Je soupirais une dernière fois en regardant le visage de celui qui me faisait face, bordel Anna allait me tuer si elle savait, c'était plus que certain et elle finirait très certainement par le savoir, mais il était maintenant trop tard, ce qui est fait est fait et on ne peut plus revenir en arrière alors oui il ets défiguré pour un petit moment et oui c'est ma faute alors pas la peine de me torturer avec ça, on verras bien comment Anna réagira, maintenant il me faut simplement retourner à Moor et aller en cour comme si de rien n'était, comme si mon poing allait totalement bien.

Je pousse la porte du pub et débouche de nouveau dehors sous la pluie battante, pourquoi on est coincé dans ce pays au temps si affreux, l'envie de partir loin d'ici me prend alors, m'envoler et laisser tout loin de moi, les yeux de chien triste de Luke, le visage si peiné de Violet, toute cette douleur, ce malheur oui ouvrir les bras et m'envoler, bordel ce que je suis bête, je suis coincé sur cette île je le sait très bien et je ne partirais sûrement jamais ou du moins pas avant un bout de temps.

Je frissonne la pluie est vraiment impressionnante, de grosse gouttes qui viennent se poser pile au mauvais endroit, à croire que même les éléments sont contre moi. Je sent l'eau qui glisse le long de ma colonne vertébrale et vient me géler le dos, centimètres par centimètres, je frisonne et accélère le pas, je le sent mal vraiment, je ne saurait dire pourquoi mais j'ai une mauvaise impression, comme ce jour, bordel ce jour celui où il a tué ma sœur, une larme m'échappe, Alexandra bordel comme si j'avais besoin de penser à elle.

Mon pas ralentit un petit peu plus, les souvenirs me reviennent les uns après les autres, je me voit en train de la serrer contre moi alors qu'elle est en larmes après qu'il l'ai encore frappé, je le voit nous jeter dans notre chambre et j'entends le verrou se fermer, les gouttes de sueurs se mêlent à celle de pluie et je me raidit pour m’arrêter, incapable de continuer d'avancer. Ma vue se trouble, passé et présent se mélange, je revoit le visage dur de mon père alors qu'il la frappe encore et encore et puis ensuite tout ce sang, je frissonne bordel ce sang.

Je pose une main sur mon visage, essaye de me reprendre et finit par revoir la rue, j'avance, un peu de zig-zag comme si j’étais bourré ce que je ne suis pas, même si j'ai passé un moment dans ce bar. Je rentre dans la foret, un peu moins perturbé, je me sent mieux, les images du sang sont parties. Je regarde le bois, je le connaît si bien. Il fait froid mais au moins les arbres coupent un peu la pluie. Je passe mes bras autour de moi, ce que cet uniforme est pourrit tout de même. Je presse le pas et sursaute, un bruit derrière moi, on me suit, j'ai envie de crier, je ne peut pas, je pivote parcourant les alentours du regard, personne, j’aperçois une silhouette, je sursaute.,

La pluie battante ne permettait pas a Lula de voir a plus de 10 mètres devant elle. Elle jura entre ses dents, comme ci cela allait faciliter sa tâche. Elle était trempée. Au début, la pensée d'une poursuite l'avait fait frissonner de contentement, maintenant elle regrettait un peu. Ses cheveux était plaqués sur ses tempes, son mascara avait coulé et elle avait de grosses traces sous les yeux, son nez coulait a cause du froid. Elle renifla et essuya rageusement les résidu de noir sous ses yeux. Cela faisait au moins depuis 100 mètres qu'elle avait cessé de courir et qu'elle pataugeait dans la terre gorgée d'eau. Si elle ne connaissait pas le terrain sur lequel le fugitif s'était engagé elle se serait probablement arrêtée plus tôt. Or, ce champ elle l'avait traversé un nombre incalculable de fois quand elle était encore pensionnaire. Elle pouvait le traverser les yeux fermés. Et c'était tant mieux pour elle.

Elle pressa le pas et rentra ses mains dans la veste. IL faisait vraiment froid pour cette saison. Car on approchait de l'été, et le temps était toujours aussi brumeux qu'a la mi septembre. Elle arriva a la lisière de la forêt. Son pas se ralentit, elle cru apercevoir une silhouette plutôt grande. Elle plissa les yeux, et un sourire presque cruel vint fleurir sur ses lèvres.
"Je te tiens." murmura t'elle, accélérant le pas. Elle le vit s'arrêter, regarder autour de lui. IL sentait la menace, et elle allait lui tomber dessus. C'était une véritable chasse a l'homme qui s’opérait a l'orphelinat quand un élève venait a fuguer. Elle se sentait comme un prédateur, son pouls était trés calme, un légère sourire planait sur ses lèvres, son pas était assuré et silencieux, toujours plus rapide. Winter sursauta, comme la proie sans défense qu'il était aux yeux de Lula. Elle avait passé une semaine très perturbante, perdant tous ses repères, être en position de faiblesse avec Tobias, puis sa rencontre avec Max, son malaise, la seule chose qu'elle cherchait était de quoi se changer les idées. Et cette chasse était la bienvenue. Elle arriva en face de lui. Il se pétrifia. Ils se toisaient, a environ 5 ou 6 mètres l'un de l'autre. Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Il était véritablement tendu, il respirait le stress. Et cela donnait encore plus confiance a Lula.

"Si tu ne t'enfuie pas ta sanction sera un peu moins forte." lâcha t'elle avec une point d'amusement dans la voix.

Cruelle, ça, elle l'était. Mais pas tout le temps, il ne fallait pas croire. En tout cas, la, elle s'en rendait bien compte et s'en fichait éperdument. C'était son job après tout.
Elle fit un pas en avant, guettant la réaction du jeune homme.

Je regarde celle qui arrive et je réprime un long soupir, bordel, pas maintenant, comme si ma journée n'était pas si compliqué déjà, je passe par tout les stade de réaction, déprime et dépit surtout, je vient de me faire prendre, c'est la vie, c'était inévitable, il fallait bien que ça arrive un jour, aujourd'hui, pour moi, malheureusement, je peut m’empêcher de frissonner en m'imaginant ce qui vas se passer, j'ai soigneusement évité de me rendre dans ce bureau depuis mon arrivé ici, les rumeurs me terrorisent en vrai, j'ai l'impression de connaître ce genre de cérémonie, les coups, les paroles, les humiliations, trop frais dans ma mémoire, je donnerait cher pour l'oublier, mais apparemment aujourd'hui je vais devoir rouvrir la boite, laisser les souvenirs remonter, encaisser les coups.

Je regarde la surveillante, de la haine plein les yeux, je ne comprend pas, comment peut on travailler a Moor, livrer des gamins comme ça ? Sans rien ressentir ? D'autant plus qu'elle a été enfant ici, je le sait, ça ne fait pas si longtemps, je me souvient d'elle comme du nouveau surveillant, ils passaient leurs temps a s'en prendre l'un a l'autre. Je soupire, place mes bras contre moi, j'hésite un instant à fuir mais j'écoute ses mots et je choisit d'être raisonnable, ça vaut mieux pour moi, même si je sait bien que ce n'est pas elle qui décide, elle n'est que celle qui attrape, pas celle qui punie, Moor feras ce qu'elle veut de moi, je le sait, elle le sait elle aussi, elle veut sûrement s'épargner une course poursuite.

Je soupire, las, aps envie de partir non plus, de toute façon je devrait bien rentrer à moor, alors bon, tant pis, je me laisse faire, elle s'est rapproché, je fait à mon tour un pas vers elle, souriant, ps d'un air soumis, souriant simplement, je ne sais pas comment ça vas finir mais commençons bien au moins, pas la peine de faire l'idiot, je le suis déjà bien assez en ce moment. Je passe une main dans mes cheveux avant de prendre mon carnet :
- « pourquoi je fuirait, de toute façon je devrait rentrer à un moment où à un autre, je ne suis pas assez stupide pour penser me fondre dans la masse. »
Je soupire avant de regarder a surveillante, chercher à comprendre comment on peut faire ce taf.

Elle posa ses mains sur sa taille. Ca n'avait pas été long. Il semblait blasé, et elle se fichait de savoir pourquoi, ce n'était pas ses affaires. Elle lui sourit, d'un air un peu méprisant. Quand elle était en chasse, elle se sentait comme a ses années en tant qu'élève, quand tous les autres la respectaient et la craignaient.

"Tu as raison."

Elle s'avança vers lui, lui saisit la manche sèchement. Elle n'aimait pas être mouillée, et la elle prenait la pluie depuis trop longtemps pour rester encore immobile. Plus vite ça serait fini mieux ça serait.

"Bon allez suis moi. Et n'essaye pas de t'enfuir ça serait inutile."

De lui, la situation devait sembler cocasse, la petite et toute frêle Lula qui tirait Léandre Winter par la manche, il la dépassait d'une ou deux têtes et était au moins deux fois plus large qu'elle. Et il la suivait docilement, ce qui lui faisait regagner la confiance en elle qu'elle avait perdu après l'épisode Tobias.
Ils marchaient vite, et ils arrivèrent rapidement devant les grilles de l'orphelinat. La cour était vide, normal, étant donné la force de la pluie. Elle lui jeta un regard presque méprisant. Toujours maintenir l'image de surveillante froide et insensible, cela lui assurait le respect des élèves, un respect teinté de crainte, certes, mais cela revenait au même.
Ils pénétrèrent dans le bâtiment et Lula essuya l'eau qui ruisselait sur son front puis repoussa ses cheveux en arrière. Elle n'était pas pressée d'aller voir Moor, la vieille lui faisait toujours un peu peur même si elle n'aimait pas l'admettre.

Léandre regarde la surveillante, la question du pourquoi revient encore et toujours dans sa tête, comment faire ce métier, surtout qu'elle à été à sa place il n'y a pas si longtemps, alors comment peut elle sourire a la perspective de le livrer à Moor, même si il l'a cherché, c'est vrai. Il revit le visage de Sid, il se dit que c'est à ça qu'il allait ressemblé bientôt, ce n'était pas drôle, pas du tout même mais il se dit que c'était le destin, combien de fois avait il fait le mur sans se faire prendre, ça devait bien arriver, et bien c'est aujourd'hui, tant pis. Elle vient lui prendre la manche, il soupire, il ne compte pas partir, alors c'est pas vraiment nécessaire, en plus c'est assez ridicule, sachant qu'elle fait une bonne tête de moins que lui.

Mais Leah suit, ne prenant pas la peine de répondre à ce qu'elle vient de dire, si il avait voulut fuir il l'aurait fait en la voyant, pas après lui avoir parler. Ils arrivent bien vite à l'orphelinat, cet endroit le déprime au plus haut point. Le seul point positif dans tous ça, c'est qu'il vas rejoindre Marlene, même si il vas devoir passer par la casse bureau de Moor, il soupire à cette pensée. Il est trempé, ça ne le gène pas, il aime ça lui, ça lui remet un peu les idées en place et dissout la violence qui l'a prit. Ils furent dans le hall, elle lui jeta un regard méprisant, comme si il ne valait rien. Il soupira alors qu'elle s’arrêta, elle ne semblait pas pressé de l'emmener chez Moor, peut être qu'elle avait envie de le faire patienter un peu, pour le stresser. Il la fixe, et finit par poser une question sur elle, sur son choix, il se demande si elle vas mal le prendre mais il hausse les épaule et griffonne :
- « Je me demandais pourquoi vous faites ce travail ? Vous avez été enfant ici si mes souvenirs sont bons. »
Il prend un air neutre, pour ne pas avoir un air provocant, car ce n'est pas son intention.

Le jeune homme avait décidé de la suivre sans faire d'histoire, et elle apprécia, car bien qu'elle aimait le sentiment de liberté que procurait une chasse a l'homme -a l'élève mineur et apeuré la plupart du temps, mais passons-, la pluie l'avait refroidie
Elle sourit en entendant la question. Elle même ne s'était jamais posé la question. Elle n'avait pas réfléchi, quand l'argent de l'héritage était venu a manquer, elle s'était tournée vers Moor probablement parce que c'était la seule periode où elle avait vraiment eu conscience du temps qui passe. Après un temps de silence elle se retourna vers le jeune homme, les mains sur les hanches et un fin sourire aux lèvres.

"J'avais oublié comme les rumeurs tournent ici. J'ai bien été élève ici. Mais la raison de mon retour ne te concerne pas."

Et elle fit volte face, montant les escaliers avec Winter sur les talons, en direction de chez la directrice. Et pendant qu'elle marchait d'un pas souple elle se demanda si le jeune homme n'était pas déjà présent a l'orphelinat quand elle y était elle même. Une drôle d'impression lui vint a la gorge, en se souvenant des fois où elle même était montée chez la vieille barge et elle frissonna. Une fois devant la porte, elle toqua puis fit signe a Winter de rentrer, en lui souhaitant bonne chance dans un souffle, après avoir hésité une seconde.

[FIN ?..]

Spoiler:

En suivant la surveillante Léandre eut l'impression de retomber en enfance, il savait très bien ce qui l'attendait dans le bureau de la directrice, bien plus qu'un sermon. Il savait dans quel état il allait en sortir. Il repensa à son père et il frissonna non pas de peur mais de rage, il ne voulait pas retomber dans ce genre de spirale, alors tant pis, il allait affronter Moor sans faillir, car il n'avait pas peur d'elle, tout comme il n'avait plus peur de lui, un jour Moor finirait par payer comme son père. Il regarda de nouveau Lula, se demandant comment elle pouvait le livrer si consciemment à Moor, ok il avait fait le mur, mais qu'elle lui dise qu'elle même ne l'avait jamais fait ici ? Il soupira, se jurant de ne jamais devenir surveillant ici, mais il ne pouvait être sur de rien, le destin pouvait être joueur.
Elle le regarda une fois qu'elle eut lut son mot, il ne s'était pas trompé, elle avait vécue ici, elle savait donc tout de ce qui attendait Leah, il ne put s’empêcher de se dire qu'elle était sans cœur ou sacrément insensible. Il grimaça quand elle lui dit que ça ne le regardait pas, ce n'était pas à ça qu'il voulait en venir, il aurait simplement voulu comprendre comment on peut revenir ici et y travailler en ayant soit même subit tout ça. Il la suit, sans montrer de résistance car c'est idiot de fuir, les surveillants l'attraperait bien vite et ça ne ferait qu'empirer la chose. Il ralentit un tout petit peu, pas pressé d'arriver. Elle toqua et quand une voix retentit elle lui fit signe de rentrer. Il soupira avant de prendre la poignée en main, il entendit le petit encouragement de Lula et il signa merci. Il poussa la porte doucement, sachant très bien que la chance n'avait rien à voir dans tout ça.