Emerys jouait avec le sable, traçant des dessins insignifiants du bout des doigts. Je sais que ça ne me regarde pas chaton,mais tu devrais peut-être l'amener au médecin?Si tu veux je peux vous y accompagner,toi et Maddy.J'adore ta puce alors si je peux aider en quoi que ce soit.. Voila des paroles qui n'échappèrent pas au jeune homme. Il releva vivement la tête, le regard plein d'espoir. Il aurait eut la limite envie d'épouser Beth sur le champs. S'il avait été ce genre d'homme. Et ce, simplement car il savait combien Maddy adorait Beth. Emerys se sentait réconforté de savoir qu'il ne serait pas seul dans cette éventuelle bataille. Du moins mentalement, il était conscient qu'à 8 mois de grossesse, Beth avait besoin de repos. "Okay. Maddy revient dans un mois. Mais je veux que tu prenne soin de toi et de ton bébé avant tout" dit-il d'une voix chaleureuse, laissant son regard bleu s'évader dans le ciel. "C'est pour ça que oui, tu dormira avec moi, j'y compte bien. Même si je dois te kidnapper dès ce soir." Un sourire en coin, Emerys ajouta quelques morceaux de bois dans le feu. Enfin, il s'allongea. Le sable était encore chaud, ce qui le rendait confortable. "Et puis je te ferait des tartes aux fraises" son sourire s'accentua, légèrement moqueur mais pas méchant. Beth, c'était tout un truc, tout une affaire pour lui. C'était comme un rêve. Mais cette fois, c'était différent.

Emerys ne cessait de sourire. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas sourit ainsi. Pourtant, il n'était pas du genre à faire la tête. Il croquait la vie à pleine dents et ce, même lorsqu'il tombait sur des pépins. Il se redressa un peu, histoire de voler quelques gorgées d'eau à la bouteille que lui avait tendue Beth. Il imaginait déjà sa fille et le bébé de Beth chahuter ensemble. Combien de fois Emerys avait entendu sa fille parler de ce petit bout et de Beth. Parfois, Emerys avait l'impression que sa fille préférait davantage la jeune femme à sa mère. Peut-être était-ce parce qu'elle lui accordait plus de temps ? "Kidnapper dès ce soir?Pourquoi pas hihi Puis je n'ai pas le choix Mais j'ai pas pris d'autres affaires" l'anglais détourna son visage vers la demoiselle sans se laisser troubler par son air soudainement...différent. Un de ses sourcils se leva. " Ok pour les tartes aux fraises mais avec de la crème hihi " Il se mit à rire, un rire franc et léger."Pas grave, tu vivra toute nue et au pire, comme ça la crème n'ira pas que sur les tartes, madame" Il se leva tendant la main à la jeune femme pour l'aider à se lever. Une fois debout, Emerys l'attrapa, la portant dans ses bras. Il se dirigea avec elle vers la mer.

Emerys se sentait bien, à ce moment. A vrai dire, il se sentait toujours bien quand Beth était dans les parages. Il sourit d'un air pensif en songeant quelques secondes à la façon dont il s'étaient rencontrés. Et c'était grâce à sa fille. Du fond de sa cuisine, Emerys n'avait pas encore remarqué tous les professeurs et autres personnels de l'orphelinat. C'est en faisant les courses, le plus simplement du monde, que Maddy avait pris la main de la jeune femme, pensant que c'était son père, encore à ses côtés quelques instants plus tôt. Qu'est ce qu'Emerys ferait - et serait - si sa fille n'était pas là ? Aujourd'hui, l'anglais se demandait un peu plus chaque jour à quoi ressembleraient sa vie sans Beth ? Il lui accordait davantage d'importance à chaque heure passée avec elle. "Je suis pas trop lourde?" le jeune homme eut un grand sourire, taquin. "Si, on va finir le sable jusqu'au cou" dit-il en serrant la jeune femme contre lui, appréciant son contact qui le déstabilisait quelque peu. "Emerys..Je pourrai te dire quelque chose sans que tu te moque ou autre?" Calmement, le jeune homme fit basculer la jeune femme pour la remettre sur ses pieds. Il avança un peu, retira ses chaussures pour se mettre à marcher dans l'eau, l'air sérieux. "Okay. Je t'écoute." Il lui tendit la main.

Emerys croisa ses bras contre son torse, tant Beth était sérieuse. "Tu sais..ça me fais stresser de te le dire hihi..Voilà ça fais quelques temps qu'on se connait et je.." Son coeur se torturait, se tordant, se serrant. L'anglais dû faire preuve d'un grand effort mental pour rassembler ses esprits, garder son sang froid. Allait-elle partir ? Par sa faute ? Pour élever son enfant autre part ? Emerys envisageait toutes les possibilités. Il se sentait désarmé face à cette déesse qui chaque jour depuis qu'il la connaissait rongeait son âme. Quand elle n'était pas à ses côtés, Emerys avait mal, au fond de lui mais de cela, jamais il n'en parlerait. Il observa les vagues éclater contre le sable, afin d'éviter de trop se fracasser dans l'immense regard de Beth, qu'il chérissait tant. " Je t'aime. Depuis que je suis avec toi je revis,je souris.J'ai jamais envie de te quitter..Si je pouvais rester auprès de toi pour toujours.. "

Emerys ferma les yeux quelques secondes. out explosait au fond de lui. Il n'avait pas réentendu ce genre de paroles depuis sa rencontre avec Louve. Et encore, cela avait été si puérile. Alors...elle l'aimait ? C'était une réalité ? Le jeune homme fit mine de se pincer, le sourire aux lèvres. Beth avait la tête baissée, les joues en feu. A cet instant, elle ressemblait à une enfant. Il n'ajouta rien, fit glisser une main sur le ventre rond de Beth, qui fit le tour de sa taille pour finalement la prendre dans ses bras. Soudainement, Emerys avait la sensation que la vie lui parlait avec un langage différent. " Ne te mets pas dans tous ces états. Je t'aime. Je vous aime tous les deux. Reste. Autant que tu le voudra." Murmura t-il à l'oreille de la jeune femme tout en déposant quelques baisers sur la courbe de son cou. Reste. Toute sa vie, il l’espérait...

Enfin, la vie semblait souffler un nouveau parfum au jeune anglais, qui s'était quelques semaines plus tôt un peu trop encré dans sa vie de célibataire. Combien de fois avait-il trinquer aux verres de ses amis, que plus aucune femme, mis à part sa guitare passion de sa vie, n'entraverait son chemin. Voila qu'aujourd'hui, il tenait ce petit Monde, ce petit univers qui devenait pas à pas le sien, dans ses bras. Et pour rien en ce monde il ne le lâcherait, lui, Emerys Liam Andreis qui avait parcouru de si grands continents de cette terre, lui qui avait vu tant de choses dans tous ce que les humains pouvaient oser faire, lui même autre fois coupable mais tellement libre, se laissait enchaîner à tout ce que Beth était : ses gestes, le son de sa voix, la chaleur de sa peau, chaque détail consumait Emerys dans un brasier que certain appellent enfer, d'autre, passion. Enfin, l'anglais qui s'était si longtemps voilé, laissait le masque tomber.


Là où la lumière frémit au large, au fil des marées des océans, nous brillons dans le soleil levant. "Alors je reste auprès de toi et de Maddy pour toujours." Et Maddy...Emerys serra davantage Beth contre lui. Il sentit une déchirure de plus s'ajouter à son coeur, comme les traits que l'on tracent et que l'on fini par barrer pour compter."Maddy va avoir une petite soeur,enfin si tu m'autorise de dire ça?"  Emerys relâcha son étreinte, s'écarta doucement, tenant les mains de la jeune femme. "Oui ça me semble plutôt adapté." Il se mit à marcher dans l'eau, invitant Beth. "Alors, dès ce soir je te kidnappe à vie ?" Emerys souriait, mais au fond de lui, de petites montagnes de questions s'entassaient, concernant ce petit être qui poussait sous le nombril de Beth. "Je dois te parler d'une chose..." dit-il en plongeant son regard dans les fines vagues.

Emerys observait les vagues, venant et partant, le regard quelque peu distrait, lointain et songeur, soudainement. Il pensait à ce futur proche qui l'angoissait légèrement. Car oui, il y aurait bientôt l'accouchement, la venue du petit être qui poussait tranquillement sous la peau de la jeune femme. Et surtout, principalement, cette question : où était sa place, à lui ? Il pinça naturellement ses lèvres l'une contre l'autre, comme à chaque fois que les mots lui brûlaient la langue, détournant enfin son visage rongé vers Beth. " Tu me fais peur Emerys...Je dois aller me cacher? " cette question fit retomber Emerys de ses nuages, en ces temps, orageux. Silencieux, un sourire surpris avait pris place sur sa bouche. Il contempla la jeune femme, caressant le grain de sa peau du regard, les reflets du soleil sur ses cheveux, toutes ces petites choses qui donnaient tout le sens à ce coeur qui frappait dans sa poitrine. Rien que ça, l'anglais se sentait rassuré, il savait au fond de lui que Beth n'était en aucun cas une illusion, le fruit de son imagination, de sa folie, non, elle était simplement ce qu'il avait tant attendu. Et quelque part, cela faisait du bien de ne plus être seul. Elle apaisait les démons de son passé, ceux qui lui ont laissé ces cicatrices à vie sur ses veines, ceux qui le rendait parfois joyeux, parfois mauvais. Emerys baissa la tête. Il lui fallait rayer ce passé. Il passa son regard sur ses veines, ressentant la sensation des seringues les transperçant. Simplement pour un peu de rêve...dans un trou noir. Emerys pouvait se le dire : désormais, Beth était son calmant, son alcool profond.

Il enlaça ses doigts aux siens, lorsqu'elle grimaça. Emerys ne voulait pas l'inquiéter. Il caressa le ventre rond. "Non, je veux pas que tu t'inquiète mais dit moi...le jour où tu va accoucher...où sera ma place, à moi ?" Emerys se sentait mal de poser cette question. Mais il ne souhaitait pas être de trop, c'était après tout un moment intime entre le père, la mère et l'enfant. Tout comme Emerys n'aurait pas apprécié un autre homme dans la salle de travail lorsque Maddison naissait, il ne voulait pas paraître de trop. "C'est à toi seule d'en décider."