Je finis de corriger les contrôles que j'avais donné à mes élèves ce matin, puis ramassais les boulettes de papiers qui traînaient par terre pour faciliter le travail des femmes de ménages. Je prenais pas beaucoup de temps à corriger des contrôles car je n'avais que ça à faire de mes journées. Je voyais que mes élèves et certains professeurs, et encore si je passais par la salle des professeurs dans la matinée. Sinon, je ne voyais aucune personne en dehors de mes cours. J'étais devenue très solitaire depuis la tempête. Je m'étirais et baillait de fatigue. En ce moment, je dormais de moins en moins. Mes cauchemars réapparaissaient. J'allais devoir prendre des somnifères, mais ça passera. Je pris mon sac et me dirigea vers la porte. Je jeta un dernier coup d’œil dans la pièce pour vérifier que je n'avais rien oublié, puis j’éteignis la lumière.
Mon ventre gargouilla et me rappela que je n'avais rien mangé depuis ce matin. Enfin, si. Mais un pauvre sandwich mangé à la vas-vite que je n'avais même pas fini de grignoter. Si je continuais sur cette lancée, j'allais finir anorexique. Je pense que la mort de mes parents et le fait que ma sœur habite en Russie me font l'effet d'une petite dépression. S'ajoute aussi cette catastrophe qui nous contraint de rester cloîtrer sur cette île.
Je pris mes clés de mon sac et fermais la porte. Il n'y avais pas un chat dans les couloirs et aucun bruit ne se faisait entendre. Normal puisque les élèves devaient être tous en cours et les professeurs préparaient soit leurs cours du jour suivant, soit corrigeaient des contrôles qu'ils imposaient aux élèves, comme ce que je venais de faire. Tous à coup j'entendis un bruit. Je m'arrêta et me retourna. Personne. J'allais continuer ma route quand j'apperçu une fine silhouette marcher à pas de loup juste devant moi. Je repensa à la semaine dernière lorsque j'avais vu Rose. Cette fois-ci, je n'allais pas laisser passer. C'était la deuxième fois qu'elle faisait ça. Elle me laissais perplexe avec toutes ces allées et venues. Elle ne m'avait pas encore vue, mais tout dans sa démarche supposait qu'elle ne voulait pas se faire remarquait. Je fronça les sourcils. Ce n'étais pas Rose. Et je commença à marcher dans sa direction. Je l'interpella quand elle ne fut qu'à quelques mètres de moi.

« - Mademoiselle où compter vous aller dans cette direction ? Il me semble que les toilettes se trouvent à l'opposé si ma mémoire est bonne. Et si vous vous sentez mal, vous venez de rater l'infirmerie. Elle se trouvait au dernier tournant à gauche !  Qu'est ce que vous avez tous à faire des aller-retours dans les couloirs ?» demandais-je surprise.