17 ans – 13 octobre 1975

Description physique : Jane n’est pas d’une grande taille, sans pour autant paraître plus jeune pour son âge : elle est simplement menue. Ses cheveux blonds et longs mériteraient d’être coiffés plus souvent, mais Jane a un visage trop doux pour avoir l’air d’une sauvageonne (aux yeux de Mary Moor notamment). En effet, bien qu’il lui arrive de sourire, ses yeux gris vert traduisent plus généralement une expression neutre ou sérieuse. De fait, elle peut sembler froide ou indifférente aux plus extravertis. Elle est pourtant jolie, avec son teint clair, bien qu’il lui donne un air malade dès qu’elle se sent mal ou fatiguée. Enfin, au niveau de son avant-bras gauche, elle cache sous un bandage la cicatrice d’une vieille brûlure.

Caractère et capacités : Jane n’est pas excessivement drôle, mais est sensible à l’humour. Elle blâme parfois les gens qui se plaignent trop, même si elle accepte que certaines personnes puissent être fragiles. Elle possède une grande dose de curiosité, et lutte parfois contre pour ne pas être indiscrète ou s’attirer des ennuis. En effet, elle a besoin d’un équilibre moral et déteste les réprimandes. De fait, elle est plutôt sérieuse et sage, bien qu’elle ait parfois besoin de se confronter à certaines formes d’autorité, ce qui se perçoit assez faiblement.
Sur le plan relationnel, Jane n’est pas particulièrement experte. Elle n’est absolument pas timide, mais assez introvertie ; de fait, elle ne ressent pas nécessairement le besoin de faire la conversation avec les autres, de faire des rencontres, de s’entourer d’une foule d’amis. Pourtant, la solitude est supportable (voire agréable) lorsqu’elle est voulue, et Jane a besoin de proches pour s’évader de son monde. Par ailleurs, cela peut valoir le coup de la connaître, car au-delà de cette personne à l’air sérieux, on peut trouver quelqu’un de chaleureux et fidèle. De plus, bien qu’elle semble juger les gens sévèrement, elle ne déteste pas tant de monde que ça.

Histoire : Mr et Mrs Greenwood vivaient dans une grande demeure en Nouvelle Zélande. Ils avaient deux filles, la plus âgée (de deux ans) appelée Helen, l’autre Jane. Elles se ressemblaient beaucoup, au point que les gens les prenaient parfois pour des jumelles, ou les confondaient – car si Helen était plus extravertie, elle partageait le sérieux de sa sœur. Elles fonctionnaient cependant de manières différentes, et malgré leurs points communs : Helen était fragile, spontanée, impulsive, contrairement à sa sœur Jane.
Puis lorsqu’elles eurent 13 et 10 ans, quelque chose changea dans le comportement d’Helen. Elle était dans la lune, absente, et plus colérique, notamment avec leur père. Il faut savoir que Mr Greenwood n’accordait pas beaucoup d’attention à sa famille, d’abord à cause de son travail (un puissant homme d’affaire), mais surtout parce qu’il n’était pas aimant ni paternel de nature. Pourtant, le comportement d’Helen avait changé si brutalement que ce ne pouvait pas venir de ce manque d’attention de la part de leur père.
Un an plus tard, Jane apprit toute l’histoire.
Elle était dans sa chambre, où sa mère l’avait envoyé pour la protéger. De quoi, elle n’en savait rien. Mais depuis sa couette, elle entendait les cris de ses parents qui se disputaient ; les hurlements de son père qui la fit trembler ; et… Plus rien. Le silence s’installa tout à coup. Cela dura quelques secondes, jusqu’à ce que la porte de la chambre s’ouvre : Helen entra et se rua sur la commode pour s’emparer d’une petite boîte. Jane vit sa sœur, le visage couvert de larmes, le regard rempli de haine, la regarder un moment, lui dire de quitter la maison et repartir en courant.
Jane avait obéi et était sortie. Elle était seule dehors, les pieds nus dans l’herbe. Personne ne l’avait rejoint. Inquiète, curieuse, perplexe, elle se mit à réfléchir. Elle se rappela qu’il fut un temps où sa sœur n’était pas constamment triste, elle se souvint des regards noirs d’Helen en direction de son père, et elle revit les mots écrits dans son journal intime, qu’elle n’avait pas voulu lire mais qui avait été laissé ouvert sur la table de chevet « si j’y arrive, je ne serai pas obligée de le faire. » Mais qu'avait pris Helen sur la commode ? Pourquoi les disputes ? Pourquoi était-elle toute seule dehors ? Jane ne put que retourner dans la maison.
Une odeur nauséabonde la saisit lorsqu'elle y entra. De même, une fumée semblait envahir le premier étage. Elle courut à la recherche de sa famille, en suivant les cris de colère d'Helen qui la menèrent devant le bureau de leur père - là où la fumée était plus épaisse. Tout se passa alors très vite : Jane tenta d'ouvrir la porte, mais la poignée était brûlante. En baissant les yeux, elle vit la clé du même bureau, parterre devant le seuil. La fumée la faisait tousser. Des bras la saisirent. Elle perdit connaissance.
Quelques heures plus tard à l'hôpital, elle entendit des domestiques raconter l'histoire aux autorités.
Selon les calculs de Mr Greenwood, il risquait de faire faillite en moins de cinq ans. C'était une honte qu'il ne pouvait pas se permettre. Il entreprit alors de trouver des moyens peu légaux pour les affaires, notamment le trafic d'alcool. Il avait également rencontré un riche entrepreneur avec qui il voulait à tout prix signer un contrat sur le long terme. Le contrat se fit de manière assez archaïque, car il s'accompagnait en contrepartie du mariage entre Helen et le fils de l'entrepreneur. Helen avait été repoussée par cette idée, mais n'avait pas eu son mot à dire : elle l'avait donc caché à sa mère et sa sœur, et devint peu à peu triste et résignée.
Néanmoins, un an plus tard, elle trouva un moyen de s'en sortir. Refusant de voir sa vie rêvée balayée pour une existence qui l’écœurait d'avance, elle avait fouillé le bureau de son père pour chercher des moyens de lui faire du chantage. Et elle en avait trouvé un en découvrant la salle cachée remplie de bouteilles et de tonneaux. Ainsi, si le mariage tenait, elle dénonçait son père aux autorités.
Cependant, lorsqu'elle l'annonça à Mr Greenwood, celui-ci ne contint pas sa colère et la roua de coups. La mère intervint alors, et les disputes que Jane avait entendues de loin entamèrent. Dans sa rage, le père des filles n'avait pas vu Helen s'éclipser pour aller chercher la boîte d'allumettes sur la commode de leur chambre. De même, il n'avait pas mesuré sa force en poussant sa femme en direction de la table : il tua accidentellement son épouse.
Helen avait alors mis le feu à la pièce. Elle avait également verrouillé le bureau pour retenir son père, et glissé la clé sous la porte. Quelques secondes après la perte de connaissance de Jane, qui avait été secourue par les domestiques, le feu avait dansé jusqu'aux tonneaux d'alcool, la maison avait brûlé, et la famille Greenwood avec.

Sans famille, Jane fut emmenée dans l'orphelinat réputé le plus proche, celui de Mary Moor. Elle y est désormais depuis 6 ans.