Charlie et Molly : Qui aime bien Charlie bien 8D

Charlie laissait son regard naviguer dans la foule des orphelins réunis dans le hall ce jour-là. Il cherchait Salomé. Pour se repérer, il espionnait toutes les crinières blondes à porter de ses yeux et se détournait lorsqu'il ne s'agissait pas de la jeune fille. Savoir où Lom était située dans le hall lui permettait de se sentir rassuré ; au moins il savait que rien ne pourrait lui arriver. Et dans le cas hypothétique où il se passerait quelque chose de grave, elle serait au milieu de la masse. Donc tout était censé bien se passer. Charlie en était certain. Moor ne les avait pas réunis là à cause d'une éventuelle attaque terroriste, ou d'un séisme, mais bien parce qu'elle avait une grande nouvelle à annoncer. D'où le festin qui les attendaient sur les tables calées dans chaque coin de la pièce.

Mais forcément, il y avait une contrepartie à tout ça. Jamais ce confort, ce luxe, sans un poids, un boulet. Charlie avait raison. Car bientôt le concierge se mit à distribuer des binômes à tout un chacun. D'une part, le jeune homme vit ses espoirs de se retrouver avec Salomé réduits à néant parce qu'elle fut donnée pour l'après-midi à Loyson, le professeur de littérature. Et ensuite, lorsqu'il crut comprendre qu'on lui avait attribué une gamine. Molly Coleman. Il faillit avoir un arrêt cardiaque. Une crise d'hyperventilation. Comme ce n'était jamais arrivé dans l'histoire du siècle dernier.

Il s'avança difficilement au centre de la pièce. Chercha à savoir si la Molly en question était bien cette petite blonde qui se trouvait aux côtés du concierge. Il n'avait vraiment pas envie de jouer les baby-sitters... Il se demanda s'il ne pouvait pas la refiler à quelqu'un pour quelques heures. Non vraiment, il n'avait pas envie de devoir constamment la surveiller, la tenir par le bras, la voir se curer le nez ou se gratter les fesses. Il poussa un long soupira avant de se diriger vers l'une des tables de la pièce, sans vérifier si Molly le suivait ou non. Il s'affala sur son siège, puis vit la gamine s'asseoir en face de lui. Sa tête atteignait à peine le rebord de la table. Ennuyé, Charlie se versa un verre de punch.

« Tu veux du punch ? Tu vas voir, c'est sacrément bon. »

Il souriait tout en disant cela, finalement, l'après-midi pourrait peut-être se passer mieux que ça, s'il rendait cette gosse pompette ça allait être très drôle, surtout que Moor serait trop occupée avec l'inspecteur qui venait d'arriver pour lui reprocher quoi que ce soit de manière sévère. Il prit une gorgée de son propre verre, il attendait la réponse de Molly, elle ne devait pas reconnaître l'alcool d'une autre boisson alors là elle aurait sa première cuite. Oui ça amusait Charlie, mais bon, il y avait de quoi.

Je m'installais timidement, les yeux baissés vers mes genoux. Face à moi, un grand blond que j'avais vu fortement agacé d'être là et de devoir s'occuper de moi. Ce que je comprenais Ça devait pas être marrant pour un grand de devoir s'occuper d'une petite comme moi alors qu'il avait sûrement autre chose à faire. Soudain son visage s'illumina et ses yeux brillèrent d'un air malin. Cependant, tout cela, je ne le vis pas ayant les yeux toujours fixés sur mes genoux. Mais finalement il me proposa de me servir avec un sourire. J'acquiesais tout doucement et lui tendit mon verre. Alors "Charlie" (selon le surveillant) me servit une boisson d'une couleur suspecte. Cependant je ne fis aucune remarque et ramenais le verre vers moi. Seulement je ne bus pas de suite et déclarais avant :

"-Tu sais je suis pas totalement bête contrairement à ce que certains pensent. Je vois bien que ça t'énerve de devoir me garder même pour quelques heures. Alors je vais te dire quelques chose. Si t'as autre chose à faire va les faire car je suis parfaitement capable de me débrouiller seule. C'est ce que je fais depuis que je suis née pratiquement."

Au fond j'espérais qu'il parte. Comme ça je mangerais vite fait et je me barrerais en toute tranquillité jusqu'au village pour acheter ma partition. Avec l'agitation ambiante personnes, à par peut-être Marlène, Alice, Athaine ou Nicky, ne remarqueraient mon départ. Et puis je pouvais être discrète quand je voulais. Je n'aurais qu'à me faufilait jusqu’à la sortie et hop ! A moi la liberté ! En plus ça faisait un petit bout de temps que je n'étais pas sortie et mon humeur commençait à s'en ressentir. Il fallait vraiment que je me débarrasse du blond. Mais ça devrait pas être trop difficile. Au pire du pire je trouverai bien un moyen de finir par lui fausser compagnie. Je fis un sourire discret. Voilà le plan parfait. Je portais le verre à me lèvres dans le but de boire une gorgée mais soudain un bras m'en empêcha. Je levais la tête étonnée, vers la personne qui fusillait Charlie du regard et aperçu...

Spoiler:

Salomé était toujours à table, elle fixait le prof un peu mal à l'aise, elle ne savait pas quoi dire, quoi faire, elle ne comprenait pas pourquoi on l'avait assigné avec lui, il y avait un tas de gens qu'elle ne connaissait pas, alors pourquoi un prof? Pourquoi elle, elle en avait marre de toute cette histoire, elle aurait même préféré Aurore, au moins il y aurait eu matière à discuter. Elle n'osait pas manger non plus, ni jouer avec ses couverts. Finalement elle chercha des gens connu dans la foule, elle vit Lore qui lui faisait face sur une table plutôt loin mais elle ne vit pas avec qui elle était, elle eut honte de ne pas avoir posé de question, de ne pas avoir cherché a savoir avec qui son amie allait être coincé pour la journée. Son regard continua de divaguer pour s’arrêter un instant sur Charlie, avec une fillette, il ne semblait pas ravi, pas du tout mais Lom trouva qu'il avait une tête étrange, elle regarda le verre de la gamine, elle comprit et elle ne put se retenti, elle se leva d'un coup, plantant Nathan sans remord.

Elle fut vite près de la fillette et l’empêcha de boire en lui saisissant le bras, son regard alla sur Charlie, le fusillant du regard. Elle attrapa ensuite le verre de Molly et le regarda, hésitante, elle finit par menacer Charlie :
- « Tu sais ce que je peut faire un verre à la main nan ? Alors recommence jamais ça ! »
Elle posa le verre près de Charlie avant d'attraper du jus de fruit pour la petite :
- « Fait gaffe avec lui, ne boit pas ce qu'il te donne. »
Elle lança un nouveau regard à Charlie, un peu triste cette fois, elle n'aimait pas ce Charlie là, celui qui faisait l’intéressant ais elle en voulait pas non plus se prendre la tête avec lui, pas ici en tout cas aussi repartie t'elle assez vite, retrouvant son partenaire du jour.

Elle alla se rasseoir, non sans pousser une série de juron en finnois puis en chinois et en japonais avant de passer au français, sa langue qui lui manquait tant. Elle s'assit en face du prof, finissant de jurer dans sa lange, persuader que peu de gens comprenait le français, elle finit par se taire et sourire d'un air innocent, son regard continuant cependant à fixer Charlie d'un air mauvais. Elle sourit au professeur en lui murmurant :
- « Sorry »
Elle se plongea de nouveau vers son assiette, toujours vide.

Pour Charlie, la gamine ne ferait sans doute aucune différence de couleur entre le punch et un jus de fruits. En revanche, du côté du goût, ça serait extrêmement différent. Mais là aussi, il pensait que Molly serait assez naïve pour en faire abstraction. Selon lui, les enfants étaient tous pareils : inoffensifs et crédules. Alors il en profitait. Comme quoi ce genre de stéréotypes pouvait rendre la vie bien plus amusante. C'était vrai, il allait pouvoir profiter du spectacle inédit d'un gosse ivre mort. Ça rendait l'après-midi bien plus attractif. Et personne ne serait là pour l'en empêcher !
En revanche, il fut bien étonné lorsque la petite blonde lui répondit avec autant de calme et de maturité d'un adulte responsable. La surprise put se lire dans ses yeux et il mit du temps à encaisser. Il sembla chercher ses mots un instant, avant d'opter pour la gentillesse forcée. Les enfants aimaient toujours ça, c'était bien connu. Avec un petit sourire, il répliqua le plus naturellement du monde :

« Je n'en doute pas un seul instant. »

Il n'en pensait pas un mot, évidemment, mais il garda ses pensées pour lui. Au lieu de ça, il jeta un regard circulaire sur la pièce pour chercher Salomé des yeux, histoire de vérifier qu'elle était assez loin pour qu'elle ne le remarque pas. Il ne put s'empêcher de pousser un gémissement lorsqu'il la vit, furieuse, s'approcher à grande enjambées. Il voulut se lever et partir en courant, mais elle atteignit la table en moins de deux et arracha littéralement le verre à la petite. Indigné, Charlie feignit la colère. Il valait mieux jouer la comédie, et puis, c'était un peu ce qu'il ressentait à ce moment-là.

« Depuis quand tu t'improvises mère poule, Salomé ? Tu la connais même pas ! » protesta-t-il comme si c'était une raison valable.

Il la regarda s'éloigner, le mécontentement affiché sur son visage, et surtout, plus renfrogné que jamais. Depuis quand elle l'empêchait de s'amuser un peu ? Elle ne se rendait pas compte que ce calvaire méritait d'être éclairci ? Il jouait simplement. Il n'était pas fou au point de faire avaler des litres et des litres de punch à la gamine. Elle allait exploser au bout de trois verres, ni plus ni moins.
Il attendit quelques secondes que Salomé soit retournée à sa place et qu'elle ne l'observe plus pour se pencher vers Molly et ramener le verre devant elle. En souriant, il se composa un visage rassurant et murmura :

« Oublie. Cette fille est folle. Tiens, goûte, c'est très bon. C'est comme du jus de fruits, sauf que ça te rendra joyeuse. Du nectar des dieux, j'appelle ça ! »

Pour illustrer ses paroles, il avala une grande gorgée dans son propre verre. Presque vide, il reposa celui-ci à regret sur la table et insista pour que Molly prenne le sien. Même Salomé ne l'empêcherait pas de saouler cette gamine, fut-elle sa petite amie. Il avait juste envie de rire, il n'allait pas passer la journée assis en face d'une fillette en lui racontant des histoires. Non, il avait envie de bouger.

Je levais les yeux et aperçu... Une grande blonde. Qui m'enleva le verre des mains en me conseillant de ne pas boire ce qu'il me donnait. Je n’eus pas le temps de prononcer un mot qu'elle était déjà repartie. J'haussais les épaules. Comme disait souvent Lily les grands sont parfo... Attendez. Lily ? Qui c'est ? Bah j'ai dû me tromper de prénom. C'est Athaine qui dit que les grands sont parfois étranges. Je pousse un long soupir et prend une gorgée de la boisson. C'est... A la fois bon et dégueulasse. Disons que si on pouvait enlever l'arrière gout méga-amer... Ça serait meilleur quoi. Mais... C'est bizarre j'ai l'impression d'en avoir déjà bu... Sans y avoir jamais touché. Enfin je suppose. Ne laissant rien paraître de mon trouble je repose le verre et me lève. Parce que bon c'est pas que je m'ennuie mais j'ai autre chose à faire que rester ici. Je fis à Charlie :

"-Bon moi j'y vais. Au revoir."

Je m'éloignais tranquillement tentant d'apercevoir Nicky ou Alice ou Athaine ou même Marly. Je ne comptais pas passer l'après midi avec quelqu'un qui ne voulait pas de moi. J'étais peut-être une enfant mais bon j'avais de la politesse.

Charlie eut un sourire triomphant lorsque Molly goûta la boisson du bout des lèvres. Elle allait adorer, il en était sûr. Suspense... non. Le garçon fit une moue déçue lorsque la gamine posa son verre sur la table et se leva pour partir. Ses yeux s'agrandirent. Il ne rêvait pas... Elle était bel et bien en train de prendre congé ! Charlie la trouvait étrangement mature. C'était sûrement dû à son passé et au fait qu'elle ait dû se débrouiller seule durant longtemps. Tous les orphelins ici étaient plus précoces que des enfants normaux. Même si pour certains, on peut en douter...

« Non ! Reste ici, Molly ! »

Charlie se leva. Elle ne devait pas partir. Si Moor le voyait seul, elle allait s'énerver. Le concierge avait bien stipulé que les binômes devraient rester en binôme, justement, tout l'après-midi. Enfin, sauf pour quelques rares exceptions, notamment les toilettes. Enfin, dans tous les cas, Charlie n'allait pas laisser la petite s'enfuir comme ça. Il ne voulait pas avoir d'ennuis avec l'autorité. Saouler une gamine, c'est une chose, la laisser partir, c'en est une autre. Sur le plan des conséquences, ça n'a rien à voir.

« Moor va nous punir tous les deux si tu pars comme ça. Tu ne voudrais pas te retrouver à l'échafaud, n'est-ce pas ? On dit même que Moor y fouette les enfants qui y sont attachés... »

Il prit un air mystérieux en disant cela. Il pouvait aussi lui proposer de lui raconter des histoires durant toute la soirée, mais elle risquait de s'ennuyer et de ne pas comprendre. Non, il devait trouver quelque chose pour la faire rester. Il aurait l'air malin, assis à sa table, tout seul ! Elle ne pouvait pas l'abandonner... Charlie avait l'impression de vivre une dispute de vieux couple. Cette pensée le fit rire nerveusement. Ça ne risquerait pas de lui arriver avec Salomé, enfin encore moins en public...

Sujet: Re: Charlie et Molly : Qui aime bien Charlie bien 8D

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