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 Les caprices [Molly]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptyLun 17 Nov - 18:48

Marlene se réveillait toujours avec la désagréable impression de ne pas être seule. Bien sûr dans les dortoirs on n'était jamais vides à son réveil, c'était plutôt à son niveau à elle. Était-ce à cause de la vie qui grandissait en elle de jour en jour ? Elle appréhendait le moment où elle devrait parler à Moor, alors elle le repoussait autant que possible. Elle jouait sur la voie de la procrastination, mais un jour il serait trop tard. Son ventre n'était pas encore assez rond pour être aperçu, mais elle redoutait le jour où quelqu'un s'en rendrait compte. Et ce jour-là, ce serait celui de son départ.

Marly s'enveloppa dans une couverture. Elle avait froid aux pieds, le carrelage était toujours glacial, mais la pensée qu'aujourd'hui elle n'avait pas cours la réchauffait vaguement. Elle se sentait prête à se tailler une place à la cafétéria, à user de son pragmatisme habituel pour snober toutes les personnes qui se mettraient en travers de son chemin. La routine, en sorte. Elle rejoindrait Léandre, elle l'embrasserait, comme d'habitude, et ils passeraient leur journée main dans la main. Elle savait qu'il n'en avait pas parlé à ses amis. Personne n'était au courant de ce bébé qui naîtrait dans un peu moins de neuf mois. Mais quand elle évitait des regards et marchait nerveusement dans la foule, elle avait l'impression qu'on lisait en elle comme en un livre ouvert.

Et ce matin-là, elle fut prise d'un violent drainage d'énergie. Une nausée lui serra la gorge et elle se retint pour ne pas vomir, pas devant tout le monde du moins. Elle se sentait lasse. S'asseyant sur son lit, elle soupira et ferma les yeux. Marly ordonna à son corps de se lever, de faire son lit et de sortir de la pièce, tâches si simples et répétées tous les jours, mais ses membres refusaient d'obéir. Ils en étaient presque flasques. Elle soupira avec agacement et décida d'attendre un peu allongée sur son lit. Elle finirait bien par arriver à se lever.

Lorsque le dortoir fut vide et toutes les orphelins rendues au réfectoire, elle décida que ce matin-là elle échapperait au petit-déjeuner insipide et irait voler quelque chose dans les cuisines. Au mieux, elle repartirait sans trop de casse, au pire, elle irait affronter Moor. Cette perspective n'était pas réjouissante, mais le jeu en valait la chandelle après des jours et des jours sans manger à sa fin. Et en tant que femme nouvellement enceinte, il valait mieux tenter le coup. Elle parvint à se lever, jeta sa couverture sur son lit sans ménagement et se traîna d'un peu lent et maladroit vers la sortie. À parti de là commença une vraie partie de cache-cache. Rasant les murs, elle guettait le moindre bruit et réfléchissait à une position de repli, un renfoncement dans le mur où se cacher par exemple.

Elle parvint ainsi sans encombres devant la porte des cuisines, qui n'était pas verrouillée comme d'habitude. Elle avait dû s'y rendre plusieurs fois durant sa vie et à chaque fois les portes restaient entrouvertes, pour faciliter l'entrée et la sortie des cuisinières par exemple. Elle jeta un coup d’œil à l'intérieur, il n'y avait personne. Elle se frotta les mains mais regretta aussitôt son égoïsme. Elle aurait dû faire partager ce repas avec Léandre ou Loreleï. Ou les deux. Mais tant pis elle était là et ne comptait pas faire demi-tour.

Marlene ouvrit les placards. Tant de bonnes choses qui ne servaient qu'à sustenter la vieille directrice ! Les orphelins auraient pu se régaler avec ces denrées, mais eux on leur servait seulement une bouillie brunâtre et peu appétissante, pour ne pas dire carrément dégoûtante. Marly sortit une bouteille de lait du frigidaire et se servit un verre. Elle se tartina du pain avec de la confiture, se régalant d'avance. Elle se frotta les mains et mordit dans sa tartine lorsqu'une petite main apparue à la porte la fit sursauter. Elle se leva brusquement, et cacha la nourriture déballée derrière son dos. Petite main ne pouvait que signifier enfant. Et enfant, ruban jaune ou rouge...
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptyLun 17 Nov - 20:06


Je venais de me lever. Enfin non pardon. Mes camarades s'étaient levées, elles étaient parties et moi je jouais du violon depuis plus d'une heure. Mais je compris qu'il était temps d'arrêter lorsque mon ventre se mit à gronder. Je rangeais mon violon dans son étui puis dans le fond du seul sac que je possédais avant de le planquer sous le lit et de rabattre le drap de manière à ce que l'on ne sache rien du sac marron qui cachait mon plus grand secret mais aussi mon plus grand plaisir.

Je me dirigeais donc lentement vers les cuisines alors que dehors, le soleil illuminait le sombre orphelinat qui nous gardait prisonnier. Je souris malgré moi. En ce moment le soleil était rare. Après que j'ai piqué quelques trucs dans les cuisines j'irais peut-être me poser dans la cour. Ou alors je sortirais et j'irais jusqu'à la plage. J'aime bien la plage. T'as le bout des pieds dans l'eau et le vent dans les cheveux. Et puis quand il fait beau c'est super joli les reflets sur la mer. Mais mon moment préféré pour y aller c'est pendant l'été lorsque il va bientôt pleuvoir. Il fait lourd, donc il fait chaud, donc la pluie te fais du bien et en plus la plage est pas noire de monde (ce qui est rare, voir même impossible). Bref. Je me dirige lentement vers les cuisines et pose timidement ma main sur la porte. Ce n'est pas la première fois que je le fais loin de là. Je sais où sont les gâteaux et les boissons que je préfère.

Je ne repère pas de suite la jeune fille blonde et me dirige vers un paquet de gâteaux de génoises à la cerise. J'en met deux dans un sac plastique préparé au préalable et prend au passage trois palmiers et une poignée de bonbons avant de me diriger vers le frigo et de sortir une canette de Schweppes agrumes ainsi que un peu de chocolat. Puis je me retourne pour aller prendre du raisin et des clémentines avant de ressortir lorsque je LA vois. Moi ? Non ! Non ? Non je n'ai pas 18/19 ans ! Alors quoi ? Une représentation de l'avenir ? Une fille des rouges m'a dit que ça existais vraiment, que c'était pas des légendes. Alors je demande tout doucement :

"-Bon...Bonjour"

Puis finalement je m'autorise à demander timidement :

"-T'es mon moi... Futur ?"
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptyLun 17 Nov - 23:18

Le cœur de Marlene tressautait dans sa cage thoracique comme si on avait joué avec au tennis. Elle se sentait tremblante, elle était prête à filer sans demander son reste. La personne qui allait entrer pouvait appartenir à une de ces pestes qui fourmillaient ici, et qui irait scrupuleusement rapporter ce qu'elle avait vu à Moor. Un frisson parcourut le dos de Marly avant qu'elle aperçoive une gamine se faufiler dans les cuisines. Elle retint son souffle. Elle ne l'avait pas remarquée, si elle se faisait discrète elle pouvait sortir sans qu'il ne lui arrive des bricoles. Elle n'eut cependant pas le temps de faire un seul pas qu'elle resta clouée sur place, baba. Les yeux écarquillés, elle observait la fillette prendre ses petites habitudes, elle semblait à l'aise et connaissait ce que contenait chaque placard. Dans ce cas elle devait venir souvent ici, et comme c'était interdit, elle n'irait sûrement pas balancer à un adulte. Ça n'était pas dans son intérêt. Sauf si elle était dénuée de tout jugement moral, auquel cas Marlene était dans un sacré pétrin.

La jeune fille en oublia même la politesse. Elle était sonnée. Cette tête blonde qui la fixait la troublait au plus haut point. Elle avait un visage d'enfant, des yeux d'enfants, tout chez elle respirait son jeune âge. Ce n'était pas ça. Elle avait l'impression de se retrouver en elle, comme si elle s'était fixée dans un miroir rajeunissait. Cela lui donnait envie de se précipiter vers cette petite fille et de la serrer contre soi, comme une mère poule avec ses petits. Peut-être était-ce l'instinct maternel qui se réveillait en elle ? Les hormones lui faisaient penser de drôles de choses parfois. Et certaines paraissaient plutôt incongrues dans des situations non assorties. Tout ça était troublant. Ça ne pouvait pas être le fruit du hasard, leurs traits étaient trop semblables et dans leurs yeux passait la même lueur d'interrogation. Non. Le hasard n'existait pas de toute façon.

« Euh... Non... pas du tout. » Elle soupira, elle ne savait pas du tout de quel côté aborder la situation. « C'est une coïncidence, ne t'en fais pas. Euh... tu veux quelque chose à manger ? »

La question était d'autant stupide que la ruban jaune avait sorti de quoi se sustenter elle-même. Quoi qu'il en soit, Marlene avait faim. Elle s'assit sur sa chaise et porta automatiquement la main à son ventre. Elle ne s'en rendit compte que lorsque la fillette posa ses yeux sur elle et la retira précipitamment. Surtout, ne pas éveiller les soupçons, et faire attention. C'était ce qu'elle se répétait chaque jour, mais bien entendu elle avait merdé. Elle esquissa un sourire et attrapa une tartine comme si ce qu'il venait de se passer était tout naturel. Elle croqua dedans à pleine dents et elle se relâcha aussitôt. Ses muscles se détendirent et elle desserra les dents, prenant soin de mâcher lentement tout en évitant le regard de la gamine.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptyMer 26 Nov - 17:53


Je fis non de la tête et montrais le sac pour me justifier. Je pris une banane une grappe de raisin et une clémentine et me questionnais. Est ce que désormais je devais m'en aller sans demander mon reste ? Oui j'allais faire ça. Je m'approchais de la porte et passais la tête dans l’entrebâillement et la rentrer précipitamment. Je fermais les yeux et chuchotais une dizaine de non à la suite. J'avais aperçu ce qu'il y avait de pire. Une robe délavée mais élégante malgré tout, un visage froid et sévère et des lèvres constamment pincées. Moor. On était fichues. Littéralement. Je faisais beaucoup de conneries mais je m'étais rarement fait chopée. Je prononçais :

"-Non d'une crevette albinos on est fichues ! Moor arrive !"

Je mis alors en place le plan B (le plan A étant que Moor soit pas dans les parages) ou "plan blanc". Pourquoi blanc ? Bah déjà parce que B -> Blanc et ensuite parce que... Ben c'est blanc une chambre froide. Je l'avais déjà fait plus d'une fois et je peux vous dire que bien que l'on se caille sévère c'est encore la meilleure planque. J'appuyais fortement sur la porte (seul moyen de l'ouvrir de l’extérieur sans la clé) et me glissais dans la chambre. Un jour faudrait quand même que je les cherche et que je les trouve ces clés ! Je grimaçais lorsque le froid me fouetta les joues. J'aimais bien le froid, l'hiver et la neige mais avec une écharpe, un manteau, un bonnet et des gants ! Je m'aperçus que la blonde était toujours à l'extérieur et que j'entendais distinctement les pas se rapproché. Alors je fis ce que n'importe qui aurait fait à ma place. Je l'attrapais par la manche et la tirait de force dans la chambre froide avant de refermer la porte sans bruit. Et heureusement. Deux secondes plus tard Moor pénétrait dans la cuisine. Je collais mon oreille contre la porte glacée de la chambre froide. J'entendis la porte se fermait. La blonde voulut sortir mais je lui fis non de la tête. Et j'eus raison. Vingt secondes plus tard Moor ré-ouvrit la porte de la cuisine avant de la refermer et de repartir définitivement cette fois. Alors je pris le sac plastique que j'avais déposé à mes pieds et rouvrit la porte (heureusement toujours "ouvrable" de l'intérieur) et ressortit, l'autre fille derrière moi. Je claquais la porte et lui sourit :

"-On a eu chaud ! Enfin froid plutôt. Moi c'est Molly et toi ?"
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptyMar 2 Déc - 22:52

Marlene, troublée, ne parvenait pas à détacher son regard de cette singulière petite fille qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Il ne pouvait s'agir que du hasard : il en était impossible autrement. Pourquoi fallait-il qu'un mystère s'ajoute à la liste non-exhaustive des faits étranges de l'orphelinat ? Marly soupira, c'en était trop pour son esprit torturé. Elle cessa de se poser des questions et attrapa la tartine qu'elle s'était faite pour mordre dedans. Ce que ça pouvait faire du bien ! Ça faisait longtemps. Piquée de remords, la jeune fille songea à Léandre et Loreleï qui devaient manger la bouillie infâme du matin, et elle sentit une grosse boule se coincer dans sa gorge. Elle était décidément trop égoïste pour faire une bonne amie, ou une bonne fiancée.

Les événements suivants se déroulèrent avec une rapidité déconcertante. Avant que Marlene ait pu faire quoi que ce soit d'autre que de mâcher tranquillement, l'autre jurait entre ses dents. Peu à peu, ses paroles se mirent en place dans l'esprit de Marly et ce ne fut que lorsque la gamine la tira dans la chambre froide qu'elle comprit le danger. Décidément, elle n'était pas du matin. En soupirant de soulagement, elle remercia la ruban jaune d'un hochement de tête avant de s'adosser contre la porte et écouter Moor faire ses allées et venues. Elle retint son souffle, sa tartine en suspension dans l'air, et ce ne fut que lorsque le silence revint qu'elle sentit le froid qui la mordait. Elle termina son pain et se mit à respirer plus librement.

Elle suivit la fillette et se frotta les bras pour les réchauffer. Si elle s'était fait prendre par Moor, elle aurait passé un sale quart d'heure, et Leah se serait inquiété pour rien. Elle serait revenue au dortoir le ventre vide, souffrante, des marques rouges aux poignets et les joues mouillées de larmes. Cette vision d'elle lui donna envie de vomir, et ses tripes remuèrent violemment, comme agités par un ouragan. Peut-être que c'était le bébé qui se manifestait ? Cette pensée la fit sourire : il était encore trop tôt pour sentir quoi que ce soit.

Elle souffla sur ses mains glacées, elle n'aimait pas cette sensation désagréable, elle avait toujours été très frileuse et ça ne l'avait jamais aidée. Elle jeta un coup d’œil à la cuisine, Moor était passée et avait rangé certaines choses, comment avait-elle pu s'abaisser à un geste aussi ingrat ? Elle devait être psychorigide, quelque chose dans le genre. Marly se tourna vers Molly, elle avait l'air adorable, elle s'agenouilla devant elle pour être à sa hauteur et lui rangea une mèche derrière l'oreille en souriant.

« Je m'appelle Marlene. Et merci beaucoup ! Tu viens souvent ici ? »

Si elle devait engager la conversation, elle préférait le faire de manière naturelle au lieu de se retrouver à parler de la pluie et du beau temps. Et pour le moment, elle ressentait une profonde sympathie à l'égard de la gamine. Elle était même prête à l'aider si elle avait besoin d'aide, à l'écouter si elle avait besoin d'une oreille. Après tout, elle venait de lui sauver la vie.
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MessageSujet: Re: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptySam 13 Déc - 19:52


Je lui souris lorsqu'elle s'agenouilla face à moi. Je n'avais pas l'habitude que des plus grands que moi soit gentils avec moi. En général, ils m'ignoraient tout simplement. Ou alors ils me regardaient avec jalousie ou avec pitié. La jalousie encore je comprenais. Je savais parfaitement que parfois les profs étaient plus "cools" et moins sévères avec les rubans jaunes ou rouges. Mais les regards pleins de pitié et les "pauvre petite" que j'entendais parfois sur mon passage me faisait me posé des questions. Ils ne faisaient pas ça pour les autres alors pourquoi pour moi ? Qu'avais je de spécial ? Je n'avais pourtant rien fait. J'étais une gosse calme, silencieuse, un peu solitaire, aimant le violon... Ma seule particularité était d'être là depuis ma toute petite enfance. Et d'être amnésique. Mais ça je n'y peux rien. Je lui souris et réponds finalement :

"-Oh assez souvent... Je préfère manger ce qu'il y a ici plutôt que la bouillie infâme qu'ils nous servent au réfectoire. Dit si on allait manger ce que j'ai dans le sac dehors ? Je veux pas me faire prendre. Je veux bien croire à notre chance une fois mais pas deux."

Je l'entrainais au dehors vers les jardins. Ils faisaient beau donc il y avait un peu de monde mais les gens étaient plus dans la cour. Je l'amenais jusqu'à un petit banc reculé et posais enfin mes fesses dessus avec un soupir de soulagement. Je lui souris et lui fis signe de s'asseoir aussi. Alors j'ouvris mon sac et posé mon butin entre nous. Il y avait 2 canettes Shweppes agrumes, 2 gâteaux à la génoise et aux cerises, trois palmiers, beaucoup de bonbons, la moitié d'une tablette de chocolat, 2 clémentines et 2 grappes de raisins. Je fis un partage équitable divisant tout par deux et pour les palmiers j'en donnais un à chacune, coupé le dernier en deux, en donnait une moitié à Marlène et j'émiettais l'autre un peu plus loin pour les oiseaux. Je souris à la blonde et dit en lui montrant sa part :

"-Tiens c'est pour toi ! Si t'as pas trop faim tu pourras en garder un peu pour plus tard comme ça !"
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MessageSujet: Re: Les caprices [Molly]   Les caprices [Molly] EmptyJeu 22 Jan - 17:33

Marlene souriait. Elle était contente d'avoir trouvé une petite fille qui ne communiquait pas avec des babillages incessants, et qui, de surcroît, venait de lui sauver la vie. Car Moor était presque un synonyme de mort à l'orphelinat. Quiconque en venait à l'affronter en face ne repartait jamais entier. À croire que la directrice accrochait un bout de chaque âme au plafond de son bureau. Rien que pour avoir le plaisir d'apercevoir les esprits de ses élèves en levant les yeux. Ce genre de rumeurs était glauque et flippante, c'était pour cette raison que Marly ne les écoutait jamais.

La jeune fille se laissa tirer dehors par Molly. Elle se sentait de nouveau épuisée et le fait qu'on la secoue un peu lui faisait plus de bien que de mal. C'était la faute aux hormones, tout ça. Sans ce bébé elle aurait été en grande forme, aurait pu traverser seule ce périple dans les cuisines et aurait ensuite mangé à sa faim des choses délicieuses qu'elle n'avait jamais eu le plaisir de goûter dans cette vie. Sa condition d'orpheline la rendait dingue... dingue et impuissante.

En s'essayant sur le banc, Marlene se frotta les yeux. Elle n'avait jamais frôlé le danger d'aussi près. Elle était toujours rentrée dans les rangs depuis toujours, malgré ses litanies insupportables. Enfin, ses anciennes litanies, car depuis qu'elle avait rencontré Léandre, sa vie avait basculé de A à Z. De petite peste se plaignant de son triste sort elle était passée à fiancée et future maman. Un sacré pas jusque-là. Elle avait rencontré l'amour, le vrai, celui qui vous détruit un peu plus chaque jour, mais celui qui vous reconstruit tout aussi rapidement également.

Marly poussa un sifflement devant la nourriture déballée par Molly. Elle n'avait jamais vu autant de denrées réunies en un seul endroit. Ça faisait beaucoup, surtout pour deux ! Ah non, trois, avec le bébé qui grandissait dans son ventre. Il lui fallait deux fois plus de vitamines ; de toute façon, quoi qu'elle fasse, elle se retrouverait grosse comme une baleine. Il fallait juste anticiper. Marlene sortit un grand mouchoir de sa poche et enroula une partie de sa part de nourriture dedans, juste pour faire des réserves. Sait-on jamais. Puis elle croqua dans son morceau de gâteau à la génois et aux cerises, fermant les yeux pour mieux savourer.

« Molly, tu saurais garder un secret ? »

Avec n'importe quel enfant, Marly aurait été méfiante. Mais là, inexplicablement, elle se voyait dans cette gamine et elle savait qu'elle serait assez mature pour comprendre. Et pour se taire.
La jeune fille termina sa part goulûment et se lécha les doigts avec appétit. Gardant le sourire, elle tourna enfin la tête vers Molly et posa ses mains sur son ventre. Elle le sentait légèrement arrondi sous sa chemise. Elle aimait bien cette sensation toute chaude, comme si elle sentait le cœur du bébé battre en même temps que le sien.
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