvait la gamine désagréable, quand elle se taisait, elle ne la dérangeait pas. Et puis au fond elle l'aimait bien. Elle était mignonne, et elle lui rappelait elle-même au même âge, un peu plus vieille cependant. Lorsqu'elle se sentait trop mal dans sa tête, dans son quotidien, elle faisait tourner les surveillants en bourrique. Et elle se souvenait qu'elle n'emmenait jamais Spencer dans ses folles expéditions.
Sa résolution fut donc prise. Elle se tourna vers Kate, ne se préoccupant plus de la petite rouge.

« Bon, donne-moi l'une de tes valises et suis-moi. »

Elle se pencha sans attendre de réponse et empoigna l'une des malles, la plus lourde à vue d’œil. Il en allait de son rôle d'agir ainsi. Elle n'allait pas non plus laisser toute la charge à une gamine de dix-sept ans. Elle n'était pas folle, du moins pas encore.
Rebecca jeta un dernier coup d’œil à Cassiopée. Elle les suivrait si elle le voulait, elle commenterait si elle le voulait, mais la jeune femme décida de ne plus prêter attention à elle, pour éviter de s'énerver. Et si elle en venait à se mettre en colère, elle penserait à une image tranquille. Roméo, par exemple. Cette pensée la fit rougir, et elle se sentit soudain embarrassée. Elle secoua un peu la tête, il n'y avait aucune raison de s'emballer. Elle souleva donc la valise qu'elle avait attrapée et sortit dans la cour, faisant signe à Turner de la suivre. Elle se dirigeait vers le dortoir des verts, et elle appréhendait ce moment. Qu'est-ce que ça pouvait puer là-dedans !

Cassiopée regardait les deux autres à tour de rôle, ça sentait le carnage, elle voyait que la surveillante était énervée et ça l'amusait, car quand elle parlait en grec et bien personne ne comprenait et ça c’était tellement cool, elle s'autorisa d’ailleurs une flaupé d’insulte dans sa langue maternelle, toujours avec ce grand sourire, on ne pouvait l'accuser de rien, on ne la comprenait pas aussi elle en profitait, elle se questionnait un peu, elle n'avait pas grandit longtemps dans son pays mais pourtant elle avait un tas de vocabulaire, le fait que sa sœur soit là, qu'elle parle ensemble dans cette langue aidait Cassis à garder les souvenirs de cette langue qui lui plaisait, elle lui semblait tellement plus douce que l'anglais, elle aimait cette langue vraiment et elle avait peur de la perdre alors elle en profitait, dès qu'elle le pouvait elle prenait cette langue et elle aimait voir les gens enrager de ne pas la comprendre, elle s'en amusait, faisait des grands sourires et insultait, comme elle le pouvait, comme elle le faisait très bien même.

Elle remarqua qu'on prenait sa défense, ça elle n'aimait pas, elle se sentait faible quand on faisait ça et elle ne l'était pas, au que non, elle était tout, sauf faible, elle soupira et fusilla l'autre du regard, puis la surveillante, elle soupira encore plus, celle là semblait l'ignorer a présent, comme si elle n’existait pas, qu'elle était une indésirable, c'est ça qu'elle détestait, qu'on l'ignore, elle soupira et poussa un nouveau cri d'insulte en grec, elle écoutait l'autre et descella, quoi un peu de compassion, oui un peu, mais suffisamment pour que ce soit notable, elle n'avait jamais vu ça dans l'autre et c'était déroutant pour Cassi, elle qui se persuadait de chose, qui mettais les gens dans des cases pour ne pas les en ressortir, dans sa tête Rebecca faisait partie des vilain, c'était aussi simple que ça, il y a avait plein de casse chez Cassi mais la plus vague, celle où il y avait pas mal de monde c'était celle là, les vilains, les méchants, les cruels, il y'a avait un tas de gens coincé ici et pour une fois l'un d'eux se démarquaient et pas par une méchanceté encore pire que les autres, nan, au contraire elle se remarquait par un acte que Cassi n'aurait pas crut possible venant d'elle.

Elle était tellement ébahie par ce que la jeune femme était en train de faire, elle se montrait amicale et serviable, elle aidait l'autre comme si c’était naturel chez elle, publicité mensongère certes mais plutôt jolie il faut l'avouer, Cassis ce laissait presque prendre. Elle hésita, que devait elle faire, partir, elle n'avait plus rien a faire, ou rester car justement elle n'avait rien à faire et puis le dortoir quoi, nan elle sourit et décida de suivre, en silence, pour l'instant du moins, elle ne prendrait la paroles qu'une fois devant le carnage des verts, la vison de dawa, oh que oui, là elle jubilerait, mais pas trop quand même, si elle était trop enjouée on saurait que ça venait d'elle et mieux valait taire sa culpabilité. elle regarda les deux autre et passa devant, tenant la porte grand sourire aux lèvres, on allait tout de même bien rire, et on allait voir si la Rebecca gardait ce coté sympathique jusque là inconnu, Cassi ne pouvait que l’espérer.

Fallen in the darkness

Tandis que je m'étais exprimée face à cette surveillante qui nous avait déjà collé, elle me regardait fixement, d'un air énervé, ce qui me faisait sourire légèrement. J'essayais tant bien que mal de retenir ce sourire, mais la voir s'emporter aussi facilement, cela allait devenir un jeu, la faire tourner en bourrique jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus, on verra bien qui lâcherait la première. Enfin, pour l'instant je ne disais rien, tandis qu'elle s'adressait à moi. Elle parla plus poliment et plus agréablement si je pouvais le dire ainsi, me disant de ne rien dire quant à son travail, et elle ajoutait de manière plus ou moins gentille qu'il valait mieux que j'en reste là pour ne pas avoir d'ennuis.

J'étais déjà collée, et il était vrai que pour l'instant je ne souhaitais pas avoir plus de problèmes. J'étais assez mature pour voir qu'elle me laissait une opportunité de m'en sortir si je ne continuais pas dans cette voie. Je lui lançais donc mon regard plein d'assurance, avec un léger sourire, toujours un peu sournois, mais je n'ajoutais rien, hochant de la tête. Je lui tenais peut-être un peu tête, mais au moins, elle ne pouvait rien dire puisque j’acquiesçais à sa remarque. Pendant ce temps, Cassiopée m'avait fusillée du regard, alors que j'avais pris sa défense, je lui avais donc lancé un léger regard qui aurait pu dire « eh ben quoi ? La prochaine fois ok, démerde toi, moi j'étais juste sympa ». Enfin, je ne lui en tenais pas rigueur, puis elle poussa soudainement un cri, toujours dans sa langue étrange. Je la regardais donc interloquée, elle voulait sûrement de l'attention, et j'esquissais donc un sourire face à cela, ah... les enfants.

Enfin, après cela, un léger silence s'installa. La surveillante nous regardait toute deux, et devait certainement penser à ce qu'elle devait faire, ou comment agir face à nous, ou simplement la petite. J'attendais donc, tapotant du pied avant que la surveillante s'adresse à nouveau à moi. Enfin un signe de bonté, c'était déjà un début. Cependant je ne me laissais pas prendre au jeu, enfin, j'entrais dans celui-ci, tout en sachant réellement ce qui m'attendrait par la suite. Pour l'instant, j'allais à mon tour jouer les gentilles, mais je n'oublierais pas que c'était elle qui m'avait collée dès mon arrivée, et Rebecca allait rester dans mon collimateur pour un bon bout de temps encore, si ce n'était pas pour toujours. Tout dépendrait de la suite lors de nos futures rencontres.

Avant même que je ne puisse répondre ou tendre l'une de mes valises, la jeune femme se précipita sur la plus grosse et la pris à sa charge. Tant mieux, c'était déjà ça de moins, je la regardais donc avec un sourire, sincère cette fois-ci, non pas sournois ou arrogant. Oui moi aussi j'allais être très gentille, mais qu'adviendra-t-il de nos rencontres ? Ça ce n'était pas du tout cuit, et je savais très bien faire semblant lorsqu'il le fallait, et à ce moment précis, c'était le cas. Je pris la parole un instant, pour faire de mon mieux pour être polie face à cette peste de surveillante.

« Merci. »

C'était la seule chose que j'étais capable de dire, avant de voir que la jeune femme rougissait légèrement. Je ne savais pas pourquoi, mais c'était assez drôle à constater. Enfin, peu importe, j'essaierai d'en savoir plus une autre fois, pour l'instant la petite fille et la jeune femme s'étaient dirigées vers la porte à travers laquelle je regardais dix minutes plus tôt. La petite fille l'ouvrit, et la surveillante me fit signe de la suivre. J'empoignais donc mes valises, et suivais le mouvement tout en passant devant Cassiopée qui gardait toujours ce sourire. Arrivée dans la cour, je regardais un peu autour de moi, tout en continuant de jeter un œil sur la surveillante pour ne pas la perdre, elle semblait se diriger vers les dortoirs, où je pourrais enfin poser tous ces sacs et valises. La vie allait être longue ici...

Rebecca avait toujours eu du mal à être gentille. Elle ne voulait pas que les orphelins se reposent sur leurs acquis et qu'ils prennent l'habitude de la voir sourire. Et si parfois elle pouvait manquer d'autorité, elle ne supportait pas quand les gens la remerciaient. C'était comme ça, totalement bizarre. Elle avait presque honte de s'énerver pour ça. Aussi elle devint légèrement rouge lorsque Kate la remercia avec nonchalance. Elle ne faisait pas ça par gentillesse, mais simplement parce que c'était son boulot. Et elle voulait que la jeune fille le comprenne avant qu'elle ne lui demande de la porter elle-même. Non mais je vous jure !

La jeune femme sortit du hall sans regarder derrière son épaule si Cassiopée suivait la marche. Il lui semblait voir une lueur de malice dans les yeux de la fillette et elle redouta une énième bêtise de sa part. En soupirant, elle traversa le hall, se demandant combien de temps il faudrait attendre jusqu'à ce que Kate se retrouve dans le bureau de Moor avec des ennuis jusqu'au coup. Cette pensée fit naître un sourire sur ses lèvres. Non pas qu'elle se réjouisse d'avance de la punition, mais plutôt parce qu'elle se rendait compte qu'enfant, elle aussi avait été plutôt dans le genre rebelle. Rebelle de bac à sable, mais rebelle quand même.

Rebecca fut tirée de ses pensées par la fameuse surprise de Cassiopée. Elle pila tête et ouvrit grand la bouche devant le joyeux bordel qui régnait dans le dortoir des verts. Elle mit un temps à se remettre de cette vision puis se tourna vers Cassiopée, qui, évidemment, ne laissait rien paraître. Rebecca posa très lentement la valise contre un mur et chercha le regard de la fillette. Elle croisa les bras en lui lançant un regard entendu. Elle commenta :

« Si tu as vu le coupable de ceci... N'hésite surtout pas à m'en faire part. »

Elle sourit hypocritement avant de récupérer la valise et de se frayer un chemin dans le dawa du dortoir. Elle trouva un lit vide, au fond et déposé la valide dessus. Kate s'installerait plus tard, elles avaient une visite à faire et un compte-rendu à rapporter à Moor. Si Cassiopée récidivait, on approfondirait tout ça. Il ne fallait surtout pas que l'orphelinat devienne un dépotoir à cause d'enfant capricieux. Il y avait des limites à ne pas dépasser.

« J'imagine que les salles de cours sont la dernière chose que tu veux visiter. On va commencer par le réfectoire. »

Pas la meilleure des idées, mais après tout, c'était Rebecca qui contrôlait. Elle avait le pouvoir de faire punir Kate si elle le souhaitait, et ainsi se venger personnellement. Mais elle lui avait déjà collé deux heures et elle n'allait pas non plus pousser le vice jusqu'à l'envoyer à l'échafaud. Et puis cette décision revenait à Moor...

Cassiopée regarde Kate, qui semble lui en vouloir d'avoir réagit de la sorte quand elle à prit sa défense, elle soupire, elle est comme ça Cassie, elle a apprit à se débrouiller seule depuis le début, elle n'a jamais eu le choix, elle à été forcé alors quand on la prend pour une gamine, elle le supporte pas, elle à l'impression qu'on la relègue à un état inférieur, comme si elle n'était pas assez intelligente pour comprendre, elle à dut grandir plus vite comme tous les autres alors elle ne supporte pas vraiment qu'on la prenne pour une gosse. Elle prend donc les devant, augmentant sa foulé pour mettre une grande distance entre elle et les deux autres, elle ne veut pas croiser de nouveau le regard de la jeune fille, elle continue de jurer en grec, elle insulte Rebecca avec tous les mots qu'elle connait, sa capacité à retenir les mots entendus il y a si longtemps l'a toujours ettoné.

La fillette sautille presque jusqu'au dortoir des verts, tellement presser, oh toi tu vas rager ma cher surveillante, tu peut me coller pour ce que j'ai dit dans le hall mais pas pour ça, tu n'a pas de preuve, aucune alors tu ne peut rien faire et c'est ça qui est bon, voilà ce qui traverse l'esprit de Cassiopée, sauf que bien sur elle ne dit rien, elle garde un air neutre quand les trois filles arrivent devant le dortoir, elle fait preuve d'une maîtrise à toute épreuves alors qu’intérieurement c'est la pagaille, elle sait que la surveillante se doute qu'elle est pas innocente dans tous ça, elle sait que c'est elle mais sans preuve elle ne peut rien faire alors Cassis fait tout pour ne rien montrer, innocente je suis est ce qu'elle dégage, on pourrait le jurer si on ne la connaissait pas et puis de toute façon elle s'ennuyait alors voilà. Elle garde son air impassible et quand Rebecca lui dit de ne pas hésiter à lui dire si elle sait un truc a ce propos elle soupire avant de lui dire:
- "Je n'y manquerais pas, même si je suis pas une balance, c'est vraiment pas bien de faire ça!"

Elle prend un air vraiment choqué regardant de plus belle les matelas éparpillés, les vêtements jetés sur le sol et les draps attaché les uns aux autres, elle se dit qu'elle est doué quand même, avoir fait ça toutes seule sans se faire prendre, ça relève du miracle, alors elle ne se lasse pas de contempler son oeuvre, bras croisé, elle soupire en regardant la surveillante qui se fraie un chemin dans le dortoir, Cassie elle se laisse tomber contre le mur, les attendant, elle à compris que Reb allait la surveiller de près maintenant mais elle s'en moque, elle fait des conneries depuis qu'elle est sur cette terre, elle a survécus à Moor, à l'échafaud, ce n'est pas Rebecca qui vas lui faire peur, surtout qu'au fond, au très profond elle semble avoir une once de gentillesse, un soupçon mais un soupçon présent tout de même. Elle attend et les deux autres reviennent, elle se relève et leur sourit, Reb propose de faire visiter le réfectoire en premier, Cassie ne peut pas s’empêcher de mettre son petit truc à elle, elle murmure en grec:
- "Là non plus on veut pas tellement y aller!"
Elle fait de nouveu un sourire innocent à tous le monde.

Fallen in the darkness

Je ne savais pas réellement quoi penser de cet orphelinat et des habitants, tout semblait froid, et plein d'amertume. Il n'était pas difficile de voir que Cassiopée et Rebecca ne s'appréciaient pas du tout et je commençais à me dire que si c'était ainsi entre toutes les personnes ici présentes, j'allais avoir du travail pour essayer de me faire une place. J'avais toujours été sans histoires, certes solitaire, j'avais peu d'amis mais peu de problèmes et ici, il semblait que problème soit le mot d'ordre. Les enfants faisaient des bêtises, parlaient comme des adultes, se rebellaient, et les grands... ne pensaient qu'à faire respecter l'ordre, la discipline, punissaient, se réjouissaient du mauvais sort des plus petits... Enfin, c'est ce qu'il me semblait voir dans chacun des deux regards, une lueur à la fois malicieuse et cruelle. Je me demandais donc comment j'allais créer ma place dans un monde qui ne me correspondait pas. Enfin... Je n'avais jamais eu beaucoup d'amis et apparemment, ça ne commencerait pas ici, il valait mieux se trouver loin des gens, loin des emmerdes.

Après tout, avec un peu de chance, je n'allais rester qu'un an, voire deux, dans cette affreuse bâtisse. Alors la seule chose que je me devais d'exécuter était de prendre mon mal en patience. Attendre sagement que l'orage passe et apprécier les légers rayons de soleil de temps en temps. Je poussais ensuite un soupire, oui, la vie allait être plus que difficile à accepter ici, déjà que je voulais être émancipée, je me retrouvais désormais avec pleins d'enfants, tous plus frustrés les uns que les autres, quant aux adultes... Leur seul petit plaisir était de faire souffrir les plus jeunes... Quelle vie pathétique ! Enfin, peu importe ce que je ressentais, le monde s'en fichait et je me fichais du monde, je voulais être tranquille, retrouver les agresseurs de mes parents, les torturer, leur faire vivre un enfer avant de les achever. Oui, j'étais devenue comme cela, passant de la petite fille proche de son papa, apprenant à se défendre, à combattre, à vivre en tant qu'adulte, à une jeune femme pleine de rancœur et d'amertume.

Nous arrivions dans les dortoirs, et à mon grand étonnement, cette pièce était sans dessus dessous. Sûrement une bêtise de la part des plus jeunes, je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. A la fois, l'idée de faire rager toutes ces personnes qui veulent nous contrôler et nous manipuler, c'était une idée plus qu'amusante, mais en même temps... Si je devais vivre ce genre de conneries tous les jours, j'allais certainement péter un plomb, et peut-être passer pour la rabat-joie, mais peu importe, je nécessitais une tranquillité que personne ne semblait comprendre. Mes parents me manquaient, et cela me donnait la même impression que d'avoir un couteau en plein cœur, mes agresseurs m'avait détruite de l'intérieur.

« Eh bien, c'est le bazar ici, j'espère que c'est pas tous les jours comme ça ! »

Tout en suivant Rebecca vers un lit non utilisé, je secouais ma main devant mon visage avant d'ajouter :

« Et quelle puanteur ! Qu'est-ce qui fait ça ! BOUAH c'est dégueulasse !! »

Je me permettais alors d'ouvrir la fenêtre prenant une grande bouffée d'air. Rebecca se mit à m'adresser la parole à nouveau, je répondais d'un geste de la main l'air évasif en prononçant un « umh umh ». Je ne l'avais pas réellement écouté, de toute façon, tout se ressemblait ici alors que l'on commence par les cours ou le réfectoire, ça ne changeait pas grand chose. Je sortais donc du dortoir, attendant que Rebecca nous dirige, je lançais un regard à la petite Cassie qui continuait de marmonner des choses en une langue qui m'était inconnue. Je me baissais vers elle, avant de lui demander quelques conseils.

« S'il y a des choses à savoir ici, j'aimerai que tu m'en fasses part, qu'est-ce que tu marmonnes depuis le début ? Le réfectoire est si horrible que ça ? »

Je pouvais poser des questions un peu idiotes mais après tout, je ne savais rien concernant cet endroit, et tout semblait glauque et malfaisant, alors autant connaître toutes les petites choses qu'il fallait que j'évite.

Rebecca poussa un long soupir. Il ne lui resterait plus qu'à tout ranger avec l'aide de qui voudrait. Elle obligerait les collés du soir à remettre de l'ordre dans tout ça. Et comme Kate et Cassiopée en feraient partie, elle se délectait d'avance... Reb se tourna vers les deux orphelines, se demandant réellement ce qui arriverait à Cassie si quelqu'un décidait de l'adopter. Elle ne voudrait pas partir sans sa jumelle, ça c'est certain. Mais si elle n'avait pas le choix ? Comment réagirait-elle ? Les réactions de la fillette demeuraient toujours un grand mystère pour les adultes. Elle méritait bien son nom : océan.

En fronçant les sourcils, Rebecca ramassa quelques draps et les posa sur un lit – c'est déjà ça de fait – avant de prendre les devants pour conduire Kate et la ruban rouge là où le vent la mènerait. En réalité, elle détestait l'idée de se promener aux côtés de Cassiopée, qui ne manquerait pas de commenter et d'insulter tout ce qu'elle pourrait. Cette gamine ne savait faire que ça, faute d'autre... Et puis, si elle était enfermée ici, ce n'était pas de sa faute. Alors elle se défoulerait si elle le voulait !

« Cessez vos messes basses, toutes les deux. Et Cassiopée, si je te reprends encore une fois à marmonner des inepties dans ta barbe, tu files en colle ! »

Il valait mieux mettre les menaces à exécution dès le départ, pour leur montrer qui possédait l'autorité ici. Rebecca avait presque à claquer les doigts, et les deux orphelines se retrouveraient à l'échafaud. C'était une idée séduisante, mais cela viendrait sans doute plus tard. Et puis, Cassie avait eu sa dose, il lui semblait... Et rien que l'idée qu'elle ait survécu faisait frissonner Reb. Elle-même aurait détesté se retrouver attachée, à souffrir durant des heures, sans manger ni boire, sans voir personne d'autre que le visage sadique de Moor à sa fenêtre...

La jeune femme emprunta quelques couloirs avant d'arriver à ce fameux réfectoire. Il n'était pas si terrible que ça, c'était même souvent le lieu préféré des orphelins... non pas pour la nourriture, qui là était dégueulasse (appelons un chat un chat), mais plutôt parce qu'ils pouvaient se retrouver et rire, parler de tout et de rien, se faire des amis. Et puis, c'était, mine de rien, l'un des points très importants de cet orphelinat. Malgré la bouffe qui ressemblait à de le neige sale, on s'y sentait bien. Et puis c'était plus chauffé qu'ailleurs...

La petite grecque est toute contente du petit effet de sa blague, elle se fout de qui vas ranger, même si c'est elle. Elle est contente car vu la tête de Rebecca ça ne lui plaît pas. Elle donnerait cher pour pouvoir recommencer puis rire et lui dire que c'est elle mais sans se faire prendre, ça serait tout de même un peu mieux. Elle soupire encore alors que Becca et Kate font des têtes étranges. Elle se demande quand même comment elle même aurait réagit si elle même avait été victime de ce genre de blague. Elle sourit cependant, gardant un air léger car c'est dans la nature de Cassis. Elle entends les questions de Kate, elle les comprend, tellement, cet endroit est affreux et on aime en savoir le plus possible mais Cassis trouve ça beaucoup trop simple, elle n'a pas eu le droit à un guide quand elle est arrivée elle alors pourquoi offrir ça à une autre, la justice est pas la notion qu'elle connaît le plus mais aujourd'hui elle meurt d'envie de l'imposer alors elle ne prend pas la peine de répondre, de toute façon elle n'en a pas l'occasion puisque Rebecca lui parle pour lui dire d’arrêter de parler en grec.

Elle soupire encore avant de faire un grand sourire à Becca avant de murmurer de plus belle :
- « Mais je ne dit que du bien de cet endroit, le grec sonne seulement très agressif ! »
Elle fait un grand sourire innocent, qui ne lui vas pas du tout. Elle sautille en direction du réfectoire, elle ouvre la porte en souriant elle aime faire les visites et même si c'est avec la surveillante et bien ça ne change pas grand choses à la surprise, après tout c'est un moyen de s'occuper comme un autre. Poussant la porte elle rentre en courant comme la boule d’énergie qu'elle est. Elle se laisse glisser sur le sol en riant à tout vas,avant de s’exposer sur le sol, son éclat de rire ne s’éteint cependant pas, elle se relève et regarde les deux autres, toujours avec ce grand sourires qui lui vas si bien au fond. Elle regarde Becca les yeux brillants, se demandant ce qu'elle vas dire ou faire, elle ne peut pas la punir, elle ne fait rien de répréhensible au fond.

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